BOBICHON Henri, Honoré, Marcel

Par Jean-Luc Marquer

Né le 23 décembre 1926 à L’Isle-sur-Sorgues (Vaucluse), massacré en représailles le 22 août 1944 à Baix (Ardèche) ; apprenti mécanicien ; victime civile.

Henri, Honoré, Marcel Bobichon était le fils de Joseph, Pierre Bobichon, employé des chemins de fer, et de Honorine, Henriette Bourret, son épouse.
Célibataire, il habitait avec ses parents à Baix (Ardèche) et était apprenti mécanicien.
Le 22 août 1944 vers 9h30, un fort groupe de soldats allemands et de miliciens français qui se repliait depuis le sud de la France passa par Baix.
Attaqués par les Forces françaises de l’Intérieur et par l’aviation alliée, Allemands et miliciens s’en prirent en représailles à la population du village.
Honorine Bobichon témoigna pour le Mémorial de l’oppression : « Le 22 août 1944, je me trouvais à mon domicile en compagnie de mon mari, Bobichon Joseph, âgé de 49 ans, de mon fils Henri âgé de 17 ans et de mes deux fillettes, Marie-Thérèse 15 ans et Lucette 12 ans.
Les Allemands enfoncèrent la porte de notre domicile et au nombre d’une dizaine, armés de revolvers, nous traitèrent de terroristes, nous menaçant de nous abattre. Ils nous ont fait sortir. Ils ont conduit ma fille Marie-Thérèse et mon mari devant le mur de l’immeuble voisin et les ont fait mettre face au mur. Quelques instants après ils nous conduisaient à une centaine de mètres au sud du village. Nous marchions devant les allemands, ma fille Marie-Thérèse à côté de mon mari. C’est alors que nous marchions qu’un milicien s’est approché de mon mari et l’a abattu avec son revolver tiré à bout portant dans la tempe gauche.
Un instant après j’ai vu abattre M. Pascal alors que dans les mêmes circonstances on le faisait sortir de chez lui. Mon fils marchait devant nous à quelques mètres. Je ne l’ai pas vu tuer. Nous avons été conduits comme otage dans un jardin. C’est dans ce jardin que j’ai vu amener M. Léopold Philippon frappé sauvagement par ceux qui le conduisaient. Il a été conduit près d’une petite colonne au fond du jardin. D’autres Allemands sont venus et l’ont abattu contre un mur à coups de mitraillettes. Par la suite ils ont tiré à plusieurs reprises sur son cadavre. Une femme milicienne française nous menaça de nous tuer elle-même si nous n’indiquions pas où se trouvaient les terroristes.
Vers les 16 H., les Allemands étant partis, j’ai retrouvé mon fils assassiné sur la route, mort de plusieurs balles. Pendant ce temps tout a été pillé dans ma maison.
 »
Henri Bobichon obtint la mention « Mort pour la France ».
Il fut enterré dans la tombe familiale au cimetière de Baix au côté de son père.
Son nom figure sur le monument commémoratif 1939-1945 de Baix.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article245754, notice BOBICHON Henri, Honoré, Marcel par Jean-Luc Marquer, version mise en ligne le 23 février 2022, dernière modification le 23 février 2022.

Par Jean-Luc Marquer

SOURCES : AVCC, Caen, AC 21 P 314687 (nc). — Arch. Dép. Rhône et Métropole, Mémorial de l’oppression, 3808 W 153. — Mémoire des hommes. — Geneanet. — Mémorial GenWeb. — État civil, Mairie de Baix (décès).

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