BOURGADE Lucien, Bertrand, François

Lucien Bourgade était originaire de Thouars où son père était venu s’installer comme coiffeur-parfumeur en 1919. Bertrand, Lucien bourgade, son père, né le 10 juillet 1889 à Thouars s’engagea en mars 1908 dans l’armée après plusieurs condamnations judiciaires. Il fit 11 ans d’armée surtout en Algérie et dans le sud – Tunisien, dans des Bataillons d’Infanterie Légère d’Afrique (les Bats d’Af, unités disciplinaires). La loi d’amnistie de 1919 permit sa démobilisation. Il revint s’installer à Thouars, s’y maria et eut trois enfants dont Lucien deuxième des trois. Ce dernier fut orphelin à 13 ans, son père étant mort précocement des suites de graves problèmes pulmonaires consécutifs à sa longue période militaire. Lucien Bourgade apprit comme son père le métier de coiffeur. En 1944, célibataire, il résidait à Longué (Maine-et-Loire) au nord de Saumur et y exerçait le métier de coiffeur.

Il s’engagea dans la résistance rejoignant un groupe de maquisards à Beaufort-en-Vallée (commune voisine de Longué), le groupe autonome FTPF de Beaufort-en-Vallée, qui comprit 18 hommes en juillet – août 1944 sous les ordres d’un instituteur Amédée Dautin. Selon le dossier d’homologation du groupe au SHD Vincennes (op. cit.) le groupe intervint en juin et juillet sur des voies ferrées et des lignes téléphoniques entraînant des déraillements de train et des coupures de lignes.
Au mois d’août, la IIIème Armée américaine du général Patton, progressant rapidement au nord de la Loire, parvint dans les environs immédiats d’Angers (Maine-et-Loire) dès le 7 août (la ville étant libérée le 10 août). Cependant l’armée alliée, pour des raisons stratégiques (privilégiant une avance rapide vers le nord et l’est), ne franchit pas le fleuve, confiant la sécurité de son flanc droit aux forces des F.F.I. Les unités allemandes en repli tentèrent donc de longer la Loire par le sud, traversant le sud du Maine-et-Loire. Des unités allemandes en position défensive sur la rive sud du fleuve eurent l’ordre de s’y maintenir afin de protéger le repli général des forces du sud-ouest. Ainsi, Le 5 août 1944 des unités allemandes prirent des positions de combat dans la ville de Saumur et sur les coteaux de la rive sud de la Loire. Placés sous le commandement du major Eckert environ 1500 hommes étaient chargés de défendre le front de Saumur, entre Trêves-Cunault et Candes et d’empêcher le franchissement du fleuve. Face à ces troupes les unités FFI locales prirent position sur la rive nord. Ainsi le groupe commandé par Amédée Dautin prit position sur une île de la Loire, l’île de la Croix Rouge à Saint-Martin-de-la-Place, face à Trèves-Cunault et à proximité de Longué. Le 25 Août 1944 lors d’un accrochage 3 membres du groupe furent pris sous le feu d’une mitrailleuse, Lucien Bourgade fut tué, André Ollivier mourut de ses blessures peu après, lors de son transport vers Beaufort-en-Vallée, Amédée Dautin transporté à l’hôpital d’Angers y mourut le lendemain 26 août.

Il obtint la mention « Mort pour la France », fut homologué FFI. Son nom est inscrit sur le monument aux morts 1939 – 1945 de Thouars et sur la stèle commémorative de Saint-Martin-de-la Place.