COCHIN Marie, Eugénie [née NICIER]

Par Michel Thébault

Née le 19 avril 1902 à Brain-sur-Allonnes (Maine-et-Loire), massacrée le 20 août 1944 à Saint-Hilaire-Saint-Florent, commune aujourd’hui rattachée à Saumur (Maine-et-Loire) ; cultivatrice ; victime civile.

Marie Nicier était la fille de Jean, Eugène Nicier âgé de 27 ans, cultivateur et de Marie Louise Millerand âgée de 33 ans cultivatrice tous deux domiciliés au bourg. Elle se maria le 30 septembre 1922 à Brain-sur-Allonnes avec Albert, Joseph Cochin (né le 16 mars 1897 à Mouliherne, Maine-et-Loire). En 1924 le couple vint s’établir à Saint-Lambert-des-Levées, exerçant la profession de cultivateurs. Cette situation était inchangée en 1944.

Elle fut victime le 19 août 1944 avec son mari et sa fille Raymonde âgée de 10 ans, de la rafle perpétrée à Saint-Lambert-des-Levées (commune aujourd’hui rattachée à Saumur) par des soldats allemands, sans doute à la recherche de maquisards FFI. Augustin Girouard qui recueillit dans l’immédiat après guerre les récits des témoins pour son article Le charnier de Saumur (op. cit.) donne le récit suivant des arrestations : « A 16 heures 30, en cette journée fatidique du 19 août, M. Louis Paillé, adjudant de gendarmerie en retraite, domicilié rue Saint-Jacques, déambule dans son jardin, quand plusieurs rafales de mitrailleuses sont tirées en direction des habitations Fouquereau et Foucher ; soudain flammes et fumée jaillissent, la maison de M. Julien Vollet, beau-père de M. Foucher, brûle. Que s’est-il passé ? La jeune Raymonde Cochin, 11 ans, joue dans la cour, près de sa maman, née Marie Ricier, qui aide Gustave Fouquereau à battre des haricots. La femme de ce dernier, née Germaine Dublé, raccommode linge et vêtements, tout en conversant avec sa mère, Mme Dublé, née Béal Marie, assise dans son fauteuil ; Mme Guignaudeau, née Derouard Yvonne, tient compagnie. Soudain, vingt soldats environ apparaissent dans ces parages et pénètrent chez M. Vollet ; l’un appelle M. Foucher qui s’enfuit dans le jardin. Ils font irruption dans la cour Fouquereau en criant : Venez tous là où je vous tue ». Six des douze arrestations se sont donc produites en un même lieu, la cour de la maison Fouquereau. Avec les onze autres personnes arrêtées Marie Cochin fut conduite à Saumur et interrogé par la Feldgendarmerie. Sa fille Raymonde Cochin fut conduite le lendemain matin à la Gendarmerie, remise à un orphelinat puis élevée par une tante. Le même 20 août dans des conditions et à une heure imprécises, Marie Cochin fut amenée avec six autres hommes (dont son mari Albert Cochin) et quatre femmes, sur un terrain militaire en bord de Loire, au lieu-dit Le Breil. Elle fut abattue d’une rafale de mitrailleuse, avant d’être inhumée sommairement dans une fosse de DCA. Les corps ne furent retrouvés, exhumés et identifiés que le 9 mars 1945.

Elle obtint la mention « Morte pour la France » et son nom est inscrit sur le monument aux morts de Saumur. Il figure également sur le monument commémoratif 1939 – 1945 de Saint-Lambert-des-Levées et sur la stèle commémorative du Breil, à Saumur (Maine-et-Loire).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article244590, notice COCHIN Marie, Eugénie [née NICIER] par Michel Thébault, version mise en ligne le 3 janvier 2022, dernière modification le 12 janvier 2022.

Par Michel Thébault

SOURCES : SHD, Caen, AVCC, Cote AC 21 P 437195 (nc). — Arch. Dép. Maine-et-Loire (état civil). — Marc Bergère Une société en épuration, Épuration vécue et perçue en Maine-et-Loire. De la Libération au début des années 50, Éditeur Presses Universitaires de Rennes, 2004. — Augustin Girouard Le Charnier de Saumur Société des Lettres, Sciences et Arts du Saumurois tome n° 96 Janvier 1947, pages 63 à 71. — Journal Le Courrier de l’Ouest du 18 août 2019. — Mémoire des Hommes. — Mémorial genweb.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable