THIBIVILLIERS Eugène, Edmond [Dictionnaire des anarchistes]

Par Dominique Petit

Né le 7 juin 1870 à Puiseux-le-Hauberger (Oise) ; mort le 3 mars 1914 à Paris (XXe arr.) ; polisseur de métaux ; anarchiste de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis).

Photo anthropométrique Alphonse Bertillon. Collection Gilman. Métropolitan museum of art. New-York.

Le 26 novembre 1892, son adresse était répertoriée par la 2e brigade de recherches de la préfecture de police. Il habitait 10 route d’Aubervilliers à Saint-Denis. Il était noté « anarchiste militant ».
Eugène Thibivilliers figurait sur l’état récapitulatif des anarchistes au 26 décembre 1893, son adresse était inconnue.
Le 3 mars 1894, Auguste Heurteaux était une nouvelle fois perquisitionné. A l’heure où s’était présenté le commissaire de police du quartier de la Madeleine, Heurteaux avait quitté son domicile. La perquisition n’en avait pas moins été faite, et avait donné à la saisie de brochures et de journaux anarchistes.
Le lendemain matin, deux gendarmes, en vertu d’un mandat délivré par le parquet, se présentaient à l’usine Christofle, 112, rue de la gare, pour procéder à l’arrestation de Heurteaux.
Il parut d’abord vouloir les suivre sans opposer de résistance, mais en traversant la cour de l’usine il fît signe à plusieurs camarades qui assistaient à cette scène. Aussitôt, soixante ouvriers environ se ruèrent sur les gendarmes, les insultant et cherchant à leur enlever Heurteaux.
Les gendarmes soutinrent une lutte terrible contre tous ces ouvriers, et ils durent sortir leurs revolvers et les en menacer. Les gendarmes purent emmener Heurteaux, ils arrêtèrent deux des ouvriers les plus acharnés, Thibivilliers et Carré qui furent conduits au dépôt avec Heurteaux.
Le 21 mars 1894, Auguste Heurteaux comparaissait en police correctionnelle avec Cyprien Gavot, Alexis Lartigue, Arthur Maigret, Eugène Thibivilliers, François Carré, pour outrages et rébellion. Conort, inspecteur de police déclara que Thibivilliers avait eu une attitude menaçante et injurieuse et faisait partie de ceux qui avaient crié : « Mort aux vaches, on vous fera sauter ». Il nia les accusations portées contre lui.
Heurteaux fut condamné à 6 mois de prison, le tribunal avait acquitté Gavot, mais condamné Lartigue à 25 francs d’amende et Maigret à deux mois de prison. Thibivilliers et Carré, chacun à 3 mois.
Le 1er juillet 1894, Thibivilliers se trouvait parmi la trentaine d’anarchistes arrêtés à Saint-Denis. Son domicile 9 rue Samson était perquisitionné, sans succès.
Sur l’état récapitulatif des anarchistes au 31 décembre 1894, il demeurait 82 route d’Aubervilliers à Saint-Denis et sur l’état de 1901, 3 impasse Jean à Saint-Denis.
Son dossier à la Préfecture de police portait le n°108.066.
Le 4 janvier 1913, il se mariait à Paris (XXe arr.) avec Marie Bedu.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article245640, notice THIBIVILLIERS Eugène, Edmond [Dictionnaire des anarchistes] par Dominique Petit, version mise en ligne le 14 février 2022, dernière modification le 14 février 2022.

Par Dominique Petit

Photo anthropométrique Alphonse Bertillon. Collection Gilman. Métropolitan museum of art. New-York.
Fiche photo anthropométrique Alphonse Bertillon. Collection Gilman. Métropolitan museum of art. New-York.

SOURCES :
Journal de Saint-Denis 8, 25 mars, 5 juillet mars 1894 — La Loi 22 mars 1894 — Les anarchistes contre la république par Vivien Bouhey, Annexe 56 : les anarchistes de la Seine. — Archives de la Préfecture de police Ba 310, 1500 — Arbre généalogique de Pierre. B246 sur Filae.

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