FARDEAU Édouard. Pseudonyme : commandant LAMBERT

Par Alain Prigent

Né le 4 novembre 1905 à Versailles (Seine-et-Oise, Yvelines), mort début juillet 1993 à Paris ; mécanicien ; secrétaire national du syndicat CGT des transports (1947-1951) ; militant du PCF, interné politique ; responsable des FTPF et des FFI des Côtes-du-Nord ; conseiller municipal communiste de Courbevoie (Hauts-de-Seine).

Né Versailles dans une famille ouvrière de six enfants, il fut marqué par la mort de son frère aîné tué à Verdun en 1916. Après son certificat d’études, il fit son apprentissage dans les usines d’armement comme ajusteur avec son père en 1917. Au lendemain de la grande guerre, il participa aux grandes grèves qui touchèrent les usines de la métallurgie parisienne.

Embauché chez Renault, il adhéra aux jeunesses communistes de Versailles en 1923. Après son service militaire à Romilly en 1925-1926, il occupa des emplois multiples dans les transports routiers. Démonstrateur à la vente de matériel, il participa aux grèves de 1936. Licencié pour ses responsabilités syndicales, il devint secrétaire permanent du syndicat des routiers de la région parisienne.

En 1939, il participa à plusieurs combats contre l’avance allemande dans les Ardennes et en Belgique au sein du 182e régiment qui lui valurent la croix de guerre. En juin 1940, il participa à la bataille de l’Ailette sur les bords de Loire et avec son unité se replia à Salignac (Dordogne) jusqu’à l’armistice. Démobilisé, il constitua dès septembre 1940 un premier groupe de résistance dans le secteur de Courbevoie-Puteaux. Il fut arrêté une première fois en janvier 1941 par la police de Vichy mais il fut libéré faute de preuves. Il continua ses activités résistantes : sabotages, propagande, recrutement.

Après son arrestation le 2 février 1942 il fut emprisonné à la Santé, au camp d’Aincourt (Seine-et-Oise, Val d’Oise), celui de Voves (Eure-et-Loire) puis à Pithiviers (Loiret). Au cours de ces vingt-trois mois d’emprisonnement, il suivit des cours politiques et militaires donnés par les autres détenus.

Il s’évada le 30 décembre 1943 lors de son transfert à Versailles pour jugement. Reprenant contact avec la résistance communiste, il fut immédiatement muté en Bretagne au service des renseignements de l’état-major national FTPF dirigé par le colonel Courtois, alias Marcel Hamon*. Sa planque se trouvait à Guingamp. En juillet 1944, sur recommandation des responsables régionaux FTPF, « Guy Lambert » fut affecté au troisième bureau de l’état-major FFI du colonel Marceau (Le Hégarat). À ce poste il joua un grand rôle dans l’organisation de Libération des Côtes-du-Nord puis à la formation et à l’organisation des bataillons qui vont poursuivre les combats sur le Front de Lorient jusqu’au 8 mai 1945. À la dissolution des FFI il devint avec le grade de capitaine chef d’état-major de la subdivision de Saint-Brieuc avec le colonel Golhen.

Démobilisé le 10 novembre 1945 il reprit ses activités militantes comme secrétaire national du syndicat des transports CGT. Edouard Fardeau, au sein d’une importante délégation de sa fédération conduite par Charles Garcias, participa du 6 au 12 mai 1946 à Zurich (Suisse) au premier congrès d’après-guerre de l’ITF (Fédération Internationale des Travailleurs des Transports).

Il resta secrétaire national jusqu’en 1951 où il quitta son poste de permanent pour des raisons de santé. Il occupa des fonctions techniques au Conseil supérieur des Transports et fut chargé plus particulièrement des œuvres sociales. Dans le même temps il fut élu conseiller municipal sur la liste PCF à Courbevoie de 1947 à 1951. Il reprit ensuite son travail de mécanicien et continua à militer à la CGT mais sans responsabilités particulières. Il prit sa retraite à Paris et milita activement à l’ARAC, à la FNDIRP et au bureau national des retraités CGT des transports.

Il reçut la rosette d’officier de la Légion d’honneur le 22 mai 1986.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article24521, notice FARDEAU Édouard. Pseudonyme : commandant LAMBERT par Alain Prigent, version mise en ligne le 12 février 2009, dernière modification le 1er février 2011.

Par Alain Prigent

SOURCES : Arch. personnelles de Jean Le Jeune. — L’Aube Nouvelle, Ouest-Matin, Une semaine dans les Côtes-du-Nord, supplément de l’Humanité Dimanche. — Roger Faligot, Rémi Kauffer, Service B, Fayard, 1985. — Jean Le Jeune, Itinéraire d’un ouvrier breton, Saint-Brieuc, 2002. — Alain Prigent, Histoire des communistes des Côtes-du-Nord (1920-1945), Saint-Brieuc, 2000. — RGASPI, Moscou, dossier dans le archives du Komintern 495 270 8462, pas encore consulté. — Report on activities and financial report of the ITF for the years 1938 to 1946 and Proceedings of the International Transport Workers’ Congress...at Zurich...from 6 to 12 May, 1946 ; London, December 1946, ITF ; Arch. de la Fondation Friedrich Ebert.

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