BOREL Pierre, André, Marie

Par Alain Dalançon

Né le 25 février 1920 à Manosque (Basses-Alpes/Alpes-de-Haute-Provence), mort le 10 février 1998 à Alès (Gard) ; professeur à Alès ; militant du PCI et de « Socialisme ou Barbarie » puis du PSU ; militant syndicaliste du SNES.

Pierre Borel était le second et dernier fils de Léon, Victor Borel, notaire à Manosque, successeur de son père Paul, et de Victorine son épouse, sans profession, tous deux âgés de 35 ans à sa naissance. Il avait un frère ainé : Paul, André, César (1910-2001). Son père, ancien combattant de la guerre 1914-1918, cité à deux reprises, promu capitaine en 1917, avait été fait prisonnier en juin 1918 jusqu’à la fin de la guerre, et décoré chevalier de la Légion d’honneur en 1921. Il ne prit sa retraite qu’en 1948.

Pierre Borel fit des études de philosophie, fut admissible à deux reprises à l’agrégation et devint professeur certifié biadmissible au lycée d’Alès (Gard). Il appartint au Parti communiste internationaliste, section française de la IVe Internationale, puis fut un militant de la première heure de la tendance qui quitta le parti, « Socialisme ou Barbarie », dont la revue du même nom fut cofondée en 1949 par Castoriadis et Claude Lefort.

Il adhéra au Parti socialiste unifié en novembre 1960, entra l’année suivante à la commission exécutive et au bureau de la fédération du Gard, et était trésorier de la section d’Alès en 1964.

Il militait aussi au Syndicat national de l’enseignement secondaire, puis au nouveau SNES (Syndicat national des enseignements de second degré), dans la tendance « École émancipée ». Il figura sur la liste E, quand celle-ci réapparut en 1962, en 1964 (4e position sur la liste de la catégorie des certifiés), en 1966 pour les dernières élections à la CA nationale du SNES, puis sur la liste EE en 1967 après la création du nouveau SNES, et sur la même liste en 1969, en 17e position, après l’exclusion des militants lambertistes qui constituèrent l’EE-FUO.

Après la disparition de la revue Libre en 1980, Claude Lefort lui expliquait dans une lettre que la cessation de la revue s’expliquait par sa rupture avec Castoriadis dont il critiquait la mégalomanie, le dogmatisme et « sa prétention à incarner la pensée de la Révolution ». Dans un article écrit en 1981, publié en 1984 dans la Revue philosophique, republié en 2009 sur le site Lieux communs, Pierre Borel analysait la philosophie de Castoriadis. À travers cette analyse, il manifestait encore son attachement aux orientations des fondateurs de « Socialisme ou Barbarie » : combattre le stalinisme sous toutes ses formes et le dogmatisme du marxisme et, plus largement, faire entendre une réflexion philosophique plus ouverte, trop dominé par les structuralistes, marxistes et foucaldiens.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article246180, notice BOREL Pierre, André, Marie par Alain Dalançon, version mise en ligne le 7 mars 2022, dernière modification le 7 mars 2022.

Par Alain Dalançon

ŒUVRE : Borel Pierre, « Sur la philosophie de Cornelius Castoriadis », Revue de l’enseignement philosophique, n° 34-3, février-mars 1984.

SOURCES : Arch. Nat., 581AP/128/443. — Arch. Dép. Alpes-de-Haute-Provence, état civil, recensement Manosque, registre matricule. — Arch. IRHSES (CA nationale). — JO, lois et décrets, 1er janvier 1921, 7 juin 1948. — François Dosse, Castoriadis, une vie, La Découverte, 2014. — Site Lieux communs, 19 septembre 2009. — Notes de Jacques Girault.

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