Par Daniel Grason
Né le 18 mai 1920 à Paris (XIIIe arr.), mort le 12 septembre 2011 à Noisy- le-Grand (Seine-Saint-Denis) ; tourneur mécanicien ; résistant ; déporté à Sachsenhausen (Allemagne).
Fils de Joseph et de Michèle Berthe, Honoré Molinari vivait 8 rue des Graviers à Rosny-sous-Bois (Seine, Seine-Saint-Denis). Titulaire du CEP, il travaillait à la société Klein au 16 rue Barbès à Levallois-Perret (Seine, Hauts-de-Seine).
Il fut arrêté au domicile de sa mère le 14 décembre 1942 par trois inspecteurs de la BS2 des Renseignements généraux. Fouillé il était porteur d’un plan d’attentat prévu contre le centre de brouillage de Rosny-sous-Bois (Seine, Seine-Saint-Denis), d’un papier d’emballage portant deux adresses dont celle de Venceslas Martyn, d’un morceau de papier sur lequel figurait une adresse, de deux tracts ronéotés : l’Humanité du 21 novembre 1942, et La Vie ouvrière et un carnet.
Lors de la perquisition de son domicile effectué en sa présence, les policiers saisissaient « un revolver à barillet paraissant inutilisable. Cette arme enterrée dans son jardin, n’était pas muni de cartouches ».
Il était inconnu des différents services administratifs de la police et n’était pas noté aux sommiers judiciaires.
Interrogé, il déclara avoir adhéré aux Jeunesses communistes en 1937 et avoir été organisé à la cellule de Rosny-sous-Bois. Il affirma avoir cessé de militer lors de l’interdiction du Parti communiste.
Mais, contacté le 4 décembre 1942 par un ancien camarade des Jeunesses communistes pour entrer dans les FTP, il affirma aux policiers avoir refusé. Mais il travaillait avec Venceslas Martyn qui était membre de l’organisation, il accepta du bout des lèvres. Il ne participa à aucun attentat.
Détenu pendant quatorze jours dans les locaux des Brigades spéciales à la Préfecture de police, puis une journée au dépôt. Livré aux Autorités allemandes, incarcéré à la prison de Fresnes, il était le 26 janvier 1943 dans le convoi de à destination de Sachsenhausen en Allemagne.
En 1944, Hitler décida d’enfouir une annexe du Grand Quartier général, notamment utilisable en cas de bombardements trop intenses sur Berlin. Un camp-annexe fut donc créé pour réaliser les travaux de terrassement et de bétonnage. Honoré Molinari y fut affecté.
En avril 1945, les déportés du Kommando réintègrent Sachsenhausen. Le camp a été libéré le 3 mai 1945 par les troupes Soviétiques, Honoré Molinari était parmi les survivants.
Il témoigna le 11 juillet 1945 devant la commission rogatoire qui examinait l’activité de l’un des inspecteurs qui l’interpella. Il déclara : « Je n’ai pas été victime de sévices pendant mon séjour aux Brigades spéciales. Une perquisition négative a été effectuée à mon domicile, rien ne m’a été dérobé ».
Il porta plainte contre les inspecteurs qui l’arrêtèrent les considérants « comme étant à l’origine de sa déportation ».
Honoré Molinari a été homologué combattant des Forces françaises de l’intérieur (FFI), et Déporté interné résistant (DIR).
Il mourut le 12 septembre 2011 à l’âge de 91 ans à Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis).
Par Daniel Grason
SOURCES : Arch. PPo. BS2 carton 22 bis (transmis par Gérard Larue), 77 W 3113-293378. – Bureau résistance GR 16 P 424654. – Livre-Mémorial, FMD, Éd. Tirésias, 2004. – État civil numérisé Paris XIIIe arrondissement 13N 251 acte n° 2438.