Par Mauricette Laprie
Né le 26 mars 1908 à Bordeaux (Gironde), mort le 12 décembre 1984 à Bordeaux ; maçon cimentier ; secrétaire général du syndicat du bâtiment de l’agglomération bordelaise ; communiste.
Fils de Henry Dupenne, tailleur et de Virginie Labatut, giletière, André Dupenne se maria le 27 juin 1931 au Bouscat (Gironde) avec Marcelle Hiriboure.
Secrétaire général permanent du syndicat du bâtiment depuis 1936, André Dupenne fut condamné plusieurs fois pour entrave à la liberté du travail. Le 28 octobre 1937 par jugement du tribunal correctionnel de Bordeaux à un mois de prison (sursis) pour entrave à la liberté du travail commis le 22 mai 1937 à l’issue d’un meeting tenu à l’Alhambra. Le 14 octobre 1938 à vingt-cinq francs d’amende pour coups et blessures commis le 6 juillet 1938.
Le 3 janvier 1939, une réunion publique de protestation se tint salle du Beau Soleil, cours Victor-Hugo, contre les poursuites engagées à l’encontre de Yves Tasset et Dupenne, ils étaient intervenus sur un chantier le 22 octobre 1938 pour faire respecter la convention collective et la semaine de 40 h, Dupenne fut dans le même temps poursuivi avec Stricane, pour coups et blessures réciproques « alors qu’assaillis à l’intérieur de leur bureau à la Bourse du travail par des individus étrangers au syndicat qui les avaient frappés, ils s’étaient défendus… ». Ils furent condamnés par arrêt de la Cour d’appel de Bordeaux à vingt-cinq francs d’amende le 17 mai 1939.
Le 14 novembre 1938, il anima une réunion d’information à l’attention du syndicat des peintres à la nouvelle bourse du travail de Bordeaux. Il fut délégué au congrès national de la Fédération des travailleurs du bâtiment, des travaux publics et des matériaux de construction tenu à la Bourse de travail de Lyon du 6 au 9 décembre 1938 avec Marcel Chassagne. Lors du 29e congrès de l’Union Départementale des syndicats confédérés de la Gironde tenu à la Bourse du travail les 24 et 25 juin 1939, en présence de Léon Jouhaux, sous la présidence de Robert Lacoste de la Fédération générale des fonctionnaires, il commenta le rapport sur le chômage et ne vota pas intégralement le rapport moral. Le 20 août, il anima la réunion du Syndicat des ouvriers du Bâtiment à la Bourse du travail, en présence de Marcel Chassagne et de Yves Tasset.
Interné le 13 février 1941 comme « communiste notoire », évadé le 16 février, il figura sur la circulaire n° 230 du 26 mars 1942 relative à la recherche de suspects ou d’individus dangereux : « Il y a lieu de rechercher très activement les individus dont les noms suivent, militants communistes actifs qui ont disparu de la Gironde : Dupenne André, né le 26 mars 1908 à Bordeaux, maçon, demeurant, 16 cité Mouneyra à Bordeaux, évadé du camp de Mérignac. Cet individu fait l’objet d’un mandat d’arrêt en date du 30 avril 1941 de M. Fourestié, juge d’instruction à Bordeaux pour infraction au décret du 26 septembre 1939. Signalement : taille 1 m. 65, corpulence moyenne, cheveux bruns, visage rond, teint clair, toujours vêtu avec soin ».
André Dupenne, à nouveau secrétaire permanent du syndicat du bâtiment, siégea au comité provisoire de réorganisation des syndicats adhérents à la CGT à la Bourse du travail, le 3 janvier 1945, avec Bertrand Pinsolle, Jean Albert Juyon, Paul Crouzillac, Clément Pierlot et Claude Courribaut, désigné secrétaire adjoint du bureau provisoire. Elu au Comité exécutif au 30ème congrès de l’Union départementale des 9 et 10 février 1946, directeur du centre de Formation Professionnel des Adultes de Bacalan, situé 95 quai de la palu en juin 1946, il défendit les droits des ouvriers Vietnamiens du camp d’Eysines (Gironde) de juillet 1946 à août 1947.
Blessé alors qu’il circulait à bicyclette le 9 décembre 1984, il décéda le 12 et fut enterré au cimetière du Teich (Gironde) le 14.
Par Mauricette Laprie
SOURCES : Arch. Dép. Gironde 1M589, WSC419. —La Petite Gironde, 7 janvier 1939. — Bulletin Officiel de l’Union des syndicats confédérés de la Gironde, juillet-septembre 1939, n° 74. — Recueils des actes administratifs de Constantine n° 9, 26 mars 1942. — Gaston Gondat, Essai de rétrospective de l’activité des syndicats du bâtiment de la Gironde 1936-1956, Manuscrit. — Sud-Ouest, des 12 et 14 décembre 1984. — État civil de Bordeaux (Gironde).