PRIGENT Pierre Marie

Par Daniel Grason

Né le 21 mai 1900 à Botsorhel arrondissement de Morlaix (Finistère), mort le 29 septembre 1952 à Clichy-la-Garenne (Seine, Hauts-de-Seine) ; cantonnier, ajusteur au métropolitain ; communiste ; déporté à Mauthausen (Autriche).

Fils de Louis Marie, vingt-huit ans, cultivateur et de Jeanne Françoise Bourven, vingt-cinq ans, ménagère. Il vint en région parisienne et épousa en mairie de Clichy-la-Garenne (Seine, Hauts-de-Seine), le 4 juin 1924 Berthe Marie De Wasch née à Bruges (Belgique), le couple vivait 97 rue de Paris.
il a été interpellé sur son lieu de travail le 26 août 1942 par trois inspecteurs des Renseignements généraux, emmené dans les locaux des Brigades spéciales à la Préfecture de police, il a été interrogé par des inspecteurs de la BS2, il fut frappé à plusieurs reprises.
Transféré à la prison de la Santé puis au fort de Romainville (Seine, Seine-Saint-Denis), il était le 1er avril 1943 dans un convoi de cinquante-huit déportés qui partit de la gare de l’Est à destination de Mauthausen en Autriche où ils arrivèrent le 3 avril. Parmi ses camarades de déportation Norbert Cassedanne, Pierre Choumoff, Douglas-Oderfeld, Maurice Dupic, Octave Rabaté, Jean Rozinoer, Eugène Taverdet, Paul Tillard.
Son fils Henri vivait au 97 rue de Paris à Clichy-la-Garenne (Seine, Hauts-de-Seine), il témoigna le 14 mars 1945 devant les membres de la commission rogatoire qui examinait l’activité d’un des inspecteurs qui interrogea son père. Il avait recueilli les témoignages de madame Boisseau et de monsieur Jacquemin qui déclaraient que Pierre Prigent avait été « frappés par plusieurs inspecteurs » lors de son interrogatoire.
Trois inspecteurs de la BS2 des Renseignements généraux, résistants, mentionnèrent que l’inspecteur B et ses collègues des Brigades spéciales avaient « à l’approche de la Libération de Paris reçu une carte d’identité en blanc sur laquelle était apposée sa photographie et qui devait lui servir en la remplissant d’un faux état civil, pour se soustraire plus facilement aux recherches dont les fonctionnaires de ce service savaient fort bien qu’ils feraient l’objet ».
« Ces cartes d’identité, aux numéros d’ordre anciens étaient datées et signées de l’Amiral Bard, alors Préfet de police, et portaient en sus le visa de vérification comme cela avait été prescrit par les Autorités occupantes en 1943 ». Comme ses collègues, il avait perçu trois mois de salaire avant de fuir.
À la date du 23 mars 1945, B. comparut devant la commission d’épuration de la Police, proposition a été faite de la révocation sans pension de B. La proposition a été acceptée.
Pierre Prigent très affaibli survécut aux dures épreuves de sa déportation à Mauthausen. Il témoigna le 28 décembre 1945 devant une commission rogatoire qui examinait l’activité de l’un des inspecteurs qui l’arrêta. Il déclara qu’après son arrestation il avait été « détenu pendant quatre jours à la salle 541 de la Brigade spéciale 2. Pendant ma détention, les inspecteurs ont amené un patriote nommé Rozinoer Jean, qui avait été arrêté à proximité des usines Blériot à Suresnes ».
« Monsieur Rozinoer était dans un état lamentable, il avait un œil tout noir, complètement fermé, il paraissait blessé et se plaignait de douleurs dans le côté. Le patient ne pouvait à peine parler et râlait. Il est resté toute la nuit sans soins et le lendemain les inspecteurs l’ont emmené dans la salle où nous étions détenus ».
« En novembre 1942, j’ai revu monsieur Rozinoer au Fort de Romainville, où il ne paraissait plus se ressentir de ses blessures ni des coups qu’il avait reçus ». Pierre Prigent ignorait les noms des inspecteurs qui le frappèrent.
Il a été homologué au titre de la Résistance intérieure française (RIF), et Déporté interné résistant (DIR).
Il mourut le 29 septembre 1952 l’âge de cinquante-deux ans à l’hôpital Beaujon à Clichy-la-Garenne (Seine, Hauts-de-Seine).
Sur son acte de décès a été inscrit la mention « Mort pour la France » avis du secrétariat général aux anciens combattants en date du 2 avril 1955.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article244474, notice PRIGENT Pierre Marie par Daniel Grason, version mise en ligne le 23 décembre 2021, dernière modification le 22 février 2022.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo. 77 W 3113-293378, KB 5. – Bureau Résistance GR 16 P 491350. – Etat civil AD du Finistère 1900 – 3E 17/35/18 acte de naissance n° 27. – AD Hauts-de-Seine acte de mariage 1E_ NUM_CLI_M1924 acte n° 304, acte de décès 1E_NUM_CLI_D1952_1 acte n° 1330.

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