ESCUDERO Sylvain, Alexandre

Par Françoise Olivier-Utard

Né le 10 avril 1929 à Nérac (Lot-et-Garonne), mort le 27 février 2000 à Roquefort (Gers) ; professeur d’espagnol à Strasbourg (Bas-Rhin), puis à Saint-Raphaël (Var) ; militant syndicaliste, secrétaire départemental du Bas-Rhin du SNET, puis du SNES ; secrétaire départemental adjoint de la FEN.

Sylvain Escudero à Strasbourg
Sylvain Escudero à Strasbourg
[Coll. privée famille Escudero]

Sylvain Escudero était le fils unique d’Andrès Escudero, ouvrier agricole espagnol arrivé en France en 1930, et d’Euphémia Del Val, née à Villa Banez (Castille), femme de ménage. Il fut baptisé catholique. Il entra en 1948 à l’École normale d’instituteurs d’Agen (Lot-et-Garonne) et en 1951 à l’ENSET (Ecole normale supérieure de l’enseignement technique). Il obtint le CAPET d’espagnol. Après son service militaire à Versailles (1954-1955), Sylvain Escudero fut nommé au Lycée technique hôtelier de Strasbourg, où il enseigna jusqu’en 1987, puis il obtint sa mutation au lycée de Saint-Raphaël (Var). Il avait été promu agrégé. Parti à la retraite en 1989, il se retira à Roquefort (Gers).

Sylvain Escudero débuta sa carrière syndicale comme secrétaire de la section du Syndicat national de l’enseignement technique du lycée hôtelier de Strasbourg. Il milita au sein de la tendance « Union pour une action syndicale efficace ». Il signa l’appel à voter UASE aux élections à la commission administrative en 1962, dont il fut membre suppléant de 1961 à 1966. Il devint secrétaire départemental de son syndicat, ce qui le fit accéder à la fonction de secrétaire adjoint de la FEN du Bas-Rhin en août 1960. Assesseur lors de la séance du 28 mars 1964 du congrès national du SNET, après la fusion SNET-SNES en 1966, Sylvain Escudero devint co-secrétaire départemental du nouveau Syndicat national des enseignements de second degré et fut membre suppléant de la CA nationale au titre du SNET sur la liste du courant Unité et Action en juin 1966. Il fut ensuite membre suppléant aux premières élections au collège unique de mai 1967 et le demeura jusqu’en 1983, date à laquelle il fut remplacé par Denis Carin.

En mai 1968, Sylvain Escudero fut quotidiennement mobilisé à la Maison des Syndicats de Strasbourg. Il compta parmi les leaders enseignants du mouvement.
En mai 1971, les élections à la CA académique du SNES ayant donné une majorité relative à la tendance U&A, Sylvain Escudero devint co-secrétaire académique en compagnie du représentant UID Jacques Ungerer, tout en conservant ses fonctions précédentes. L’année suivante, qui fut celle du rattachement du département de la Moselle à l’académie de Nancy, modifia la composition de la CA académique. Lors des élections de mai 1972, l’académie de Strasbourg fut la seule à ne jamais rejoindre la majorité syndicale « Unité et Action » du SNES. La CA du mois de juin confia le secrétariat académique à Jacques Ungerer, tandis que Sylvain Escudero devenait l’un des trois secrétaires-adjoints. Mais le 25 octobre 1972, tous les militants U&A ayant été démis de leurs fonctions par la CA académique, il ne participa plus qu’au bureau qui comprenait 7 UID et 4 U&A. Sylvain Escudero conserva toutefois le secrétariat départemental du SNES jusqu’en 1977 lorsqu’un changement de mode électoral retira au congrès l’élection du secrétariat. Celui-ci fut désormais élu par correspondance, procédure qui donna du poids à la majorité silencieuse. Dans un premier temps, la tendance U&A perdit le secrétariat départemental du Bas-Rhin.

Sylvain Escudero resta convaincu, pendant toute sa carrière de militant, de la stérilité des rivalités de tendances. La question qui le préoccupait était d’entraîner la section départementale vers les questions de politique éducative lancées par la direction nationale du SNES plutôt que vers la seule gestion corporative des carrières qu’il reprochait à la tendance UID alsacienne. Sylvain Escudero fut de tous les combats pour la laïcité et pour la solidarité entre les peuples, en particulier lors de la guerre du Vietnam et du coup d’État de Pinochet au Chili. Il tenait farouchement à l’unité syndicale des travailleurs et veillait à maintenir les contacts avec les syndicats ouvriers, à favoriser les défilés unitaires du 1er mai et à appuyer les actions communes. Sa verve et son allure de tribun populaire en avaient fait une figure charismatique, familière aux militants alsaciens de tous bords.

Le militantisme de Sylvain Escudero fut avant tout syndical. Il avait été tenté d’adhérer au Parti communiste, mais il n’y fit qu’un très bref passage, préférant se consacrer aux questions de l’école. Sur le plan pédagogique, il milita au sein de l’Association des professeurs de langues vivantes, pour le développement de l’Espagnol, qui était une langue dite « rare » en Alsace. Il siégea comme élu suppléant de la commission paritaire nationale des agrégés de 1975 à 1984.

Marié à Madeleine Schierer, née le 14 juin 1929 à Strasbourg, Sylvain Escudero eut cinq enfants. À sa retraite il se retira dans le Midi et eut un autre enfant. Il mourut brutalement d’une crise cardiaque.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article24591, notice ESCUDERO Sylvain, Alexandre par Françoise Olivier-Utard, version mise en ligne le 17 février 2009, dernière modification le 19 mars 2018.

Par Françoise Olivier-Utard

Sylvain Escudero à Strasbourg
Sylvain Escudero à Strasbourg
[Coll. privée famille Escudero]

SOURCES : Arch. FEN du Bas-Rhin. — Fonds L. Astre. — Arch. IRHSES. dont Le Travailleur de l’enseignement technique, L’Université syndicaliste — Entretien avec la famille, 20 mai 2005. — Notes de Julien Veyret.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable