Par Michel Thébault
Né le 22 juillet 1919 à Bruay-en-Artois (aujourd’hui Bruay-la-Buissière, Pas-de-Calais), mort en action le 11 juin 1944 à Bourlon (Pas-de-Calais) ; ingénieur d’usine ; résistant FTPF.
Florent Caudron était le fils de Télesphore Caudron domicilié 130 rue Anatole-France à Bruay-en-Artois. Il fit ses études à l’Institut industriel du Nord de la France (IDN), établissement supérieur de recherche et de formation d’ingénieurs à Lille (Nord). Il en sortit ingénieur IDN. Élève officier de réserve (ÉOR) à l’école d’application d’artillerie à Fontainebleau, il devint militaire au grade de sous-officier de mars 1940 à juillet 1941.
En 1944, âgé de 25 ans, il était employé par l’usine Carbolux de Gosnay – La Buissière, à côté de Bruay-en-Artois (cokerie produisant un coke de synthèse mis au point par la Compagnie des Mines de Bruay). Il était marié et père d’un enfant.
Il rejoignit la Résistance au sein du Front national en janvier 1943. En novembre 1943, le responsable départemental Maurice Charpentier alias Alain Copeau le nomma chef de détachement pour le secteur Gosnay-La Buissière. Florent Caudron participa à plusieurs sabotages au sein de son entreprise, productions de carburants, ouverture de vannes d’un réservoir d’essence provoquant un grave déraillement.
Il intégra vraisemblablement la 5e compagnie des Francs-tireurs et partisans français (FTPF) du Pas-de-Calais issue du béthunois où il reçut le grade de lieutenant. Le 8 juin 1944, 350 hommes appartenant à des compagnies FTPF composées de résistants du bassin minier du Pas-de-Calais se mirent en marche sur ordre du commandement FFI afin de rejoindre un maquis en cours de création dans les Ardennes. Les Allemands repèrent rapidement cette vaste opération et menèrent dès le 9 juin des actions répressives dispersant les groupes et procédant à de multiples arrestations. Le plus meurtrier des accrochages se produisit trois jours après le départ, dans le bois de Bourlon situé à 6 kms à l’ouest de Cambrai. Le 11 juin, s’y étaient regroupés pour une halte provisoire pour la nuit les survivants de la 5e compagnie, ainsi que des effectifs de plusieurs autres compagnies. Encerclés par les troupes allemandes, le capitaine Alfred Coussette d’Annezin, chef du détachement, tenta d’organiser la riposte. Faute de munitions, le combat cessa rapidement et les maquisards tentèrent de s’échapper. Dix résistants furent tués dans l’action dont Florent Caudron.
Il obtint la mention « Mort pour la France » le 11 juillet 1945, obtint le statut déporté et interné de la Résistance (DIR) et fut homologué lieutenant des Forces françaises de l’intérieur (FFI), par arrêté du 8 mai 1947 parution au JORF du 15 mai 1947, avec prise de rang le 1er juin 1944.. Il reçut à titre posthume la Croix de guerre, la Médaille de la Résistance par décret du 14 septembre 1960. Il reçut par le même décret le titre de Chevalier de la Légion d’honneur, à titre posthume, en qualité de lieutenant des forces françaises de l’intérieur.
Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Bruay-la-Buissière. Il y a été donné à une école élémentaire, un square, et la rue où étaient domiciliés ses parents au n°67 porte le nom de Télesphore-et-Florent Caudron. Son nom est également gravé sur le monument commémoratif de la Résistance à Bourlon.
Par Michel Thébault
SOURCES : SHD Vincennes GR 16 P 112407 (consulté par Annie Pennetier). — AVCC-SHD Caen, , Cote ,AC 21 P 39857 (nc). — Mémoire des Hommes, dossiers d’homologation des formations FFI, groupe FTPF GR 19 P 62/2. — Base Léonore de la Légion d’Honneur. — Mémoire des Hommes. — Mémorial Genweb. — Notes Annie Pennetier.