BEAUMONT Marcel, Louis, Eugène

Par Michel Thébault

Né le 19 mai 1910 à Doué-la-Fontaine (Maine-et-Loire), exécuté sommairement le 24 août 1944 à Montreuil-Bellay (Maine-et-Loire) ; journalier ; résistant FTPF ou ORA Vengeance.

Marcel Beaumont était le fils de François Beaumont et d’Eugénie, Louise Girot. Marié à Laurence, Henriette Guibert il était en 1944 père de quatre enfants, l’aîné Marcel étant âgé de 7 ans et demi et la dernière Pierrette de seulement 2 mois. Il résidait à Montreuil-Bellay, rue de Berlay et exerçait la profession de journalier.

Il s’engagea dans la Résistance rejoignant au mois d’août un groupe de Montreuil-Bellay sans que ce groupe puisse être clairement établi. Le dossier d’homologation du groupe FTPF de Montreuil-Bellay (SHD Vincennes op. cit.) le mentionne parmi ses membres mais les circonstances de son arrestation rapportées par Jacques Sigot dans son ouvrage sur Montreuil-Bellay pendant la guerre (op. cit.) permettent également de penser qu’il appartenait au groupe ORA - Vengeance de Montreuil-Bellay. En effet selon le témoignage de Pierre Roux membre des SAS, parachuté le 28 juillet 1944 au nord de Saumur pour encadrer la Résistance locale et rapporté par Jacques Sigot dans son ouvrage : « Le soir du 24 août, je reçois à La Salle, deux hommes prêts à participer au maquis mais, n’ayant pas assez d’armement, je leur demande de patienter encore quelques jours, tout en conservant le silence ». La veille le 23 août la Résistance avait attaqué le poste allemand installé au pont de Montreuil-Bellay faisant deux tués, plusieurs blessés et un prisonnier. Le 24 août face à l’arrivée de renforts allemands à Montreuil-Bellay pour protéger les ponts, parmi les seuls intacts de la région et face aux nombreuses patrouilles, fouilles et perquisitions allemandes, le groupe de maquisards (en particulier le groupe ORA Vengeance-RAM de Mathurin Coiffard) se déplaça vers le département de la Vienne proche, dans le secteur des Trois-Moutiers. Ce fut dans ces circonstances que Marcel Beaumont et son voisin rue de Berlay Georges Bodet qui n’avaient pu suivre le groupe furent arrêtés en rentrant chez eux après l’heure du couvre-feu. Ils furent arrêtés à 21 heures 30 à une centaine de mètres de leur domicile par une patrouille allemande. Fouillés, ils furent trouvés en possession de grenades. Emmenés sur la route de Mollay, ils subirent un violent interrogatoire mais ne parlèrent pas. Ils furent fusillés le soir même à 23 heures contre le mur de clôture du château de la Durandière et les corps jetés dans un champ de l’autre côté de la route où ils furent découverts le lendemain matin. Marcel Beaumont fut inhumé civilement au cimetière communal de Montreuil-Bellay.

Il obtint la mention mort pour la France le 2 mars 1950 et fut homologué FFI. Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Montreuil-Bellay et sur le monument commémoratif, situé rue des Fusillés 1944 (ancienne route de Mollay), à la sortie de Montreuil-Bellay en direction de Saint-Juste-Sur-Dive, sur la RD 360 avec l’inscription "Ici le 24 août 1944 à 23 heures, deux Montreuillois sont morts assassinés par les allemands - BEAUMONT Marcel. 33 ans - BODET Georges. 33 ans".

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article245177, notice BEAUMONT Marcel, Louis, Eugène par Michel Thébault, version mise en ligne le 27 janvier 2022, dernière modification le 27 janvier 2022.

Par Michel Thébault

SOURCES : SHD Vincennes GR 16 P 41708 (nc) — Mémoire des hommes, dossiers d’homologation des formations FFI, FTPF groupe autonome de Montreuil-Bellay GR 19 P 49/5 et dossiers d’homologation des formations FFI, Vengeance – ORA GR 19 P 49/14 — Jacques Sigot 1939 - 1945 Chronique de guerre d’une petite ville d’Anjou Montreuil-Bellay Éd. CMD 1994 — Marc Bergère Une société en épuration, Épuration vécue et perçue en Maine-et-Loire. De la Libération au début des années 50. Éditeur Presses Universitaires de Rennes. 2004 — Mémoire des Hommes — Mémorial genweb — État civil et renseignements Mairie de Montreuil-Bellay registre des décès 1944 acte n° 54.

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