SENTENAC Philippe [dit Mascara] [Dictionnaire des anarchistes]

Par Dominique Petit

Né le 1er novembre 1857 à Soulan (Ariège) ; menuisier ; anarchiste parisien.

Photo anthropométrique Alphonse Bertillon. Collection Gilman. Métropolitan museum of art. New-York

Philippe Sentenac se mariait à Paris (VIe arr.) avec Marie, Mathilde, Orpha Oger, blanchisseuse. Il demeurait 75 rue Le Prince.
Le 18 juin 1892, M. Atthalin juge d’instruction dans l’affaire de l’attentat du boulevard Magenta s’était rendu à la première heure, au domicile de Philippe Sentenac, 23 rue des Fontaines. Il le trouvait entrain de se préparer pour aller au travail. Celui-ci lui déclarait : « Loin de moi, la pensée d’opposer aucune résistance. Vous m’arrêtez, me dites-vous, sous prétexte de faits d’anarchie, de complicité dans des explosions, Que sais-je ? Je vous donne ma parole d’honneur que jamais je ne me suis occupé de dynamite et je me demande pour quel motif on peut bien m’arrêter. Enfin, c’est quelques mauvaises heures à passer, mais comme je suis sûr de mon innocence, je suis absolument tranquille. »
La perquisition qui ne donna que de maigres résultats, tout au plus quelques écrits et feuilles anarchistes, le Père Peinard notamment.
Amené au bureau de M. Touny, commissaire de police, Sentenac déclara habiter, depuis deux termes, son logement de la rue des Fontaines. Il était marié et n’avait pas d’enfants. Sa femme était ouvrière blanchisseuse. Tous les deux étaient très estimés dans leur entourage et le patron de Sentenac, M. Colmar, menuisier rue Saint-Bon, avait fourni sur lui les meilleurs renseignements. Sentenac et sa femme étaient liés avec les époux Bricout, et il y a deux jours encore, Marie Delange, la femme de Bricout avait passé une partie de l’après-midi chez eux.
Écroué au Dépôt, Santenac avait été, dans la journée, interrogé par M. Atthalin.
M. Atthalin, juge d’instruction, poursuivant sa double enquête du vol de dynamite de Soisy-sous-Etiolles et de l’explosion du restaurant Véry, avait de nouveau interrogé, le 21 juin, les époux Bricou, Drouet et Sentenac. Sentenac, protesta de son innocence.
Drouet et Sentenac, primitivement compris dans la poursuite, bénéficièrent d’une ordonnance de non-lieu, pour l’attentat du boulevard Magenta..
Il figurait sur l’état récapitulatif des anarchistes au 26 décembre 1893. Il était noté comme militant. Il était également sur ceux du 31 décembre 1894 et 1896.
Sentenac était arrêté le 7 mars 1894, dans l’une des rafles contre les anarchistes.
Son dossier à la Préfecture de police portait le n°3.953.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article245124, notice SENTENAC Philippe [dit Mascara] [Dictionnaire des anarchistes] par Dominique Petit, version mise en ligne le 25 janvier 2022, dernière modification le 25 janvier 2022.

Par Dominique Petit

Photo anthropométrique Alphonse Bertillon. Collection Gilman. Métropolitan museum of art. New-York
Fiche photo anthropométrique Alphonse Bertillon. Collection Gilman. Métropolitan museum of art. New-York

SOURCES :
Les anarchistes contre la république par Vivien Bouhey, Annexe 56 : les anarchistes de la Seine — Archives de la Préfecture de police Ba 1500 — Le Figaro 19, 22 juin 1892 — Le Droit 27 juillet 1894 — Archives départementales de l’Ariège. État civil — Archives de Paris. État civil.

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