Par Mauricette Laprie
Née le 1er janvier 1853 à Caupenne (Landes) ; allumettière ; vice-présidente de la chambre syndicale des ouvriers et ouvrières des allumettes de Bègles (Gironde).
Fille de Jean Dubernet, vigneron, et de Marie Campet, ménagère, Marie Dubernet se maria à Bordeaux (Gironde) le 15 mai 1872 avec Pardoux Chouviat, fondeur en métaux né le 25 décembre 1842 à Ste Anne St Priest (Haute-Vienne), qui décéda le 5 août 1887 à Bordeaux. De leur union naquirent à Bordeaux, Clothilde le 11 juillet 1872, Amélie le 7 avril 1874, Pardoux le 30 septembre 1878 et à Bègles ? Aristide le 4 août 1880.
Lors de la création de la chambre syndicale des ouvriers et ouvrières des allumettes de Bègles forte de cent-soixante adhérents Marie Chouviat fut, en juillet 1890, nommée vice-présidente. En 1892, la manufacture d’allumettes de Bègles employait cent cinquante femmes, cinquante hommes et fabriquait treize millions d’allumettes par jour, dont les produits étaient considérés comme étant les meilleurs.
Marie Chouviat participa activement à la grève de l’usine déclenchée le 21 mars 1893, en solidarité avec les ouvriers de Pantin-Aubervilliers, elle assura la présidence des réunions avec Fellonneau et Delmas. La presse rendit compte quotidiennement des réunions : « Les conditions de travail sont difficiles, … pas d’eau potable… si un accident arrive c’est à peine si l’on peut donner les premiers secours… ainsi la femme veuve Chouviat, vice-présidente du syndicat, blessée il y a quelques temps, est restée pendant près d’une heure étendue sur les carreaux de la cuisine du concierge. Pas même un lit !!! ». Le vendredi 24, les ouvrières semblèrent bien décidées à ne pas laisser passer les parjures… des échauffourées avec les non-grévistes et les gendarmes eurent lieu. La grève se poursuivit jusqu’au 29 mars.
Par Mauricette Laprie
SOURCES : Arch. Dép. Gironde, 1M625. — La France de Bordeaux et du Sud-Ouest, 23 au 29 mars 1893, — État civil de Caupenne (Landes), de Bordeaux (Gironde).