BRAVO Marcel [Pseudonyme dans la Résistance : Mickey]

Les parents de Marcel Bravo tenaient à Morvilliers (Eure-et-Loir) une épicerie-café à l’entrée du village où ils habitaient. Marcel travaillait chez Madame Avisse au Haut Chevrier comme ouvrier agricole et logeait en face chez Henri Raffin où il partageait sa chambre avec un jeune de 12 ans, Gérard Tournadre, parent des Raffin.
Il entra dans la Résistance le 1er juin 1944 comme membre du groupe Clarck (Fernand Jourdain) qui exerçait ses activités sur l’axe routier La Ferté-Brezolles, la départementale D4. Ce groupe faisait partie du maquis de La Ferté-Vidame (Eure-et-Loir), affilié à Libé-Nord secteur Nord-Ouest, dirigé par Gustave Roussel, alias Jim.
Il logeait avec de faux papiers en compagnie d’autres clandestins, dans une dépendance de la ferme des Rayers occupée par la famille Barreau et dont le propriétaire était Mary Thibault, un des chefs de la résistance locale et maire de Morvilliers qui avait été arrêté en 1943 mais avait réussit à faire croire aux Allemands qu’il n’avait rien à voir avec la Résistance.
Le maquis harcelait généralement l’ennemi la nuit mais le 9 août 1944 au bois de Malassis un véhicule allemand fut attaqué par un commando du groupe Clarck, commandé par "Fred" (André Chopin) et dont on ignore si Marcel Bravo en faisait partie. Deux allemands dont le secrétaire de la Kommandantur furent tués. À la suite de cette attaque, les SS se rendirent à la ferme des Rayers où ils arrêtèrent Marcel Bravo en perquisitionnant la grange où il s’abritait. Deux autres jeunes maquisards, Jean Rousseau et Georges Collet furent pris avec lui.
Conduit au château du Gland à Morvilliers, où logeaient le Major Anton Schifferer et une dizaine d’officiers allemands protégés par 40 soldats, il fut torturé au feu dans la nuit du 10 au 11 août 1944.
Joseph Lefébure, propriétaire du château du Gland intervint longuement auprès du major allemand afin de sauver la vie des trois jeunes prisonniers qui furent finalement emmenés au bois du Gland pour y être exécutés.
Alors qu’il assistait à l’exécution de son camarade Jean Rousseau, Marcel Bravo fut lui aussi contraint de creuser sa propre tombe. Le lendemain 12 août les soldats le conduisirent ensanglanté et sous les coups au village pour le confronter à ses parents au café. Chacun fit mine de ne pas connaitre l’autre à part le chien de la famille qui fit la fête à Marcel.
Marcel fut ensuite conduit chez Raffin pour vérifier s’il y travaillait car les soldats avaient trouvé dans ses poches un papier indiquant cette adresse. Les SS interrogèrent tous les habitants de la ferme y compris l’enfant de 12 ans.
De retour au château il fut fusillé ainsi que Georges Collet dans la clairière du bois du Gland à l’endroit où l’avait été la veille Jean Rousseau.
Son corps exhumé après la libération portait les traces des tortures qui furent attestées par le docteur Jorel de la Ferté-Vidame.
Le propriétaire du château du Gland, Monsieur Joseph Lefébure fera ériger une stèle en mémoire des trois fusillés et une cérémonie annuelle se perpétue à Morvilliers, chaque année autour du15 août.
Marcel Bravo fut homologué soldat des Forces françaises de l’intérieur (FFI).
Son nom figure sur le monument aux morts cantonal, à La Ferté-Vidame (Eure-et-Loir).