PLASSE André, Antoine

Par Claude Latta

Né le 27 novembre 1922 à Montbrison (Loire), mort le 18 février 1947 à Moingt (aujourd’hui Montbrison) ; membre du bureau d’études de l’usine métallurgique Chavanne-Brun, puis employé de la sous-préfecture de Montbrison ; président de la JOC de Montbrison ; syndicaliste CFTC à Montbrison, responsable régional des Equipes chrétiennes de la Résistance, membre du mouvement Combat, secrétaire du comité cantonal de la Libération.

Le père d’André Plasse, Jean Plasse, était originaire de Bussy-Albieux. Fils d’agriculteur, ancien combattant de 1914-1918, métallurgiste, il travaillait aux usines Chavanne-Brun de Montbrison où il était tailleur d’engrenages. Il avait épousé Marie Adrienne Dubruc, originaire d’Arthun (Loire). André Plasse passa son enfance, avec ses frères et sœur, dans les cités Chavanne, situées au nord de la ville et qui en étaient le quartier ouvrier. Les parents d’André Plasse allèrent ensuite, en février 1940, habiter à Rigaud (Loire), dans une maison du Chemin des clos, située sur la commune de Moingt.

André Plasse alla en classe à l’école Saint-Aubrin puis, après le certificat d’études, pendant un an, à l’École primaire supérieure. Il entra comme employé au bureau d’études de l’atelier mécanique de l’usine Chavanne-Brun. Il y rencontra Jean Rolle, militant CFTC qui devait être plus tard son chef dans la Résistance, et il commença à militer au sein de la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC) et à la CFTC.

Dès 1942, André Plasse entra dans la Résistance, recruté par Antoine Bonche et fut l’un des premiers membres, à Montbrison, du mouvement Combat fondé par Jean Rolle. Comme ce dernier, il faisait partie du groupe de militants chrétiens qui diffusa les Cahiers du Témoignage chrétien dès les premiers numéros qui mettaient les chrétiens en garde contre les dangers idéologiques et politiques du nazisme.

La même année 1942, André Plasse ressentit les premières atteintes de la tuberculose, ce qui explique qu’en 1944 il ne soit pas monté au maquis de Roche. Il joua cependant un rôle important dans la distribution de tracts et de journaux : non seulement Témoignage Chrétien, mais aussi les journaux clandestins des mouvements de Résistance qui arrivaient à Montbrison.

André Plasse fit partie des Équipes chrétiennes, appellation apparue en 1943. Leur chef en zone Sud était Francis Chirat, fusillé à Lyon place Bellecour, en 1944, à l’endroit où se trouve le monument du « Veilleur de pierre ». Les Équipes chrétiennes naquirent souvent d’initiatives locales. Sans être un mouvement organisé et structuré, reconnu comme tel, elles furent rattachées aux Mouvements unis de Résistance (MUR) et à l’Armée secrète (AS).

En 1944, André Plasse fut chargé avec Jean Cerisier, au nom du Comité local de Libération, de la réquisition du Journal de Montbrison, maréchaliste et proche de l’Action française, qui avait continué à paraître après novembre 1942. Jean Cerisier et André Plasse déposèrent un nouveau titre, La Liberté, qui fut d’abord le journal du Comité local de Libération, avant de revenir à Jean Cerisier qui avait travaillé comme typographe au Journal de Montbrison. Les premiers numéros de La Liberté publièrent souvent, en 1944-1945 des textes des Équipes chrétiennes, sans doute rédigés par André Plasse.

André Plasse travailla ensuite comme employé de bureau à la sous-préfecture de Montbrison. Sa maladie l’obligea à un séjour au sanatorium de Hauteville dans l’Ain. Il mourut dans la maison de ses parents à Moingt, le 18 février 1947.

André Plasse est un bon exemple de ces jeunes résistants, issus des mouvements de jeunesse catholiques, qui très tôt comprirent quelle était la nature du régime de Vichy et celle du nazisme et entrèrent dans l’action. Parallèlement, il menait un combat courageux, mais alors sans espoir, contre une maladie dont on a ensuite oublié les ravages.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article244657, notice PLASSE André, Antoine par Claude Latta, version mise en ligne le 5 janvier 2022, dernière modification le 5 janvier 2022.

Par Claude Latta

SOURCES : Compte rendu manuscrit de Jean Rolle adressé à Édouard Perroy. — Collections du Journal de Montbrison et de La Liberté. — Maurice Patin et Abel Dumergue, De trop longs silences. Des chrétiens dans la Résistance, Mizérieux, Éditions Claude Bussy, 1989. — Entretien avec le frère cadet d’André Plasse, Maurice Plasse, le 20 janvier 2003.

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