SCHIFF Salvator [dit Salvator] [Dictionnaire des anarchistes]

Le 27 juillet 1908, Salvator Schiff était condamné par le tribunal correctionnel de la Seine à deux mois de prison avec sursis, pour outrages, rébellion aux agents.
Le 8 octobre 1913, il était incorporé au 4e régiment d’infanterie. Il fit la campagne contre l’Allemagne du 2 août 1914 au 3 mai 1915. Classé dans le service auxiliaire, pour gastrite. Il était réformé le 3 mai 1915.
En avril 1918, il avait été élu secrétaire du Comité d’entente des Jeunesses syndicalistes, fonction dont il démissionna en août 1918.
Il avait été alors directeur de la revue artistique Science et peuple.
En janvier 1920, il adhérait à l’Union anarchiste et fit de très nombreuses conférences.
Sous le pseudonyme Salvator, il collabora au Libertaire et sous celui de Cultivateur de Bégonias à la Revue anarchiste.
En mars 1922 , sa pièce de théâtre, La Montée vers l’amour avait été jouée au Nouveau théâtre Il avait également écrit une série de contes, tirés des légendes scandinaves, intitulés L’appel de l’or, Le vendeur de Dieu.
En novembre 1925, il dirigea le groupe théâtral de l’Union anarchiste.
Le 29 décembre 1925, à une réunion du Comité d’initiative de l’Union anarchiste, plusieurs assistants proposaient que Schiff soit désigné pour remplacer Chazanoff dans ses tournées de conférences en province, mais des militants s’y étaient opposé en faisant observer que Salvator ne militait pas régulièrement.
Le 8 janvier 1927, il assistait au meeting organisé à la salle Wagram en faveur de Durutti, Ascaso et Jover.
Le 28 mai 1929, il était à la réunion du groupe anarchiste des Ve, VIe, XIIIe arrondissements.
En mai 1930, il habitait 64 boulevard Jean-Jaurès à Clichy.
Le 26 février 1937, il assistait à une réunion du groupe anarchiste du XIIe arrondissement, au cours de laquelle il avait fait une causerie sur la faillite du marxisme.
En mars 1937, il aurait participé en compagnie d’anarchistes français et de de républicains espagnols à l’achat de matériel de guerre.
Depuis novembre 1937, il demeurait 9 rue de la Cité Universitaire (XIVe arr.). Il se disait homme de lettres et avait exercé de nombreux métiers : plombier, électricien, diamantaire, garçon de bureau et administrateur de sociétés.
Le 9 décembre 1937, il épousa à Paris (XVe arr.) Marguerite, Justine, Lucienne Jobard avec laquelle il vivait depuis 1928.
En 1938, il était en rapports avec Chazanoff et avec la Mission commerciale franco-espagnole, pour la fourniture de matériel de guerre à l’Espagne.
En 1939, il paraissait se procurer ses revenus en s’occupant de plusieurs entreprises dont la principale actionnaire était sa belle-sœur, Lucie, Estelle Jobart, veuve Fossey. Celle-ci avait été employée comme dactylographe chez le banquier Gaston Fossey qui l’avait épousée en 1908. Au décès de son mari, elle s’était retrouvée à la tête d’une fortune qu’elle avait placé dans plusieurs sociétés immobilières.
Le 9 juin 1942, Schiff était dénoncé comme se livrant à une propagande contre le gouvernement de Vichy, son appartement avait fait l’objet d’une perquisition qui ne donna aucun résultat.
Après la Libération, il se consacrait au théâtre et à la préparation de scénarios pour le cinéma.
Le 25 février 1945, il assistait et prenait la parole à une réunion du groupe Elisée Reclus tenue 6 rue de la Douane (Xe arr.). Deux mois plus tard, il souscrivait pour la somme de 500 francs pour le lancement du journal Ce qu’il faut dire.
Le 27 mai 1945, il participa à une réunion privée tenue chez Louvet, au cours de laquelle il avait été désigné comme membre du comité chargé du rapport pour une nouvelle organisation qui avait pris le titre Egalité (Mouvement Fédératif des libertaires rationalistes) qui n’eut qu’une existence éphémère.
Son nom figurait depuis plusieurs années sur la liste des anarchistes de la Seine dont le domicile était soumis à des vérifications périodiques.