VAN DEN HEUVEL Edmond Leopold, dit « Mon ».

Par Theun Vonckx

Malines (Mechelen, pr. Anvers-Antwerpen, arr. Malines), 6 octobre 1910 – Fort de Breendonk (commune de Willebrouck, pr. Anvers, arr. Malines), 6 janvier 1943. Ouvrier métallurgiste, militant communiste, lieutenant des Brigades internationales en Espagne, résistant, instructeur des Partisans armés.

Edmond Van den Heuvel est un métallurgiste de Malines qui, dès l’école secondaire, prend conscience de la question flamande, que lui et ses contemporains interprètent comme une question sociale. En 1933, suivant l’exemple de Jef Van Extergem, il devient membre du Kommunistische partij van België – Parti communiste de Belgique (KPB/PCB).
En octobre 1936, Edmond Van den Heuvel participe, en tant que délégué, au congrès qui prépare la fondation du Vlaamsche kommunistische partij (VKP, Parti communiste flamand)). Selon la direction du parti national, c’est le meilleur moyen pour engager des militants parmi la classe ouvrière flamande. Au cours de cette brève période, le journal du parti, De Rode Vaan (Le Drapeau rouge), change également de nom en Het Vlaamsche Volk (Le Peuple Flamand).

Peu après, Van den Heuvel part pour l’Espagne comme volontaire des Brigades internationales. Il voyage illégalement mais n’échappe à l’attention des autorités belges. En Belgique, en octobre 1937, il est répertorié comme déserteur. Il est rappelé au service militaire, moyen du gouvernement pour contrôler ceux qu’il soupçonne d’avoir pris les armes en Espagne. Cette tentative d’intimidation ne l’arrête pas : il arrive en Espagne le 5 janvier 1937, où il est, comme d’autres volontaires, cantonné à Albacete. De là, il s’est rendu à Pozo Rubio, une ville voisine, pour s’entraîner. Ensuite il prend part aux combats à Pozoblanco, près de Grenade. Il est promu lieutenant mais est, peu de temps après, gravement blessé à la main. En 1938, il retourne en Belgique où il continue à militer pour le parti.

En mai 1940, comme son camarade de Malines et ancien brigadiste, Albert De Coninck, Edmond Van den Heuvel est mobilisé. Il participe à la campagne des 18 jours en tant que soldat du 37e régiment de ligne (37Li). La Wehrmacht le fait prisonnier de guerre mais il est rapidement libéré. Il trouve du travail dans l’usine d’avions d’Evere (pr. Brabant, arr. Bruxelles ; aujourd’hui Région de Bruxelles-Capitale), puis à Courcelles (pr. Hainaut, arr. Charleroi) et enfin en France. Il y rencontre chaque fois son ami : le communiste, ancien combattant d’Espagne et chef de la résistance, Raoul Baligand.

À partir de mars 1942, Edmond Van den Heuvel entre dans la clandestinité. Il devient l’adjoint de Bob Dubois, l’instructeur des Partisans armés (PA) en Flandre. Le 9 octobre 1942, les deux résistants ont un rendez-vous avec un « partisan » dans un café près de la Porte d’Anderlecht à Bruxelles. Mais, cette réunion est un piège et les deux instructeurs sont arrêtés. Van den Heuvel est accusé par le Sicherheitsdienst (SD) d’avoir participé à des actions de sabotage à Louvain, d’avoir perturbé le trafic ferroviaire et d’avoir commis des agressions contre des membres de la Dietsche Militie - Zwarte Brigade (DM-ZB). Il est également connu comme ancien volontaire républicain ayant combattu le régime franquiste. « Mon » Van den Heuvel est emprisonné sous le numéro de prison 668 dans le camp de Breendonk, où il subit de terribles tortures. Début janvier 1943, le SIPO-SD l’inscrit sur une liste d’otages devant être exécutés en représailles aux attaques contre les soldats allemands. Trois jours plus tard, le 6 janvier 1943, il est fusillé à Breendonk. Son corps est enterré, avec 200 autres résistants, dans une tombe anonyme (n° 70) du cimetière nazi secret à Hechtel (aujourd’hui pr. Limbourg, arr. Maaseik).
Le 27 février 1943, Bob Dubois, arrêté en même temps que Van den Heuvel, réussit, par miracle, à s’échapper lors d’un transport de prisonniers vers la prison de Gand (Gent, pr. Flandre orientale, arr. Gand). Il se cache pendant le reste de la guerre et survit à l’Occupation.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article245334, notice VAN DEN HEUVEL Edmond Leopold, dit « Mon ». par Theun Vonckx, version mise en ligne le 2 février 2022, dernière modification le 2 février 2022.

Par Theun Vonckx

SOURCES : CEGESOMA, dossier Von Falkenhausen, Motiveringen van de Militärbefehlshaber betr. de terechtstelling van gijzelaars ("Begründungen"), 27/11/1942-26/12/1944 (1 farde) – PEERAER J., ’t Gruwelkamp Breendonk, Doorleefde nachtmerries, Niel, Uitgeverij De Rupel, 1946 – MOREAU P., Systematiek en willekeur. Het verhaal van de politieke gevangenen uit het arrondissement Mechelen, Antwerpen, EPO, 2003 – GOTOVITCH J., Du rouge au tricolore. Les communistes belges de 1939 à 1944. Un aspect de l’histoire de la résistance en Belgique, Bruxelles, réédition, CArCob, 2018 – Verbroedering van Verzetsgroeperingen Limburg, Gemeentebos Hechtel. Executieoord. Geheime begraafplaats 1942-1944, s.l., 2019 – THYSEN M., De duinen der gefusilleerden. Hoe de nazi’s in het geheim tweehonderd slachtoffers begroeven in Hechtel, Berchem, Mammoet, 2021.

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