Par Axelle Brodiez
Né le 14 décembre 1924 à Saint-Afrique (Aveyron) ; cheminot ; syndicaliste CFTC puis CFDT ; secrétaire national du Secours populaire (1965-1991) ; conseiller municipal d’Alfortville (Seine, Val-de-Marne).
Fils d’un cheminot et d’une mère femme au foyer, René Combarnous quitta l’’Aveyron lorsque la famille vint s’installer en région parisienne et il habita Alfortville à partir de l’âge de huit ans. Il commença à travailler comme auxiliaire cheminot en 1941. Il monta progressivement en grade au sein de la SNCF par la voie des concours internes. Arrivé comme simple auxiliaire en gare de Combs-la-Ville (Seine-et-Marne), au plus bas de la hiérarchie, de 1941 à 1943, il devint agent d’exécution, puis agent de maîtrise, et acheva sa carrière comme inspecteur.
Catholique pratiquant, il se syndiqua à la CFTC dès la Libération puis accompagna l’évolution vers la CFDT, en 1964. Il témoignait toutefois de son attachement à l’unité ouvrière : « j’ai toujours eu cette idée que le monde ouvrier ne devait pas se diviser pour autant […]. Quand on était jeunes, on se disait que c’est quand même normal qu’il n’y ait pas des gens qui vont à la messe d’un côté, et des communistes de l’autre ! On doit se retrouver quelque part ».
Il épousa en 1946 une cheminote, elle aussi fille de cheminot, sympathisant communiste ; ils eurent trois enfants, nés entre 1947-1950. Son épouse considérait qu’elle n’avait pas été réellement socialisée à la politique durant son enfance, bien qu’elle fût fille de sympathisant communiste et elle-même syndiquée à la CGT. Le déclencheur de l’engagement associatif du couple, engagement qui resta toujours commun, fut le soutien à l’un de leurs amis, Jacques Alexandre, qui refusa de combattre en Algérie. Ils s’engagèrent d’abord au Mouvement de la paix puis, déçus par ce qui leur apparaissait comme le caractère abstrait et « les beaux discours » de l’association, ils rejoignirent rapidement le Secours populaire français. Ils créent en 1957 un comité local à Alfortville, qu’ils animèrent jusqu’en 2001.
René Combarnous accepta des responsabilités nationales au Secours populaire, comme membre du comité national (1959-1963), puis du bureau (1963-1965) et enfin du secrétariat (1965-1991).
La période 1965-1971 est celle d’un engagement tous azimuts : associatif, syndical et politique puisqu’il siégea comme conseiller municipal d’Alfortville durant un mandat. Classé à l’extrême gauche dans les archives préfectorales, il se définissait lui-même comme « indépendant ».
Au début des années 1970, il réorienta son activité uniquement vers le Secours populaire. Il contribua notamment à la structuration des implantations de l’association, faisant de nombreux voyages en province et consacrant son temps libre, week-ends et soirées. À sa retraite en 1980, il décida de s’investir pleinement au Secours populaire, et devint jusqu’en 1991 responsable du secteur international, s’attachant particulièrement l’humanitaire de développement et à la diffusion dans l’association des micro-projets. Il demanda ensuite à être progressivement déchargé de ses responsabilités, restant membre du comité national de 1991 à 1995, et se consacra davantage au fonctionnement du comité d’Alfortville. Au gré de ses activités au sein du SPF, il effectua de nombreuses missions pour l’association, lors de sinistres (Longaronne et Frioul (Italie), Orléansville (Algérie), dans le cadre de missions d’urgence (Liban ; Pologne, 1981) et de développement (Sénégal, Togo, Mali, Burkina Faso,). Il fut également envoyé comme représentant du Secours populaire au congrès du Comité de solidarité de Madagascar.
René Combarnous était titulaire de la médaille du travail (1968) et chevalier de l’ordre national du mérite (21 février 1997).
Par Axelle Brodiez
SOURCES : Arch. nationales du Secours populaire français. — Arch. Paris, 1045/76/1. — Entretien avec René Combarnous et son épouse.