OSSET Edmond

Par Pierre Bonnaud

Né le 23 avril 1909 à Jussy (Aisne), mort en action le 28 août 1944 à Saint-Julien-Molin-Molette (Loire) ; gendarme ; résistant (Armée Secrète de l’Ardèche, secteur A, sergent FFI ).

« Tué par balle », Edmond Osset fut reconnu « mort pour la France » (AC 21 P 104176) à titre militaire, et homologué FFI (GR 16 P 451960).
Le témoignage du fils d’Edmond Osset, Claude Osset (dix ans en 1944), publié dans l’ouvrage d’Anne Boudon Des grenades sous le plancher (voir sources) permet de suivre l’itinéraire de ce résistant.
Originaire d’un village de l’Aisne, proche de Saint-Quentin, Edmond Osset était entré dans la gendarmerie à Champigny-sur-Marne (Seine, Val-de-Marne). Marié, père de famille (un fils), il fut affecté à Annonay en janvier 1940.
La famille Osset, logée dans la caserne de gendarmerie, écoutait clandestinement les émissions de la BBC. Le 6 juin 1944, au moment de l’insurrection et de l’épisode de la République d’Annonay, presque tout l’effectif de la caserne d’Annonay rallia la Résistance (à l’exception de trois de ses membres précise Claude Osset). L’adjudant-chef Compan et son fils Etienne devinrent des cadres de l’Armée Secrète.
Les gendarmes d’Annonay rejoignirent le maquis de Vanosc-le Monestier au moment de la reprise de la ville par les Allemands, les miliciens, les GMR le 19 juin 1944. Ils contribuèrent à l’instruction militaire et au maniement des armes des jeunes maquisards. Devant les menaces qui pesaient sur leurs familles avec le retour des autorités de Vichy, celles-ci furent prestement déménagées de la caserne (avec leurs meubles) et trouvèrent abri chez des voisins, “principalement ceux qui habitaient les maisons ouvrières de la Croisette” (Claude Osset).
Edmond Osset, qui possédait aussi un diplome d’infirmier, fut affecté dans un écart, au service médical du Maquis : une ferme proche du col des Baraques (commune de Saint-Julien-Vocance) aux limites des départements de l’Ardèche et de la Haute-Loire, près de Saint-Bonnet-Le Froid. Avec le grade de sergent FFI, il devint l’assistant et le chauffeur du docteur joseph Zwiebel dit docteur Nabuque. Dans cette équipe médicale de l’Armée Secrète, se trouvaient également le gendarme Janel de la brigade de Satillieu et le docteur Bourguet d’Annonay.
La situation demeurait incertaine à Annonay en juillet-Août 1944 : malgré la reinstallation de la municipalité de Vichy, la Résistance contrôlait la ville en sous-main. Le 23 août, selon les souvenirs d’André Grenier ( maquisard de l’Armée Secrète), la Résistance se rendit définitivement maitresse de la ville.
Le 27 août 1944, les FFI de l’Ardèche reçurent l’ordre de marcher sur Lyon, encore occupée. A cette date, l’armée allemande battait en retraite dans la vallée du Rhône, repoussée sur sa rive droite par l’armée B du général de Lattre de Tassigny (dont les premiers éléments parvinrent à Annonay le 2 septembre).
Edmond Osset faisait partie des premiers effectifs de l’Armée Secrète qui se mirent en route vers Lyon le 28 août, en empruntant les routes secondaires des collines qui dominent la vallée du Rhône. Quelques 120 maquisards de l’AS, accompagnés d’un commando américain de l’OG Louise étaient parvenus ainsi à Saint-Julien-Molin-Molette (Loire) en milieu de matinée. Vers 13 heures trente, plusieurs avions de la chasse américaine mitraillèrent par méprise les véhicules de tête de la colonne. Edmond Osset trouva la mort ainsi que le sergent américain Bisson. Deux autres résistants de l’AS, grièvement blessés sucombèrent : le docteur joseph Zwiebel dit docteur Nabuque et le capitaine Fernand Dubuc dit Dupasquier.
Le nom d’Edmond Osset, figure sur le monument des Trois-Grâces à Jussy, et sur le monument aux morts d’Annonay (Ardèche).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article245781, notice OSSET Edmond par Pierre Bonnaud, version mise en ligne le 20 février 2022, dernière modification le 20 février 2022.

Par Pierre Bonnaud

SOURCES : Mémorial de l’oppression, Arch. Dép. du Rhône, 3808W, Annonay 142-149. — Fonds du Musée de la résistance et de la Déportation en Ardèche, Arch. Dép. de l’Ardèche, 70J. — Joseph Chatagner, La libération d’Annonay et de sa region , tapuscrit, 1946. — Adolphe Demontès, L’Ardèche martyre, imp. Mazel, 1946. — Louis-Frédéric Ducros, Montagnes ardéchoises dans la Guerre, T. III, 1981. — ANACR, Mémorial de la Résistance en Ardèche, 1994. — Anne Boudon, Des grenades sous le plancher, Carnets de La Vanaude, 2001(témoignage de Claude Osset, pp. 395-399). — CD-Rom AERI (coord. Raoul Galataud), La Résistance en Ardèche, 2004. — Aimé Duranton, FTP 7104 et 7113 èmes Cies, commando 13 de la 13ème demi-brigade de la légion étrangère, tapuscrit, 66p., sd. — André Grenier, Résistant puis insurgé, souvenirs d’un FFI 1935-1945. — Pierre Bonnaud, La République d’Annonay, cahier MATP N°122, 2014. — Pierre Bonnaud, L’Ardèche dans la Guerre 1939-1945, De Borée, 20017. — Notes de Frédéric Stévenot.

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