BORREL Jean

Par Jean-Paul Damaggio

Né le 21 mars 1878 à Caussade (Tarn-et-Garonne), mort en 1932 ; ouvrier chapelier ; secrétaire du syndicat CGT des chapeliers de Caussade de 1923 à 1932.

Fils d’Antpoine Borrel, bordier, et de Marie Viol, Jean Borrel se maria le 28 avril 1904 à Caussade, avec Marie Viguié née à Caussade le 13 janvier 1882. Le couple eut une fille, Germaine, Angèle, le 23 janvier 1911 (morte en 1982). Il fut d’abord cultivateur puis, vers 1919, ouvrier chapelier. Cette profession était exercée par sa belle-soeur depuis 1904. L’industrie des chapeaux de paille était très présente à Caussade.

Dès son entrée dans le métier, il adhéra au syndicat qui venait de naître ou de renaître en mai 1919, au lendemain de la Première Guerre mondiale à laquelle Jean Borrel avait sans doute participé. Il devint secrétaire du syndicat en 1923. Il était alors membre de la commission exécutive de l’Union interdépartementale CGT qui couvrait les départements de l’Ariège, de l’Aube, de la Haute-Garonne et du Tarn-et-Garonne.
Il mourut à 54 ans en 1932.

Ces dix ans de militantisme syndical à la CGT qui lui valurent les éloges de l’instituteur André Delmas qui devint le dirigeant national du SNI, l’année suivante :
« Borrel fut, dans toute l’acceptation du terme, un bon militant. Comme nous l’écrivait Marthe Marcellin, il ne fut pas seulement un brave cœur, un honnête homme estimé de tous, et un excellent ouvrier, il fut aussi, en des périodes critiques, le camarade ferme qui sut prendre toutes ses responsabilités en toute indépendance, dans la pleine conscience des devoirs que lui imposait le poste où l’avait mis la confiance unanime de ses camarades. Il paya d’ailleurs de sa place la fermeté de son attitude vis-à-vis du patronat caussadais. Victime de l’ostracisme insidieux de ce patronat, ce même patronat qui, politiquement, ose se réclamer du programme de la Confédération générale du travail, victime expiatoire d’un patronat rétrograde qui voulut en sa personne faire un exemple et montrer son autorité, il ne trouva pas à s’employer à Caussade, après la dernière grève [de 1930] et dut aller à la journée extraire du gravier. Malgré cela, malgré la vie difficile qui fut la sienne, ces derniers temps, nous ne l’avons jamais entendu se plaindre, et s’il parlait de la situation, c’était pour en tirer cette conclusion que la classe ouvrière ne sera jamais assez unie, jamais assez solidaire pour poursuivre son émancipation.
Il continua jusqu’à la fin à venir assidument dans les diverses commissions où il représentait soit l’Union, soit le Syndicat des chapeliers. Nous aimions l’y retrouver, nous aimions le bon sourire un peu grave qui éclairait sa physionomie robuste et vigoureuse. Il nous semble impossible de ne plus le revoir. »

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article245212, notice BORREL Jean par Jean-Paul Damaggio, version mise en ligne le 29 janvier 2022, dernière modification le 29 janvier 2022.

Par Jean-Paul Damaggio

SOURCES : Patrice Garesio, Le mouvement syndical en Tarn-et-Garonne de 1904 à 1947, Mémoire de Maîtrise, Université Toulouse le Mirail, 1997. — État Civil, Registre matricule, Recensement. — Journal de la CGT du Tarn-et-Garonne L’Action ouvrière, 1932

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