Par Michel Thébault
Né le 10 février 1888 à Vernantes (Maine-et-Loire), massacré le 20 août 1944 à Saint-Hilaire-Saint-Florent, commune aujourd’hui rattachée à Saumur (Maine-et-Loire) ; cultivateur ; victime civile.
Gustave Fouquereau était le fils de Louis, Auguste Fouquereau âgé de 25 ans cultivateur et de Rosalie, Henriette Robineau âgée de 25 ans cultivatrice, domiciliés au lieu-dit Champferrand, commune de Vernantes. Il se maria à Saint-Lambert-des-Levées (Maine-et-Loire) le 29 juillet 1913 avec Ernestine, Marie Louise Dublé (née le 24 juillet 1895 à Saint-Lambert-des-Levées). En 1944, âgé de 56 ans, il habitait avec sa femme et sa belle-mère Marie Dublé, dans la cité Saint-Jacques, située route de Rouen, sur la commune de Saint-Lambert-des-Levées, tout près de la limite de Saumur. Il appartenait vraisemblablement à la population des maraîchers des bords de Loire, travaillant dans les communes périphériques de Saumur.
Il fut victime le 19 août 1944 avec sa femme Ernestine et sa belle-mère de la rafle perpétrée à Saint-Lambert-des-Levées (commune aujourd’hui rattachée à Saumur), par des soldats allemands sans doute à la recherche de maquisards FFI. Augustin Girouard qui recueillit dans l’immédiat après guerre les récits des témoins pour son article Le charnier de Saumur (op. cit.) donne le récit suivant des arrestations : « A 16 heures 30, en cette journée fatidique du 19 août, M. Louis Paillé, adjudant de gendarmerie en retraite, domicilié rue Saint-Jacques, déambule dans son jardin, quand plusieurs rafales de mitrailleuses sont tirées en direction des habitations Fouquereau et Foucher ; soudain flammes et fumée jaillissent, la maison de M. Julien Vollet, beau-père de M. Foucher, brûle. Que s’est-il passé ? La jeune Raymonde Cochin, 11 ans, joue dans la cour, près de sa maman, née Marie Ricier, qui aide Gustave Fouquereau à battre des haricots. La femme de ce dernier, née Germaine Dublé, raccommode linge et vêtements, tout en conversant avec sa mère, Mme Dublé, née Béal Marie, assise dans son fauteuil ; Mme Guignaudeau, née Derouard Yvonne, tient compagnie. Soudain, vingt soldats environ apparaissent dans ces parages et pénètrent chez M. Vollet ; l’un appelle M. Foucher qui s’enfuit dans le jardin. Ils font irruption dans la cour Fouquereau en criant : Venez tous là où je vous tue ». Six des douze arrestations se sont donc produites en un même lieu, la cour de la maison Fouquereau. Avec les 11 autres personnes arrêtées Gustave Fouquereau fut conduit à Saumur et interrogé par la Feldgendarmerie. Le lendemain 20 août dans des conditions et à une heure imprécises, il fut amené avec cinq autres hommes et cinq femmes (dont sa femme Ernestine Fouquereau et sa belle-mère Marie Dublé), sur un terrain militaire en bord de Loire au lieu-dit Le Breil. Elle fut abattue d’une rafale de mitrailleuse, avant d’être inhumée sommairement dans une fosse de DCA. Les corps ne furent retrouvés, exhumés et identifiés que le 9 mars 1945.
Il obtint la mention « Mort pour la France » et son nom est inscrit sur le monument aux morts de Saumur. Il figure également sur le monument commémoratif 1939 – 1945 de Saint-Lambert-des-Levées et sur la stèle commémorative du Breil, à Saumur (Maine-et-Loire).
Par Michel Thébault
SOURCES : SHD, Caen, AVCC, Cote AC 21 P 344134 (nc). — Arch. Dép. Maine-et-Loire (état civil). — Marc Bergère Une société en épuration, Épuration vécue et perçue en Maine-et-Loire. De la Libération au début des années 50, Éditeur Presses Universitaires de Rennes, 2004. — Augustin Girouard Le Charnier de Saumur Société des Lettres, Sciences et Arts du Saumurois tome n° 96 Janvier 1947, pages 63 à 71. — Mémoire des Hommes. — Mémorial genweb.