G. Ludovic (non identifié)

Par Renaud Poulain-Argiolas

Né vers 1893 ; militant communiste, responsable d’un centre de propagande clandestin dans le XIIe arrondissement de Paris sous l’Occupation.

Ludovic G. était un ancien camarade de Pierre Pannetrat avant l’interdiction du Parti communiste. Veuf, âgé de 47 ans, il fut chargé par le premier en septembre 1940 d’accueillir dans son deux-pièces du 15, rue Édouard-Robert (premier étage à gauche) du matériel de propagande clandestin. Il était jugé moins exposé que Pannetrat qui avait eu des responsabilités officielles dans le passé. Des délégués de région du parti venaient anonymement déposer des tracts qui étaient diffusés par les jeunes militants de l’arrondissement, dont son fils Raymond, 19 ans. Outre des brochures, Ludovic G. stockait aussi des exemplaires de l’Avant-Garde, le journal des Jeunesses communistes, et de La Vie Ouvrière, organe de la CGT clandestine. L’appartement accueillait les réunions d’un comité de chômeurs.

En décembre 1940 et janvier 1941, la brigade spéciale des renseignements généraux remarqua une importante activité de propagande communiste dans l’arrondissement. Surveillances et filatures aboutirent à une perquisition au domicile de Ludovic G. le 25 janvier 1941. Dans un coffre à charbon les inspecteurs découvrirent 15 000 tracts ronéotypés et dans l’appartement diverses brochures, 90 exemplaires de l’Avant-Garde, 70 tickets de souscription pour les chômeurs et 530 papillons gommés. Ludovic et Raymond G. furent conduits à la préfecture de police pour y être interrogés. Ils reconnurent leur implication. André Migdal parla plus tard d’« un père et son fils qui ne résistèrent pas aux interrogatoires ». Ainsi Raymond G. signa une liste nominative des contacts dont il connaissait l’identité : « Je certifie que les susnommés prennent part à la propagande clandestine est [sic] qui venaient chez mon père chercher les tracts ».
Le procès-verbal du 27 janvier mentionnait Ludovic G., Raymond G. et Pierre Pannetrat comme principaux responsables chargés de la répartition du matériel. De plus, ils étaient tous les trois accusés « d‘avoir tenté de regrouper, sous le couvert d’un « comité populaire de chômeurs », des militants de l’ex Parti communiste actuellement sans travail ».

Les autres militants désignés furent appréhendés à leurs domiciles respectifs : Marguerite, Gilbert et Roland Pannetrat, Henri et André Migdal, Robert Poing, Armand et Jean Feldmann, Joseph Le Lagadec, Jean Canard, Roger Stéphan, Marcel Lozet et Louis Vadkerti. Tous furent inculpés d’infraction au décret du 26 septembre 1939 et conduits au Dépôt à disposition du Procureur de la République. Trois d’entre eux furent relâchées, aucun délit n’ayant été relevé à leur charge. Selon André Migdal, ce fut une véritable rafle qui visa au total 36 personnes, la moitié d’entre eux étant des jeunes.

Le 30 mai 1941, la 15e Chambre correctionnelle de la Seine jugeait les militants incriminés dans l’affaire du centre clandestin. On ignore quelle fut la condamnation requise contre Ludovic G.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article245343, notice G. Ludovic (non identifié) par Renaud Poulain-Argiolas, version mise en ligne le 9 février 2022, dernière modification le 10 février 2022.

Par Renaud Poulain-Argiolas

SOURCES : Site Mémoire vive. — Biographie d’Henri Migdal par Claudine Cardon-Hamet sur le site Déportés politiques à Auschwitz.

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