CHANDON Jean, Eugène

Par François Ferrette

Né le 21 mai 1891 à Bordeaux (Gironde) ; instituteur, négociant en vin ; socialiste, communiste.

Fils de Guillaume, zingueur, et de Marie, Gabrielle Lannes, sans profession, Eugène Chandon était célibataire et avait été réformé n° 2 dès 1915 (infirmité antérieure à l’incorporation à l’armée). Ancien élève de l’École Normale, promotion 1906-1909, il fut instituteur adjoint de 1909 à 1911 à Mérignac, et ensuite au Bouscat jusqu’à sa mobilisation en 1914. Il fut alors intégré au 144e Régiment d’infanterie comme auxiliaire, puis démobilisé en 1915. Il démissionna de l’enseignement et annonça vouloir se lancer dans la politique. Il entra alors au journal La Dépêche, à Bordeaux, et s’occupa de la publicité. Il se lança ensuite dans une affaire commerciale de vente avec une nouvelle marque de champagne « Chandon Eugène ». Devenu négociant, il habitait au 57, rue judaïque à Bordeaux en 1919.

En 1918, le groupe des jeunesses socialistes avait été reconstitué par des « éléments défaitistes » (selon la police) dont Eugène Chandon faisait partie. En septembre 1918, le groupe disait vouloir défendre le journal La Vague qui paraissait le plus proche de leurs idées. En 1919, il était considéré comme un des principaux animateurs. Ses idées lui interdirent l’entrée de son groupe à la salle de réunion du parti, au 2, Cours St Jean, à Bordeaux. Il organisa donc les réunions des jeunesses socialistes au 35, place des Augustins (Bordeaux) également siège du groupe des Amis du Populaire et de la Vague, autre groupe minoritaire. Un certain nombre de socialistes étaient en opposition avec la majorité fédérale qui défendait la position jusqu’auboutiste de la majorité nationale depuis août 1914. Cette majorité fut renversée au congrès du 13 avril 1919. Ce congrès fut précédé quelques jours auparavant par une réunion minoritaire avec une centaine de personnes à laquelle Eugène Chandon participa. La motion Loriot fut soutenue à l’unanimité. Cependant, Le Populaire pouvait affirmer à l’issue de ce congrès fédéral que les minoritaires s’étaient réunis finalement autour de la motion longuettiste. Chandon avait été élu membre de la commission administrative de la fédération socialiste de Gironde en 1919 mais n’en fera plus partie en 1920.

Il se présenta aux élections municipales en novembre 1919 à Bordeaux.

En 1933, il exploitait un magasin en gros de vins de champagne et effectuait de nombreux voyages à l’étranger dont la Russie. Il habitait au 95, quai des Chartrons à Bordeaux. En mai 1933, de retour d’URSS, il tint une conférence à la chambre syndicale des employés de commerce et y fit l’éloge du communisme soviétique.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article245916, notice CHANDON Jean, Eugène par François Ferrette, version mise en ligne le 26 février 2022, dernière modification le 26 février 2022.

Par François Ferrette

SOURCES : Arch. Nat., 19940459/94 (dossier 17054). — La France de Bordeaux et du Sud-Ouest. — Le Cri populaire. — État-civil de Bordeaux.

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