COURBE André, Jean

Par Marie-Thérèse Grangé, Jean-Louis Ponnavoy

Né le 9 mars 1921 à Illiers, devenue Illiers-Combray (Eure-et-Loir), tué le 17 août 1944 à Chartres (Eure-et-Loir) ; employé de bureau ; victime civile.

Lycée Marceau
Lycée Marceau

André Courbe était le fils de Jean Pierre Maximilien Courbe (Chartres 1889-1933), commis d’architecte, fils de marchands bonnetiers chartrains, et de Suzanne Georgette Louise Thévard (Chartres 1900-2007), sans profession, son épouse, fille d’un architecte chartrain. Ses parents, qui s’étaient mariés à Illiers, vinrent s’installer à Chartres en 1922, eurent un second fils Michel en 1923, puis divorcèrent en 1930. Sa mère se remaria à Paris en 1931 à un architecte, qui partit exercer à Evreux (Eure) par la suite. André resta à Chartres auprès de son père, puis, après son décès, auprès de ses grands-parents. Comme son père, il effectua toute sa scolarité au lycée Marceau de Chartres, de 1926 à 1940, et obtint le baccalauréat philosophie en 1940. Il trouva sur place un emploi de bureau et il était domicilié 1 Place Saint-André à Chartres. Il fut victime des combats de la libération de Chartres, qui se déroulèrent du 15 au 19 août 1944.
La libération de Chartres commença le 15 août par l’arrivée des premiers éléments de l’armée américaine. Le 16 août vers 10h 30, la 7e division d’infanterie américaine du major General Lindsey McDonald Silvester, fit son entrée dans la ville. Le 17 août, un calme relatif régnait sur le centre ville, sous la protection des FFI et des premiers GI’s américains. Mais des FFI se battaient aux Trois-Ponts, contre les Allemands, regroupés et toujours présents dans la périphérie est et sud, quartier Saint-Brice, villages du Puits-Drouet et du Coudray, Luisant. On craignait de leur part une contre-offensive sur le centre ville. La ville était toujours sous les obus et on entendait constamment des détonations puis des explosions : tirs allemands depuis leurs batteries du Coudray sur les Trois-Ponts où les FFI de Gabriel Herbelin-Duroc « Duroc » devaient les empêcher de remonter en ville en attendant l’arrivée plus importante de troupes américaines, tirs allongés jusqu’au quartier et rond-point Chanzy ; tirs d’artillerie américaine autour de 15 heures depuis Poiffonds, hameau de Lucé vers l’ouest, sur les Trois-Ponts, mais allongés sur la ville, entraînant une riposte allemande ; tirs d’origine inconnue sur la ville. Des obus tombèrent toute la journée, faisant à Chartres et à Luisant des victimes civiles supplémentaires à l’écart des zones d’affrontements directs. Vers 15h, des tirs atteignirent la rue d’Amilly (rebaptisée rue Gabriel-Péri au lendemain de la libération), faisant deux morts et un blessé. Ils tuèrent dans la rue un couple de jeunes gens, André Courbe et Renée Cavelier, employée des PTT, qui habitait avec sa famille au numéro 61. Cette rue conduisant de la place des Épars, non loin de la poste, jusqu’au limites de Lucé en direction du village d’Amilly, on peut penser que la jeune femme se déplaçait entre son domicile et son lieu de travail.
Chartres étant libérée le 19 août, une cérémonie officielle en la cathédrale le 20, suivie d’une inhumation provisoire au clos Saint-Jean, aujourd’hui parc André-Gagnon, permit à tous les Chartrains de rendre hommage aux victimes civiles et militaires de la libération.
Après la remise en état du cimetière Saint-Chéron, complètement bouleversé par les combats et les tirs d’artillerie, André Courbe et Renée Cavelier y furent inhumés côte à côte dans la tombe familiale Courbe-Paragot, n° 14 section 18, choix qui confirme que les jeunes gens se fréquentaient.
Le maire rendit compte qu’André Courbe avait été « tué lors de la libération de Chartres ». Après avis favorable de l’autorité préfectorale concluant : « Tué lors de la libération de Chartres, le 17 août 1944 », la mention « Mort pour la France » lui fut attribuée par avis du ministère des Anciens Combattants en date du 29 juin 1949.
Le maire rendit compte que Renée Cavelier « avait été tuée par un obus lors de la libération de Chartres ». La même autorité concluant : « Melle Cavelier Renée a été tuée par bombardement allemand le 17 août 1944 à Chartres », décerna son avis favorable et la mention « Morte pour la France » lui fut attribuée par avis du Ministère des Anciens Combattants en date du 18 février 1947.

Les noms d’André Courbe et de Renée Cavelier figurent sur le monument aux Morts de Chartres (victimes civiles 1944). Le nom d’André Courbe figure aussi sur le monument aux Morts des anciens élèves du lycée Marceau, square Noël-Ballay.

Voir monographie Chartres (Eure-et-Loir) combats de la Libération 15 au 18 août 1944

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article245432, notice COURBE André, Jean par Marie-Thérèse Grangé, Jean-Louis Ponnavoy, version mise en ligne le 7 février 2022, dernière modification le 12 avril 2022.

Par Marie-Thérèse Grangé, Jean-Louis Ponnavoy

Lycée Marceau
Lycée Marceau
Monument aux morts
Monument aux morts

SOURCES : AVCC-SHD, Caen, AC 21 P 328784 .— Dossier de décès de Renée Cavelier, Service historique de la Défense, AVCC, Caen, AC 21 P 323187. — Ville de Chartres La libération de Chartres (août 1944).— Roger Joly, La libération de Chartres/Récits et témoignages rassemblés et commentés, Le Cherche-Midi éditeur, 1994. – Éric Santin, 1944/Eure-et-Loir/Derniers combats, édité par l’auteur, Bernardets-Dessus, 2009. – L’Indépendant d’Eure-et-Loir des 28 août 1944, 15 et 16 octobre 1944.– L’Écho Républicain de la Beauce et du Perche des 15 et 16 octobre 1944. – État civil,Chartres, Strabourg pour Renée Cavelier.

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