CHARPENTIER Maurice, René [pseudonyme Copeau] 

Par Michel Thébault

Né le 16 mars 1903 à Rouen (Seine-Maritime), mort sous la torture le 3 août 1944 à Béthune (Pas-de-Calais) ; menuisier ; résistant, réseau Pat O’Leary, mouvement Voix du Nord, FTPF.

Maurice Charpentier était le fils de Georges Charpentier âgé de 28 ans employé d’Octroi à Rouen et d’Émilia, Joséphine Drogon âgée de 26 ans (mariés le 6 novembre 1899 à Bailly, Oise). Il apprit le métier de menuisier et vint travailler dans une manufacture de Béthune. Il épousa à Annezin (Pas-de-Calais) le 17 juillet 1926 Rose Deplace (née en 1901 à Lestrem, Pas-de-Calais). Le couple eut deux enfants, Éveline née en 1927 à Béthune et André en 1929. Au recensement de 1936, la famille résidait rue du Quai de Bruay et Maurice Charpentier exerçait la profession de coupeur à l’entreprise Hadengue. Affecté spécial en 1939 – 1940, il s’installa ensuite en 1941 comme artisan menuisier à Béthune.

Engagé très tôt dans la Résistance, il fit partie de plusieurs réseaux et mouvements. Son dossier au SHD Vincennes indique sa participation au réseau Pat O’Leary réseau d’évasion de militaires britanniques restés en France et d’aviateurs alliés abattus (réseau développé sous l’égide du MI9 britannique par Pat O’Leary, pseudonyme d’un médecin militaire belge Albert Guérisse). En 1943, il intègra le mouvement Voix du Nord, organisé autour d’un journal Voix du Nord qui tentait alors de fédérer les différents groupes de résistance de la région. Il rejoignit ensuite les rangs du Front national de lutte pour la libération et l’indépendance de la France, mouvement créé par le Parti communiste, avant d’intégrer finalement les Francs-Tireurs et Partisans (FTP) qui en constituaient la branche armée. Sous le pseudonyme « Copeau », il occupa rapidement des responsabilités devenant fin 1943, un des principaux responsables du Béthunois. Son atelier de menuiserie qui servit de cache, devint le point de rencontre de nombreux résistants. Il dirigea également des actions de sabotage et d’attentats dans le secteur de Béthune comme le 24 mai 1944, l’attaque d’ une patrouille allemande à Gosnay (Pas-de-Calais).
 
Le 28 juillet 1944 à 22 heures, il fut arrêté par la SIPO-SD à son domicile, rue du quai de Bruay. Incarcéré au quartier allemand de la prison de Béthune, il fut longuement interrogé et torturé par les agents allemands convaincus de détenir un responsable communiste. Selon la version officielle, il fut découvert mort dans sa cellule, le 3 août 1944 ; il se serait pendu à l’aide de son foulard alors que selon sa fille, il ne portait ni foulard, ni ceinture lors de son arrestation. La mort sous la torture paraît donc l’hypothèse la plus vraisemblable.

Il obtint la mention Mort pour la France, le statut de déporté et interné de la Résistance (DIR) et fut homologué forces françaises combattantes (FFC) ainsi que capitaine FFI. Maurice Charpentier fut élevé en 1948, à titre posthume, au grade de chevalier de la Légion d’Honneur. Il reçut également à titre posthume la Médaille de la Résistance par décret du 25 février 1958.
Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Béthune et sur la plaque commémorative des Résistants et Déportés en « Hommage de la ville de Béthune aux Résistants et Déportés morts pour la France victimes de la barbarie nazie ».
Une rue de Béthune porte son nom.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article245892, notice CHARPENTIER Maurice, René [pseudonyme Copeau] par Michel Thébault, version mise en ligne le 25 février 2022, dernière modification le 25 février 2022.

Par Michel Thébault

SOURCES : SHD Vincennes GR 16 P 121745 (nc). — Arch. Dép. Seine-Maritime et Pas-de-Calais (état civil, recensements). — Site internet Résistance Pas-de-Calais, article de Yann Hodicq. — Mémoire des Hommes. — Mémorial Genweb.

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