ARDOUIN Paul, Raymond

Par Alain Raynal

Né le 5 juin 1921 à Saint-Porquier (Tarn-et-Garonne), mort le 27 mars 2016 à Escatalens (Tarn-et-Garonne)  ; agriculteur  ; résistant, responsable syndicaliste paysan, communiste.

Fils de parents métayers puis fermiers, Paul Ardouin naquit à Saint-Porquier en Tarn-et-Garonne le 5 juin 1921. Lui-même exploitant agricole, ses premiers engagements furent conjointement en faveur de la Résistance contre l’occupant nazi et pour la défense des petits fermiers et métayers contre les gros propriétaires.
En mars 1943, il s’engagea dans une section locale de l’Armée secrète appartenant à la Ve Compagnie puis participa à la création d’un Comité de défense et d’action paysanne (CDAP) qu’il présida fin 1943. Il participa avec ses camarades d’Escatalens et de Saint-Porquier à des opérations de sabotage et d’aide aux réseaux de résistance. En août 1944, il s’engagea comme volontaire combattant dans les Forces Françaises Intérieures (FFI) et partit vers l’est de la France pour prolonger le combat ultime pour la Libération. Paul Ardouin retourna début novembre 1944 à Escatalens.
Il décida d’adhérer au PCF. Il devint en 1950 membre du comité et du bureau départemental de la Fédération du PCF, il fut candidat en deuxième position derrière Pierre Juge sur la liste aux élections législatives de 1951. Dans son ouvrage biographique Carnets de mémoire et de lutte Paul Ardouin aborda son itinéraire de militant communiste sans faire l’impasse sur cette période à partir de 1952 dans laquelle « il fut mis et se mit à l’écart », comme il l’écrivit lui-même dans un chapitre qu’il intitula « Du communiste responsable au citoyen égaré, à l’adhérent d’aujourd’hui ». « Egaré mais jamais éloigné », tenait-il à préciser. Il fut réintégré dans les rangs du PCF à la fin des années 1970. Jusqu’à ses dernières forces, Paul Ardouin participa chaque fois qu’il le put aux initiatives de la Fédération communiste du département.
Avant tout et tout au long de sa vie, il s’engagera résolument dans les luttes paysannes pour la protection des petits exploitants et de l’agriculture familiale. Ses premiers combats le conduisirent à prendre la défense des fermiers et métayers jusqu’à l’obtention d’un véritable statut. Il fut élu secrétaire général de la Fédération des Fermiers et Métayers. Il occupa des responsabilités de premier plan au niveau départemental et national au sein de la Confédération Générale de l’Agriculture (CGA) créée à la Libération, puis à la Fédération nationale des planteurs de tabac dont il fut vice-président et administrateur national. En 1970, il participa à la création du syndicat MODEF. À partir de 1994 il prit une part active en faveur de l’augmentation des retraites agricoles en contribuant à la fondation de l’Association Départementale des Retraités Agricoles dont il fut le premier président départemental. Paul Ardouin veilla tout au long de son engagement syndical de favoriser les convergences d’intérêt et de lutte entre agriculteurs et salariés.
A la fin des années 1990, il reçut des mains du député communiste André Lajoinie les insignes de l’Ordre du Mérite agricole.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article245844, notice ARDOUIN Paul, Raymond par Alain Raynal, version mise en ligne le 23 février 2022, dernière modification le 23 février 2022.

Par Alain Raynal

SOURCES : Archives Fédération du PCF de Tarn-et-Garonne. — Paul Ardouin, paysan, Carnets de mémoire et de luttes, éditions Arcane 17, 2012.

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