BRIGAND Victor, Adrien, alias Parquet, Mifliez, Javel, Verneuil dans la résistance

Par Eric Panthou et Henri-Ferréol Billy

Né le 28 mai 1907 à Clichy (ex Seine, aujourd’hui Hauts-de-Seine), mort le 1er septembre 1989 à Yzeure (Allier) ; ouvrier d’usine puis militaire de carrière ; militant communiste ; résistant ; membre de l’état-major FTP de l’Allier, commandant d’un bataillon des Francs-tireurs et partisans (FTP).

Portrait de Victor BRIGAND
Portrait de Victor BRIGAND

Fils d’Edmond, François Brigand, 31 ans, apprêteur sur étoffes, et de Marthe, Éléonore Lecoq, 30 ans, blanchisseuse, son épouse, domiciliés à Clichy, Victor Brigand se maria une première fois à Meudon le 2 mai 1940 avec Prudence, Emilia Bouget, mariage dissout le 11 décembre 1946.

Il a été incorporé en novembre 1927 dans l’artillerie, après avoir bénéficié d’un délai comme soutien de famille, avant d’être placé en disponibilité en mai 1929. Entre 1932 et 1939, il fut secrétaire de cellule du PCF.

Ouvrier aux usines Renault à Billancourt (ex Seine), Victor Brigand fut arrêté le 24 septembre 1939 parce qu’il avait propagé des informations tendancieuses dans son usine étant responsable syndical et fut enfermé 6 mois à la santé. Il est mobilisé le 18 décembre 1939. Il fut présenté en janvier 1940 au tribunal militaire qui ordonna un supplément d’informations, le laissant en liberté provisoire. Il aurait été condamné à 1 an de prison avec sursis. Il rejoint ainsi son corps le 21 janvier 1940 avant d’être démobilisé le 13 août 1940.

En février 1941, sur ordre de René Poirot, responsable de la fédération CGT des métaux, il dut fuir pour la Bretagne où son parcours semble un peu confus. Il semble avoir intégré un groupe dénommé "groupe Pétel" et aurait intégré l’état Major FTP Inter-régional. C’est probablement là qu’il aurait été en lien avec Alfred Mahé de Dinard. Il serait également passé par Segré (Maine-et-Loire), Préfailles (Loire-Atlantique). Il semble avoir quitté la Bretagne en mars 1943.

On le retrouve à Montluçon (Allier) en octobre 1943 où il intègre l’Etat-Major départemental FTP de l’Allier sous les pseudonymes de Parquet et Javel. Il se cachait à Gannat d’où il dirigeait la 4e compagnie de l’Allier en qualité de Commissaire aux Opérations au printemps 1944.

Un état de ses services établi en septembre 2002 par le Service historique de la Défense à la demande du général Gilles Lévy, indique qu’il a été Responsable matériel et effectifs en Auvergne en 1943 puis Responsable de plusieurs maquis en 1943 puis Chef de Bataillon, commandant le 206ème Bataillon FTPF et le 8éme Bataillon FFI de la division d’Auvergne à partir de mai 1944.

En tant que commandant, il dirigera le 206e Bataillon FTP. A Moulins, depuis la libération de Moulins, il est promu au commandement des FTP Montluçonnais.
Le 30 août, faisant partie de l’État-major FFI, le « Capitaine « Verneuil » (Javel) » FTPF est commandant en second de la place de Moulins, puis il est cité comme Commandant de Place FFI de Moulins le 11 septembre 1944.

Le 23 septembre 1944, il mène deux détachements de la Compagnie Casanova pour arrêter 23 faux-maquisards pillant la région de Thiel-sur-Acolin. Le 24 octobre il quitte ses fonctions. Le 29 janvier 1945, il est à la tête du 1er Bataillon du 121e RI stationné à Montluçon. A compter du 1er juillet 1945, il est remplacé par Léontin LEFORT dans ses fonctions de membre permanent représentant les FTP au sein de la commission départementale d’homologation des grades de l’Allier.

En décembre 1945, il est habilité pour contresigner toutes les attestations délivrées aux FFI par leur chef respectif d’unité dans le maquis des organisations AS ou FTP afin que les intéressés puissent obtenir du Bureau régional auprès de l’État-major de la 13e Région, les certificats de combattants FFI. Ont ainsi droit à l’obtention du certificat de combattant FFI, les membres FFI présents dans un Maquis avant la Libération.
En 1947, il était chef de Bataillon dans l’Infanterie, domicilié à Vichy.
Il est considéré comme « un des pionniers de la résistance, responsable des maquis de l’Allier, a organisé et fait fusionner tous les mouvements de résistance sous ses ordres. A conduit avec le plus grand succès les opérations militaires de la libération du département : combats de Bourbon-l’Archambault, Souvigny, Moulins, Yzeure, Sancoins, St-Pierre-le-Moutier du 20 août au 8 septembre causant de gros dégâts à l’ennemi, paralysant ses moyens de communication, avec le plus grand minimum de pertes. S’est distingué particulièrement lors de la prise de Moulins, plaque tournante ferroviaire et routière de l’ennemi. »

Il a été homologué FFI avec comme dates de service du 1er février 1941 au 6 septembre 1944. Il est médaillé de la Résistance, avec le grade de commandant, par décret du 15 octobre 1945. Il a été nommé Chevalier de la Légion d’Honneur (JO du 8 mai 1947, p. 4275).

Il se remaria le 10 mai 1947 à Cusset (Allier) avec Marie Louise René Bellien, née le 15 mai 1920 à Souvigny (Allier), qui avait été son agent de liaison et qui était la sœur de Jacques Bellien.

Il a été intégré à l’armée d’active en 1946 avec le garde de capitaine (JORF du 1er mars 1946). Il prendra le commandement du 1er Bataillon de marche du 1er zouave créé en mars 1945 qui partira pour la Tunisie jusqu’au 17 août 1945. Rapatrié le 19 août 1945 à Vichy (Allier), il est hospitalisé jusqu’au 1er avril 1946 puis affecté à l’école de perfectionnement d’officiers d’Aix-en-Provence. Il aurait été placé en non activité suite à un différent avec un général avant d’être radié des cadres de l’armée le 28 octobre 1955.

Habitant Nancy, il est revenu en 1951 dans l’Allier. Membre du PCF, en 1954 la section de Moulins, mobilisant notamment un ancien FTP de l’Allier, demanda une sanction contre lui.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article244432, notice BRIGAND Victor, Adrien, alias Parquet, Mifliez, Javel, Verneuil dans la résistance par Eric Panthou et Henri-Ferréol Billy, version mise en ligne le 21 décembre 2021, dernière modification le 7 février 2022.

Par Eric Panthou et Henri-Ferréol Billy

Portrait de Victor BRIGAND
Portrait de Victor BRIGAND

SOURCES : SHD Vincennes GR 16 P 91001, dossier FFI pour Victor Brigand. — SHD Vincennes GR 19 P 63/1, dossier général, p. 192 . — AM Paris D4R1 2713, fiche matricule de Victor BRIGAND. — L’Intransigeant, 18 janvier 1940. — articles du journal Valmy]. — Généanet. — Mémoire des Hommes. — Gilles Lévy, A nous, Auvergne !, Paris, Presses de la Cité, 1981. — Un nom, un résistant : Victor BRIGAND. Publié le 13 octobre 2018 par Henri-Ferreol BILLY . — Notes de recherches de Jean-Noël DUTHEIL aux archives du PCF de l’Allier. — État civil Clichy (en ligne) et Cusset

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable