FELTZ Joseph [FELTZ Moritz, Josef, devenu Maurice, Joseph]

Issu d’une famille catholique pratiquante de huit enfants, dont le père, maçon, avait quitté en 1919 le pays de Bitche pour s’embaucher à l’usine De Wendel de Rombas (Moselle), Joseph Feltz fut embauché, à l’âge de quatorze ans, dans cette entreprise comme garçon de course au service traction avant d’être muté comme employé dans un bureau. Dès 1929, il adhéra au syndicat CFTC de l’entreprise et, l’année suivante, fut contacté par des jocistes de la section d’Amnéville (Moselle). Il démarra une section JOC à Clouange, commune voisine, avec l’aide d’un aumônier. Il en assuma la présidence à partir de 1933 – avec une interruption de quinze mois en 1934-1935 pour cause de service militaire – et participa au grand rassemblement parisien du Xe anniversaire en 1937. À la fin de l’année 1936, il s’était fait remarquer comme meneur dans les grèves, ce qui lui avait valu de devoir quitter son entreprise et d’entrer à la SNCF.

Le 19 août 1938, à Basse-Yutz, Joseph Feltz épousa Yvonne Mathis*, employée de banque, première jociste de Moselle et permanente de la JOCF, dont il eut cinq enfants (nés en 1939, 1941, 1942, 1945 et 1947). Réfugié en zone non occupée à partir de 1942, il rejoignit le secrétariat de la JOC à Sainte-Foy-lès-Lyon (Rhône). Il fit alors partie de l’équipe de jocistes mosellans réfugiés comme lui – Théo Braun, Joseph Linder*, Robert Henry*, président fédéral de Metz et, plus tard, Alfred Quirin* – qui organisèrent un service chargé d’accueillir les jeunes réfugiés alsaciens et mosellans auxquels ils procuraient vêtements, logement, travail et cartes d’alimentation. Il prit part également aux actions du Mouvement populaire des familles (MPF) dans lequel il continua de militer après son retour en Moselle.

De 1946 à 1949, il travailla comme correspondant du journal Le Lorrain pour l’édition de Thionville mais perdit son emploi quand ce quotidien fut absorbé par Le Républicain lorrain. Il créa ensuite une entreprise du bâtiment qui fit faillite au bout de deux ans. Après une période de chômage, il fut embauché sur le chantier de construction de la Sollac à Ébange (Moselle).

Militant de la CFTC puis de la CFDT et de l’Association populaire des associations familiales (APAF), Joseph Feltz devint, en 1962, permanent du Secrétariat social de Moselle et du Comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD). À partir de 1968 et jusqu’à sa retraite en 1973, il travailla à plein temps pour cette dernière organisation.

De 1970 à 1973, il anima un groupe d’action municipale à Yutz. Il fut également fondateur de l’association du troisième âge « La joie de vivre ». Membre du bureau national de l’Action catholique ouvrière (ACO) à partir de 1959, il participa au lancement du Mouvement mondial des travailleurs chrétiens.