GAUTHIER Marcel, Gilbert

Par Gilbert Déverines

Né le 3 avril 1923 à Château-du-Loir (Sarthe), mort le 7 septembre 2007 à Saint-Pierre-des-Corps (Indre-et-Loire) ; métallurgiste ; syndicaliste CGT et militant communiste d’Indre-et-Loire ; adjoint au maire de Saint-Pierre-des-Corps (1953-1984).

Marcel Gauthier naquit à Château-du-Loir le 3 avril 1923. Gaston, le père de Marcel Gauthier, était chef cantonnier aux Ponts et chaussées ; sa mère, Germaine Chevereau tenait une petite ferme à Château-du-Loir ; ils eurent trois enfants : Georges, André et Marcel. En 1930, son père démissionna des Ponts et chaussées et s’installa comme fermier à Beaumont-Pied-de- Bœuf dans la Sarthe jusqu’en 1946 ; il revint ensuite aux Ponts et Chaussées ; il était syndiqué à la CGT et libre penseur ; Germaine, sa mère était croyante non pratiquante.

Marcel Gauthier fréquenta l’école communale de 1930 à 1935, jusqu’à son certificat d’études. Il travailla ensuite dans la ferme de son père, avec ses frères, comme aide familial. Il se maria avec Renée* le 27 avril 1943. Ils eurent deux enfants : Jean, né en 1943 et Jannick né et décédé en 1945.

Le 2 janvier 1944, Marcel fut convoqué à Angers en vue du départ en Allemagne pour le STO (Service du travail obligatoire). Il partit de la ferme mais ne se rendit pas à la convocation ; réfractaire il entra dans la clandestinité en affrontant toutes les conséquences au cours de ce dernier semestre du régime pétainiste et des exactions de la milice. Il fut dénoncé à la milice qui perquisitionna mais ne trouva rien dans la ferme. Le père, Gaston Gauthier qui avait fait la Première Guerre mondiale au cours de laquelle il avait été blessé deux fois, soutint l’insoumission de son fils ; sa mère croyait que Marcel était en Allemagne. L’attitude de Marcel Gauthier lui valut en 1998 l’attribution de la médaille commémorative avec barrette de la guerre 1939-1945.

En 1946, Marcel Gauthier quitta le travail de la terre et entra à l’entreprise de réparation de matériel ferroviaire CIMT (ex Rimailho) à Saint-Pierre-des-Corps où travaillaient près de mille-cinq-cents métallos. Il devint vite chef d’équipe. Le point noir était le logement puisqu’il devait effectuer soixante kilomètres à vélo le samedi et autant le lundi ; il habita à Saint-Pierre-des-Corps à partir de 1952.

Dès son entrée à la CIMT, Marcel Gauthier se syndiqua à la CGT, il fut élu délégué du personnel dans l’entreprise et milita au syndicat des métaux de Tours ; en novembre 1947, la CIMT fut une des rares entreprise tourangelle où la grève fut votée à une large majorité ; elle se termina par une réoccupation de l’entreprise par les CRS. En 1950, Marcel Gauthier fut parmi les trois cents salariés licenciés. Il bina les betteraves chez Dansault, un agriculteur de La-Ville-aux-Dames, effectua un intérim dans la société Hachette à Tours puis remplaça le diffuseur porteur du quotidien l’Humanité.

En 1947, son copain Robic l’avait fait adhérer au Parti communiste ; il fut élu membre du comité de section de Saint-Pierre-des-Corps en mars 1950 et membre du comité fédéral du PCF d’Indre-et-Loire à la conférence fédérale des 15 et 16 mars 1952 et exerça cette responsabilité durant plusieurs mandats.

Il fut candidat aux élections municipales à Saint-Pierre-des-Corps sur la liste du parti communiste en 1953 et devint premier adjoint du maire Jean Bonnin*. En 1954, il participa à l’école centrale du PCF en région parisienne. Il exerça sa fonction de premier adjoint jusqu’en 1970, la cumulant avec d’autres responsabilités dans les commissions de la Voirie, des Bâtiments et du Service social. Il devint troisième adjoint de 1970 à 1977. À cette date il demanda à ne plus être candidat ; mal préparé à ce retrait il vécut une crise de dépression. Il reprit une activité salariée à l’OCP (Office commercial pharmaceutique) ; il fut élu du personnel dans cette entreprise et occupa une fonction de responsabilité au comité d’entreprise. Il prit sa retraite en mai 1984.

Trésorier de sa cellule, membre du CDH il porta l’Humanité-dimanche aux lecteurs de son quartier de Saint-Pierre-des-Corps ; ce contact avec les gens lui procura du réconfort. À Beau-Soleil, commune de Beaumont-Pied-de-Bœuf dans la Sarthe, il construisit une petite maison ; son petit jardin, secret lieu de détente, devint son confident. C’est dans le cimetière de cette commune qu’il souhaita être enterré à son décès à l’issue d’une douloureuse maladie en 2007.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article24535, notice GAUTHIER Marcel, Gilbert par Gilbert Déverines, version mise en ligne le 11 juin 2009, dernière modification le 11 juin 2009.

Par Gilbert Déverines

SOURCES : Arch. du PCF en Indre-et-Loire. — 1920-2000 Communistes en Touraine témoignages et récits, Éd. Vétérans PCF, 2000. — Souvenirs de Renée Gauthier.

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