CADOUX Roger, Céleste

Par Jean Belin

Né le 11 janvier 1902 à Blacy (Yonne), mort le 4 août 1966 à Dijon (Côte-d’Or) ; mécanicien ajusteur puis employé du gaz à Dijon ; syndicaliste CGT et militant communiste de Côte-d’Or ; résistant au sein du FN et des FTPF.

Fils de Louis Eugène Cadoux, cocher puis conducteur d’autobus, et de Tarsille Gabrielle Gros, Roger Cadoux suivit sa famille venue s’installer à Pontailler-sur-Saône (Côte-d’Or) en mars 1911 puis à Dijon en avril 1914. Incorporé de mai 1923 à novembre 1924, il se retira rue de Montmuzard à Dijon. Il épousa Claudine Grillot (voir Claudine Cadoux, ouvrière émailleuse, militante communiste et résistante, le 24 janvier 1931 à Dijon avec laquelle il eut deux filles. Mécanicien ajusteur dans une entreprise métallurgique à Dijon, puis conducteur d’automobiles à la Compagnie du gaz et des eaux à Dijon en 1936, il s’engagea à la CGT et au Parti communiste.

Mobilisé du 27 août 1939 au 16 juillet 1940, il revint à Dijon. Roger Cadoux participa aux activités clandestines à partir d’octobre 1940 et à la propagande anti-allemande. Il fut arrêté sur son lieu de travail par la police allemande le 24 juin 1941 avec 24 autres militants communistes. Les Allemands disposaient d’une liste de communistes dont il n’était guère douteux qu’elle provint de la préfecture. Roger Cadoux fut conduit en camion à la prison de Mulhouse avant d’être interné au camp allemand de Royallieu à Compiègne (Oise) le 5 juillet 1941. Il fut libéré le 24 décembre 1942, faute de preuves sur son appartenance au PCF. À son retour, il reprit son emploi à l’usine à gaz de Dijon. En février 1943, il prit contact avec Émile Petitlaurent et le Front national et participa à l’organisation de la Résistance dans son usine. Lors du 1er mai et du 14 juillet 1943, il arbora le drapeau tricolore place des Poussots, près de son domicile à Dijon. En avril 1944, il quitta son poste pour entrer dans la clandestinité. Il participa à l’organisation de groupes armés FTPF, notamment des compagnies Pierre Semard, Madagascar et Liberté. Il assura de nombreuses missions notamment pour le transport des armes et des munitions.

On le trouva à la tête de l’inter-région au cours de l’été 1944 comme Commissaire technique régional (CTR) avec le grade de capitaine aux côtés de Georges Perrin du groupe sédentaire du maquis Pierre Semard. Lors de la confrontation entre l’armée allemande et le maquis d’Arcenant (Côte-d’Or) le 15 juin 1944, son camarade et ami André Noirot, du groupe Pierre Semard fut grièvement blessé. Roger Cadoux fut chargé de le récupérer pour le transporter au domicile de Maurice Béné, maire socialiste de Mâlain et capitaine FTPF. Sa maison servit d’infirmerie et de lieu de rendez-vous pour les ordres de l’inter-région dont dépendait Cadoux.
Le 31 juillet 1944, l’État-major régional FTP devait se réunir au bois de Mirande à Dijon. Le rendez-vous fut manqué. Se rendant au « repêchage » prévu rue d’Auxonne, la plupart des responsables tombèrent dans une souricière tendue par la milice. Roger Cadoux qui arriva un peu plus tard, assista à l’arrestation de ses camarades par la Gestapo, mais il réussit à fuir et se réfugia chez Léa Lejard (voir Gabriel Lejard) avant de rejoindre son épouse dans l’Yonne. Son camarade Georges Perrin fut quant à lui arrêté quelques jours plus tard par la Sipo-SD et déporté en Allemagne où il mourut en avril 1945. Le 26 août 1944, en mission avec son groupe entre Laroche et Briénon (Yonne), il fit prisonnier un officier et 38 soldats allemands qui furent remis à l’armée américaine. Il revint sur Dijon avec son épouse après la Libération du département de l’Yonne. Il reprit son emploi à la Cie du Gaz qui intégra la nationalisation des entreprises du secteur du gaz et de l’électricité et ses engagements à la CGT et au PCF.

Titulaire de la médaille de la Résistance, il reçut la Croix de guerre avec étoile d’argent. Il était domicilié à Dijon lors de son décès.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article244332, notice CADOUX Roger, Céleste par Jean Belin, version mise en ligne le 16 décembre 2021, dernière modification le 16 décembre 2021.

Par Jean Belin

SOURCES : Arch. Dép. de Côte-d’Or, témoignage de son épouse Claudine Cadoux recueilli par Maurice Lombard en 1971, série 6 J 37. — Arch. Dép. de l’Yonne, état civil. — Arch. Dép. de Côte-d’Or, état civil, recensement de la population, recrutement militaire. — Les communistes dans la Résistance en Côte-d’Or, édition de 1996. — Résistance en Côte-d’Or, Gilles Hennequin, tome 1, édition de 1987.

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