PAPILLAULT Eugène, Aimé, Adrien

Par Michel Thébault

Né le 16 avril 1892 à Barrou (Indre-et-Loire), abattu le 20 août 1944 à Loches (Indre-et-Loire) ; marchand de bestiaux ; otage, victime civile.

Aimé (c’était son prénom usuel) Papillault était le fils d’Eugène Papillault âgé de 29 ans cultivateur et de Marie, Célestine, Noémie Venault. Il s’engagea dans l’armée pour 3 ans le 19 avril 1913 au Blanc (Indre) dans le 32ème Régiment d’Infanterie. Promu caporal en avril 1914, il combattit à partir du mois d’août 1914 et fut promu sergent le 24 septembre 1914. Blessé à Baconnes (Marne) près de Reims le 28 septembre 1914, il fut ensuite gazé en mai 1917. Il fut démobilisé le 3 avril 1919 et se maria le 29 avril 1919 au Grand Pressigny (Indre-et-Loire) avec Laure, Marie, Claire Pasquier. Au recensement de Ligueil (Indre-et-Loire) de 1936, il résidait dans cette commune et était père de 4 enfants nés entre 1920 et 1927, Maurice, Édouard, Michel et Madeleine. Il exerçait la profession de marchand de bestiaux.

Le 16 août 1944, la ville de Loches connut une première libération par l’action conjointe de plusieurs maquis locaux. Une défense de la ville fut organisée. Des « bouchons » furent placés en deux cercles concentriques sur les axes routiers, l’un à 8 – 10 kilomètres du centre l’autre à 5 km, tenus par les différents maquis locaux. Le 20 août, les troupes allemandes reprirent la ville, point stratégique sur leurs axes de retraite au sud de la Loire. De violents combats opposèrent alors les groupes de maquisards aux troupes allemandes à Loches et dans plusieurs communes voisines, combats qui firent une vingtaine de morts parmi les résistants. L’attaque se produisit sur plusieurs itinéraires à la fois et une colonne allemande tenta de passer au sud par Ligueil. Après avoir essayé une première fois le matin de forcer sans succès le barrage dans les bois de Fretay, peu avant Loches, la colonne entreprit en milieu d’après-midi, une seconde tentative après avoir pris à Ligueil des otages placés devant son convoi comme boucliers humains. Sur la grande place du centre-bourg de Ligueil, les soldats rassemblèrent des hommes du village ou de passage. Dix otages furent choisis, parmi lesquels une équipe de la Croix-Rouge dirigée par le docteur Decourt et dont Aimé Papillault faisait partie. Le convoi reprit alors sa route, avançant lentement vers Loches et tirant des rafales au passage des lieux habités (un civil Pierre Martin fut tué à Varennes). Au lieu-dit La Blanchardière, vers 16 heures un barrage dressé par le maquis contraignit les Allemands à l’arrêt. Ils obligèrent alors les otages du premier camion à en descendre et à marcher devant. Dans l’échange de tirs, un soldat allemand abattit mortellement Aimé Papillault. Deux autres blessés graves Albert Bertrand et Jean Marie Poulin moururent les jours suivants à l’hôpital de Loches.

Aimé Papillault obtint la mention « Mort pour la France » et son nom est inscrit sur le monument aux morts de Ligueil et sur la plaque commémorative des otages. Il figure également à Loches sur la stèle commémorative de la Croix Rouge à 4 kilomètres de la ville au lieu du massacre.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article244748, notice PAPILLAULT Eugène, Aimé, Adrien par Michel Thébault, version mise en ligne le 12 janvier 2022, dernière modification le 12 janvier 2022.

Par Michel Thébault

SOURCES : Arch. Dép. Indre-et-Loire (état civil, registre matricule, recensements) — SHD Caen, AVCC, Cote AC 21 P 384032 (nc) — Bernard Briais Le Lochois pendant la guerre 1939 – 1945 – La Touraine de la zone libre Ed. Alan Sutton 1988. — La Nouvelle République Le drame du 20 août 1944 : la guerre fait encore des victimes du 20 août 2014 — Mémoire des Hommes — Mémorial genweb.

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