GENTE Émile, Albert [pseud. Gaby ; Robert Marchand]

Par Jean-Pierre Besse, Frédéric Stévenot

Né le 13 décembre 1919 à Mont-d’Origny (Aisne), mort le 16 septembre 2015 à Antibes (Alpes-Maritimes) ; employé ; résistant dans l’Aisne ; militant communiste ; secrétaire fédéral du PC de l’Aisne (1945-1949) ; responsable de la FNDIRP dans les Alpes-Maritimes ; conseiller municipal d’Antibes

Émile Gente. IHS CGT Aisne
Émile Gente. IHS CGT Aisne

Né dans une famille de cinq enfants, de « parents de situation modeste », son père, Émile Gente, ouvrier couvreur, fut grièvement blessé lors de la Première guerre mondiale. Émile Gente (fils) obtint son certificat d’études. Il travailla d’abord dans diverses petites entreprises et adhéra aux Jeunesses communistes en 1935. En suivant des cours du soir, il obtint son brevet de comptabilité et entra au service comptable des Ciments d’Origny (Origny-Sainte-Benoîte, Aisne). Responsable syndical dans l’entreprise au moment des grèves de 1936, il fut licencié en 1937. Il entra alors à la Compagnie des chemins de fer secondaires du Nord-Est, toujours comme comptable.

Émile Gente fut élu au comité régional du PC en 1938 ou 1939. Mobilisé en juin 1940, il travailla, après la défaite, dans les Chantiers de la jeunesse dans le Gard et en Lozère. De retour dans l’Aisne en février 1941, il reprit son travail aux chemins de fer et reconstitua clandestinement le Parti communiste.

En juin 1942, il fut obligé de passer dans la clandestinité. Il organisa des groupes armés à Fresnoy-le-Grand, Hirson, Vervins, Laon et devint responsable départemental des FTP en mars 1943 sous le pseudo de Gaby, il succéda alors à Maurice Liez (Claude), nommé interrégional. En novembre 1943, il fut nommé responsable technique de l’interrégion où il retrouva Maurice Liez et un dénommé « Nicolas ». Sous le pseudonyme de Robert Marchand, il assurait les contacts avec l’état major FFI de la 1re région et avec le BOA. Arrêté par les GMR le 14 avril 1944, il fut emprisonné à Saint-Quentin puis transféré à la Santé et remis aux Allemands en mai 1944. Il fut déporté le 18 août 1944 au départ de Royallieu à Compiègne (liste I.265.) vers le camp de Buchenwald (matr. 81046). Il y parvint le 21 août. On ignore où il fut affecté, et où il fut libéré. Émile Gente déclara habiter à Origny-Sainte-Benoîte, au 98 rue Pasteur.

Rentré en France le 13 mai 1945, il fut élu au bureau fédéral communiste. Candidat aux élections à l’assemblée constituante en 1945, en juin 1946 et aux élections de novembre 1946, il ne fut pas élu. Il échoua aussi aux élections cantonales en 1945 et 1949 dans le canton de Ribemont (Aisne).
Il suivit une école centrale en 1945-1946 et fut « bombardé secrétaire fédéral », charge qu’il assuma jusqu’à la fin de 1949. Il assista au congrès national de Strasbourg en 1947. Il fut selon lui remercié à la fin de 1949 pour ne pas avoir été aux côtés d’André Marty lors d’une réunion électorale à Saint-Quentin pour les élections cantonales, alors qu’il assurait lui-même une réunion à Ribemont où il était candidat. La direction des cadres lui proposa de continuer à assumer la direction de l’hebdomadaire communiste La Liberté de l’Aisne mais il refusa.

Émile Gente partit en janvier 1950 s’établir dans le Midi, pour aider ses beaux-parents dans le commerce qu’ils exploitaient. Il entra ensuite à la Sécurité sociale où il demeura de juin 1951 à 1977. Il y milita syndicalement à la CGT. La retraite venue, il « retrouva le parti » et fut élu conseiller municipal d’Antibes de 1983 à 1989. Il dirigeait localement de nombreuses associations : Mutuelles, FNDIRP, UFAC.

Émile Gente vivait toujours à Antibes en décembre 2008. Il y mourut le 16 septembre 2015. Homologué au titre des déportés et internés de la résistance (DIR) et des forces françaises de l’intérieur ( GR 16 P 250792), il reçut la médaille de la Résistance (décret du 31/03/1947 paru au JO du 26/07/1947).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article24581, notice GENTE Émile, Albert [pseud. Gaby ; Robert Marchand] par Jean-Pierre Besse, Frédéric Stévenot, version mise en ligne le 15 février 2009, dernière modification le 3 avril 2021.

Par Jean-Pierre Besse, Frédéric Stévenot

Émile Gente. IHS CGT Aisne
Émile Gente. IHS CGT Aisne

SOURCES : SHD Vincennes, GR 16 P 250792. — IHS CGT Aisne, doc. électoral, 10 nov. 1946. — Fiche de renseignements et lettre d’Émile Gente envoyées à l’auteur en octobre 1996. — Raoul Husson, Élections et référendums des 21 octobre 1945, 5 mai et 2 juin 1946, 1946, Le Monde. — Sites Internet : fichier des décès ; Fonds pour la mémoire de la déportation ; Archives Arolsen ; Mémoire des hommes.

ICONOGRAPHIE : IHS CGT Aisne

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