GABELLE André, Jean, Émile

Par Jean-Pierre Besse, Claude Pennetier

Né le 21 janvier 1908 à Toulouse (Haute-Garonne), mort en déportation le 2 septembre 1944 à Mauthausen ; instituteur ; militant communiste et résistant ; interrégional FTP dans l’Ouest ; responsable politique PC en Seine-et-Oise ; commissaire aux effectifs de l’interrégion 31 Paris.

Lycéen au Mans, bachelier, instituteur à Montaillé (Sarthe) depuis mai 1930, fils du docteur Félicien Gabelle*, André Gabelle adhéra au Parti communiste en 1934, lit-on souvent. Pourtant dans son autobiographie rédigée pour la commission des cadres en mai 1927, il écrit : « Je suis entré au Parti en avril 1936. J’étais à vrai dire sympathisant depuis longtemps, par suite d’abondantes lectures faites, soit de théorie marxiste, soit de documentation notamment sur l’URSS. C’est d’ailleurs aux AUS [Amis de l’Union soviétique] que j’ai été en liaison avec mes camarades actuels ». Il fut élu au bureau régional de la Sarthe en janvier 1937 et nommé responsable de l’Unité ouvrière et paysanne de la Sarthe. Il était chargé d’enseignement à son école de section.

D’abord membre du syndicat unitaire de l’enseignement, il milita ensuite au Syndicat national (SN) et à la commission des jeunes où il côtoyait « des collègues sous l’influence de l’École émancipée à tendance plus anarcho-syndicaliste que trotskiste ». Domicilié au Mans, il enseignait à Noyen-sur-Sarthe, « fief très réactionnaire », où il tentait d’utiliser le cinéma et la lecture du journal l’Unité, pour dynamiser le comité de Front populaire.

Révoqué en octobre 1941, il participa à la Résistance. Une attestation date son entrée dans les FTP le 1er mars 1943. Responsable interrégional des FTP pour cinq départements du Centre-ouest (Maine-et-Loire, Indre-et-Loire, Cher, Deux-Sèvres, Vendée), il fut muté en 1943 sur la région parisienne. D’abord dans la Seine-et-Oise, où il devint responsable politique du PC. Il déclara au cours de son interrogatoire contrôler « les Front national, les Femmes, les Jeunes » (sic) et avoir eu alors sous ses ordres « 500 PC, 60 Jeunes, 40 Femmes, 600 FN et une trentaine de FTP ». Il avait alors pour pseudo Claveau.

Fin décembre 1943 il fut appelé à l’interrégion FTP qui était en train de se réorganiser sur Paris. Il prit alors le pseudo de Garnier et devint commissaire aux effectifs pour la sous interrégion 31. Son activité fut très brève. En effet la nouvelle direction militaire, à peine reconstituée, fut anéantie par les arrestations du 11 janvier 1944 au cours d’une de ses premières réunions au 37 rue Proudhon. La Brigade spéciale arrêta ce jour là plusieurs interrégionaux et régionaux (Jean Baptiste Champeval*, Louis Chapiro*, Gilbert Douay*, André Méline*…) ainsi que le nouveau chef du Groupe spécial, Albert Autereau*.

Lors de son arrestation, André Gabelle était domicilié 20 rue de la Convention à Paris et portait des faux papiers au nom de André Leguern.
Interné à Fresnes puis au camp de Royallieu à Compiègne (Oise), il fut déporté le 6 avril 1944 vers Mauthausen (matricule 62 337). Champeval, Douay et Méline faisaient partie du même train. Il mourut à Mauthausen le 2 septembre 1944.

Commandant FTP, André Gabelle fut homologué, à titre posthume, capitaine FFI en 1946.
Il avait une fille née en juillet 1942.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article24458, notice GABELLE André, Jean, Émile par Jean-Pierre Besse, Claude Pennetier, version mise en ligne le 9 février 2009, dernière modification le 9 septembre 2015.

Par Jean-Pierre Besse, Claude Pennetier

SOURCES : RGASPI, Moscou, 495 270 3030, autobiographie, le Mans, 4 mai 1937 classé "A" avec le mention vu par Heussler. — Arch. PPo. BS 2, 31 . — DAVCC, Caen — Robert Jarry, Les Communistes au cœur de la lutte des travailleurs sarthois, 2 vol, Le Mans, 1970, t. 1. p.120-121. — Renseignements recueillis dans la presse locale et auprès de la famille de F. Gabelle. — La Fondation pour la Mémoire de la Résistance, Le Livre-Mémorial ...op.cit.

ICONOGRAPHIE : R. Jarry, op.cit., t.1, p.121.

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