Par Déborah Sautel, Jean-Luc Marquer
Né le 6 février 1909 à Saint-Georges-sur-Cher (Loir-et-Cher), mort par suicide le 20 mai 1944 à Paris (Seine, Paris) ; commerçant ; résistant des Forces françaises combattantes, membre du BOA.
Jean, Paul Jourdain était le fils de Paul Jourdain et de Céleste, Éléonore Dupin, cultivateurs à Saint-Georges-sur-Cher (Loir-et-Cher).
Il épousa Solange, Hélène, Léontine Bazilié le 15 novembre 1931 à Angé (Loir-et-Cher).
Il était commerçant, épicier à Tours (Indre-et-Loire).
Lettre de la Fondation de la Résistance n°22, extrait d’un article de Thierry Vivier : En Indre et Loire est mis sur pied à l’initiative d’Alfred Bernard et de Paul Jourdain (alias Pierre Joubert), épicier à Tours, un Bureau départemental des Opération Aériennes dénommé "Groupe Rabelais". A. Bernard et Paul Jourdain déploient une activité inlassable, s’employant avec l’aide de leurs compagnons de lutte à prospecter des terrains et à réceptionner les parachutages ou les agents atterrissant dans des petits avions. Le "Groupe Rabelais" compte à son actif le repérage et l’homologation de 14 terrains de parachutage ou atterrissage.... A la fin de 1943, les atterrissages doivent cesser et les membres du groupe doivent se cacher pour éviter un coup de filet de la Gestapo. Le 02/10/1943, Paul Jourdain et Alfred Bernard sont arrêtés et incarcérés à la prison de Tours. Le 23 décembre 1943 ils parviennent à s’évader avec Marcel Jeulin.
Après son arrestation, le 2 octobre 1943, il fut torturé par Clara Knecht, une secrétaire de la Gestapo. Il fut incarcéré à la prison de Tours (Maine-et-Loire). Il s’en évada deux mois plus tard, le 23 décembre 1943, déguisé en avocat, grâce à un codétenu serrurier, Marcel Jeulin (emprisonné depuis le 16 septembre 1942 pour avoir tué une sentinelle allemande). Il reprit alors ses activités résistantes. Le 20 mai 1944, l’appartement où il se trouvait en compagnie de Marcel Jeulin et Alfred Bernard (fondateur du groupe Rabelais) fut cerné par des agents de la Gestapo et de la Milice. S’étant promis de ne pas être repris vivant, il se défenestra du quatrième étage, tandis que Marcel Jeulin fut tué dans sa fuite.
Transporté à l’hôpital Marmottan, 19 rue d’Armaillé à Paris, XVIIe arr., il y décéda à une heure inconnue, dit l’acte de décès n° 872, dressé le 2 juin 1944 à la mairie du XIIe arrondissement.
Paul Jourdain obtint la mention « Mort pour la France » et fut homologué résistant, membre des Forces françaises combattantes, réseau Action D.
Il est enterré au cimetière communal de Saint-Georges-sur-Cher. La tombe familiale accueille également les dépouilles de Maurice Curie et de Gilbert Michel, massacrés le 20 août 1944 à Faverolles-sur-Cher (Loir-et-Cher).
Paul Jourdain fut décoré de la Médaille de la Résistance avec rosette par décret du 16 juin 1946 paru au JORF du 11 juillet 1944.
Son nom figure sur le monument aux morts et sur le monument commémoratif de l’église, à Saint-Georges-sur-Cher (Loir-et-Cher).
Par Déborah Sautel, Jean-Luc Marquer
SOURCES : AVCC, Caen, AC 21 P 60135 (nc). — SHD, Vincennes, GR 16 P 312804 (nc). — Brigitte Friang, Regarde-toi qui meurs, Éditions du Félin, 1997, p. 90. — Lettre de la Fondation de la Résistance, n°22, septembre 2000. — Arch. Nat. : 72AJ/38 dossier n° 5, pièce 2. Sommaire des activités du BOA de novembre 1943 à mai 1944, sans date. — « MARCEL Jeulin », Musée de l’Ordre de la Libération. URL : https://www.ordredelaliberation.fr/fr/compagnons/marcel-jeulin. — Mémoire des hommes. — Mémorial GenWeb. — Geneanet. — État civil (acte de décès n°872).i