PREISS Lucien, Charles

Par Michel Thébault

Né le 30 juillet 1901 à Noyers-sur-Cher (Loir-et-Cher), mort le 1er novembre 1941 à Fontevraud (aujourd’hui Fontevrault-l’Abbaye, Maine-et-Loire) ; ouvrier métallurgiste à Paris (Seine) ; militant socialiste PSOP ; interné.

Lucien Preiss était le fils d’Edmond Preiss (né en 1853 à Paris) âgé de 48 ans à sa naissance cultivateur et d’Antoinette, Marie, Anaïs Penel (né en 1856 à Paris) âgée de 45 ans. Lucien était le dernier de leurs neuf enfants et vivait aux recensements de 1901 et 1906 de Noyers-sur-Cher avec ses parents et ses frères et sœurs encore sous le toit familial, au lieu-dit La Cave Marpon où son père était cultivateur. Dans les années 20 il vint travailler à Paris, ouvrier métallurgiste. Il s’engagea dans la vie politique rejoignant l’aile gauche du Parti socialiste SFIO.

Maurice Jaquier ouvre son livre de Mémoires « Simple militant » (op. cit.) par une dédicace : « À Solange Demangel, ma camarade de la Gauche Révolutionnaire qui mourut d’une balle dans la tête à Clichy, Marx Dormoy étant ministre de l’Intérieur. A Lucien Preiss, mon ami, mon frère, mon camarade, mon compagnon, qui mourut de misère physiologique à la centrale de Fontevrault en 1940. Il fut membre de l’Action Socialiste, du Comité d’Action Socialiste Révolutionnaire, de la Gauche Révolutionnaire, du Parti Socialiste Ouvrier et Paysan. »
Lucien Preiss ayant appartenu à la Gauche révolutionnaire de 1935 à 1938 fondée par Marceau Pivert, suivit donc ce dernier après le congrès de Royan de la SFIO en juin 1938 qui prononça l’exclusion de Marceau Pivert et de ses amis, et se trouva avec eux au PSOP (Parti socialiste ouvrier et paysan).
Après l‘entrée en guerre, le parti se partagea entre une majorité « légaliste » et des partisans d’une certaine action clandestine antimilitariste (tel Émile Rouaix et Lucien Chapelain. À la suite de la distribution de tracts aux usines Renault de Boulogne-Billancourt le 9 décembre 1939 critiquant la « drôle de guerre », huit dirigeants du PSOP furent arrêtés, Lucien Chapelain, Paul Chodat, Maurice Goiron, Daniel Haas, Maurice Jaquier, Raymond Lesergent, Lucien Preiss et Émile Rouaix.
Lucien Preiss comparut le 1er mars 1940 devant le 2e tribunal militaire de la Seine et fut condamné à cinq ans de prison et 1000 Francs d’amende. D’abord incarcéré en région parisienne (vraisemblablement avec ses camarades à la prison de la Santé), il fut transféré et interné le 1er juin 1940 à la Maison centrale de Fontevraud enregistré sous le matricule 6004. Il y mourut le 1er novembre 1941 suite à la faim, à l’épuisement et aux mauvais traitements où pour reprendre l’expression de Maurice Jaquier « de misère physiologique ».

Son nom ne semble pas avoir laissé de trace mémorielle.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article245787, notice PREISS Lucien, Charles par Michel Thébault, version mise en ligne le 20 février 2022, dernière modification le 14 août 2022.

Par Michel Thébault

SOURCES : Maurice Jaquier, Simple militant, Éd. Les Lettres Nouvelles et Denoël, 1974. — Jean-Pierre Besse et Claude Pennetier Juin 1940, la négociation secrète, Editions de l’Atelier, 2006 (pages 78-79). — Roger Poitevin, Abbaye-Bagne de Fontevraud 1940-1944, Éd. AFMD 49. 2009.

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