CASTOT André, Pierre

Par Daniel Grason

Né le 22 mai 1909 au Tréport (Seine-Inférieure, Seine-Maritime), mort le 20 juillet 1948 au Tréport ; graisseur ; résistant ; déporté à Buchenwald (Allemagne).

Fils d’André Joseph, journalier, vingt-quatre ans et de Clémentine, Céline, Marguerite, née Vourdon, sans profession, André Castot épousa le 3 juillet 1937 Andrée Octavie Delfosse en mairie de Eu (Seine-Inférieure, Seine-Maritime).
Le couple vint habiter en région parisienne, André Castot fut interpellé par quatre inspecteurs de la BS2 des Renseignements généraux le 7 mars 1943 à son domicile au 12 avenue Georges-Clemenceau à Vincennes (Seine, Val-de-Marne). La perquisition de son domicile a été infructueuse.
Emmené dans les locaux des Brigades spéciales à la Préfecture de police, il y a été interrogé et détenu une dizaine de jours. Écroué à la prison de Fresnes, transféré au camp de Compiègne, très malade, il dut être hospitalisé pendant près de trois mois au Val-de-Grâce dans le XIIIe arrondissement. Pendant cette période, il écrivit une lettre à son épouse Andrée dans laquelle il disait avoir été battu lors de son interrogatoire sans préciser par qui.
Après avoir été rétabli, il a été à nouveau interné à Compiègne. Andrée Castot eut la possibilité de lui rendre visite le 13 janvier 1944. Il lui confirma les mauvais traitements, lui précisa qu’il était de ce fait sourd d’une oreille et qu’il saigna de cette oreille pendant une quinzaine de jours. Il lui manquait également plusieurs dents.
Il était le 16 janvier 1944 dans le convoi de 1.944 hommes qui partit de Compiègne à destination de Buchenwald en Allemagne. Le 11 avril 1945 dans l’après-midi, l’armée américaine conduite par le général Patton libérait Buchenwald. Le Comité militaire clandestin international l’accueillit. Le Comité des intérêts français était composé de : Frédéric-Henri Manhès, Albert Forcinal, Marcel Paul, Robert Darsonville et Jean Lloubes représentaient les français au sein de ce comité précisa Olivier Lalieu dans son ouvrage La zone grise ? La résistance française à Buchenwald.
Dans 1945 La découverte, Annette Wieviorka soulignait : « c’est avec l’arrivée du résistant communiste Marcel Paul, en mai 1944, qui devient l’interlocuteur des dirigeants allemands, que le parti communiste français s’organise véritablement à Buchenwald et qu’il rassemble d’autres courants de la Résistance dans le Comité des intérêts français. Désormais, le Comité est à présent dans l’organisation de résistance du camp et peut protéger certains détenus. »
André Castot a été homologué Déporté interné résistant (DIR).
Il mourut le 20 juillet 1948 à l’âge de trente-neuf ans au Tréport.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article245439, notice CASTOT André, Pierre par Daniel Grason, version mise en ligne le 6 février 2022, dernière modification le 6 février 2022.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo. 77 W 3101-219674, 77 W 5357- 301497, GB 145. – Annette Wieviorka, 1945 La découverte, Éd. Seuil, 2015. – Olivier Lalieu, La zone grise ? La résistance française à Buchenwald, préface de Jorge Semprun, Éd. Tallandier, 2005. – Pierre Durand, Les Français à Buchenwald et à Dora, Éd. Sociales, 1977. – Livre-Mémorial, FMD, Éd. Tirésias, 2004. – État civil AD Seine-Maritime Acte n° 136.

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