BÉLANGER Alfred, Pierre, Marie

Par Jean-Jacques Doré

Né le 16 septembre 1878 à Nantes (Loire-Inférieure, Loire,Atlantique), mort au Petit-Quevilly (Seine-Maritime) le 22 janvier 1949 ; ajusteur ; trésorier adjoint de l’Union départementale de Seine-Inférieure en 1918 et 1919 et trésorier du syndicat CGT des Métaux de Rouen (Seine-Inférieure, Seine-Maritime) de 1917 à 1921.

Fils d’un marin, Alfred Bélanger, un brun d’1m70 au nez retroussé, signa un engagement dans l’infanterie de 4 ans à la mairie de Rouen le 18 octobre 1901. Réformé pour "bronchite suspecte" en 1901, il fut néanmoins mobilisé le 17 octobre 1914 puis affecté spécial comme ajusteur aux Établissements Malétra du Petit-Quevilly du 10 septembre 1915 au 12 avril 1918, avant de rejoindre les chantiers de Normandie au Grand-Quevilly le 30 avril 1918.

Début 1917, le syndicat CGT des Métaux de Rouen fut réactivé avec à sa tête un bureau composé de Léon Gilles (secrétaire), Louis Leduc (secrétaire adjoint) et Alfred Bélanger (trésorier). Même s’il "n’approuvait pas leurs idées avancées", il entretenait des contacts étroits avec les affectés spéciaux qui dirigeaient le puissant syndicat des Métaux du Havre (Georges Souday et Claude Berthelon). L’échec de la tentative de grève des Havrais, l’arrestation de ses deux amis et la répression de la tutelle militaire renforça ses convictions de réformiste. Au 5ème congrès de l’Union départementale tenu au Havre le 8 décembre 1918, Alfred Bélanger fut élu trésorier adjoint au sein du bureau qui comprenait Edmond Dubois (secrétaire), Gaston Absire (secrétaire adjoint) et Émile Morel (trésorier).

La promulgation de la loi sur la journée de huit heures le 25 avril 1919 avait été à l’origine de la grève des métallos de la région parisienne. Les employeurs fixaient la semaine à 48 heures tandis que les syndicats réclamaient la semaine de 44 heures et une hausse des salaires. Les grèves se soldèrent par un échec le 24 mai. Le syndicat de Rouen, fort de plus de 1 500 adhérents, (ses effectifs avaient doublé en quelques mois), se lança à son tour dans la bataille le 27 mai, suivi par celui de Fécamp (Seine-Inférieure, Seine-Maritime) le 3 juin. Outre la semaine de 44 heures, les grévistes réclamaient l’alignement de leurs salaires sur ceux des Havrais. Gilles, Leduc et Bélanger signèrent une nouvelle convention collective qui prévoyait des augmentations de 1,75 à 3 Francs par jour, l’échelle des salaires était ainsi comprise entre 11 et 16 Francs hebdomadaires. La travail reprit le 23 juin sans que les revendications essentielles aient été obtenues.

Beaucoup des nouveaux syndiqués quittèrent l’organisation et l’échec du mouvement exacerba les tensions entre majoritaires et minoritaires. Gilles, Leduc et Bélanger furent réélus à la tête du syndicat en décembre 1919, mais en février 1920, les minoritaires prirent le contrôle de l’organisation avec à leur tête Eugène Raganne. Alfred Bélanger abandonna le syndicalisme.

Il s’était marié au Havre (Seine-Inférieure, Seine-Maritime) avec Émilie Poret le 24 décembre 1912 et mourut au Petit-Quevilly le 22 janvier 1949.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article244506, notice BÉLANGER Alfred, Pierre, Marie par Jean-Jacques Doré, version mise en ligne le 30 décembre 2021, dernière modification le 30 décembre 2021.

Par Jean-Jacques Doré

SOURCES : Arch. Dép. Loire-Atlantique, État civil, Matricule militaire. — Le Réveil ouvrier janvier 1919. — Bulletin trimestriel des métaux de Rouen passim. — La Dépèche de Rouen passim. — Arch. de l’UD CGT liasse 1895-1925. — Arch. Dép. Seine-Maritime, 10 MP 1406 syndicats 1911-1917, 10 MP 1407 Bureaux syndicaux 1919.

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