JAUDIN Émile, Roger

Par François Ferrette

Né le 14 août 1891 à Alfortville (Seine), guillocheur puis voyageur de commerce en chaussures ; secrétaire général de l’ARAC de Gironde ; trésorier du syndicat des représentants et voyageurs de commerce (1926) ; secrétaire de la fédération nationale des cercles coopérateurs communistes ; membre du conseil d’administration de la Banque ouvrière et paysanne ; socialiste (1911-1920), puis communiste.

Son père Jules, Joseph Jaudin exerçait le métier de guillocheur et sa mère Marie, née Brignon, était sans profession. Émile Jaudin travaillait avec son père et toute la famille partageait des opinions royalistes. Élevé à l’école primaire, il faisait partie du groupe des Camelots du Roi mais la police ne signale pas qu’il ait pu participer à des manifestations de l’Action française. Ses idées évoluèrent très rapidement sans que la cause en soit connue, il se rangea parmi les partisans révolutionnaires proches de Gustave Hervé et participa aux jeunes gardes révolutionnaires, groupes paramilitaires mis sur pied par Almereyda en avril 1911.

Il était inscrit au Carnet B de la Seine en 1911 car il affichait des opinions antimilitaristes et révolutionnaires. Il faisait d’ailleurs partie du groupe de la jeunesse socialiste de la Seine avant-guerre. Il voulut profiter de son service militaire pour diffuser de la propagande antimilitariste. Le 25 juillet 1911, il fut arrêté place Vendôme pour avoir manifesté avec les jeunes gardes révolutionnaires. En octobre 1912, il fut intégré au 130e régiment d’infanterie à Domfront (Orne) et inscrit au Carnet B de ce département. En 1917, il intégra un groupe d’aviation à Bordeaux puis fut mis en traitement le 29 décembre 1917 à l’hôpital de Sainte-Foy-la-Grande (Gironde), puis réformé temporairement en août 1918. Pour déjouer la surveillance policière, il déclara vouloir se rendre à Paris mais s’installa en réalité à Bordeaux et travailla à la Compagnie des Compteurs de Gaz.

Il séjourna durant quelques années en Gironde et participa aux débats pour l’adhésion à la 3e Internationale. Dès 1919, il s’affirma comme un des propagandistes révolutionnaires de la fédération socialiste SFIO. Il fut délégué au congrès national des jeunesses socialistes tenu en avril 1919 et exprima des opinions révolutionnaires. Il faisait également partie de la direction fédérale du parti socialiste et de la section bordelaise de l’Association républicaine des anciens combattants (ARAC).

Il se présentait dans la presse avec son second prénom, Roger, dans ses fonctions de secrétaire général de l’ARAC de Gironde et fit de même lors des élections municipales de novembre 1919 à Bordeaux, où il obtint 11 468 voix sur 37 057 votants.

Le 18 janvier 1920, il participa au congrès des jeunesses socialistes de la XIXe région. En présence de quatre-vingt personnes, il proposa une motion d’adhésion à la 3e Internationale qui fut adoptée. Il fut délégué au congrès national au mois d’avril. Il avait été désigné suppléant pour le congrès national de la SFIO de Strasbourg (25-29 février 1920).

Il représentait le parti socialiste dans diverses réunions. Il se rallia au parti communiste à l’issue du congrès de Tours (25-30 décembre 1920). En juin 1922, il fut inscrit au Carnet B de la Seine et habitait 112, rue de Parmentier à Paris.

En 1925, il siégeait au conseil d’administration de la société Spartacus, mise sur pied par le parti communiste, aux côtés de Marceau Gitton (sans doute Marcel Gitton), directeur de la Banque ouvrière, Louis Sellier, Georges Marrane, Jean Dupleix et Marius Dupont. Cette société avait pour but la création, l’achat et l’exploitation de toute salle cinématographique, théâtrale, ainsi que la réalisation, l’achat et la location de films de cinémas. Ses activités étaient extrêmement diversifiées puisqu’il était également fondateur des Établissements industriels de moteurs et outillages.

En 1926, il était trésorier du syndicat des représentants et voyageurs de commerce. À la même époque, il était secrétaire de la fédération nationale des cercles coopérateurs communistes et avait fait partie du conseil d’administration de la Banque ouvrière et paysanne.

Marié, il était père d’un enfant et s’était marié en 1919 à Bordeaux.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article245941, notice JAUDIN Émile, Roger par François Ferrette, version mise en ligne le 27 février 2022, dernière modification le 27 février 2022.

Par François Ferrette

SOURCES : Arch. Nat., 19940455/50, dossier 4219. — Le Cri Populaire.

ICONOGRAPHIE : photo de police, 9 février 1926.

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