COMBIER Laurent, Désiré

Par Pierre Vincent

Né le 27 juillet 1906 à Paris (XIVe arr.), mort le 3 mars 2001 à Mougins (Alpes-Maritimes) ; chef de manutention ; militant communiste ; résistant, membre du Front national ; conseiller municipal de Maisons-Alfort ; président national de l’Association des cheminots anciens combattants (ANCAC) de 1955 à 1965.

Le destin de Laurent Combier bascula lors de la Seconde Guerre mondiale. Chef de manutention principal en gare de Paris-Lyon, dès juillet 1940, Laurent Combier entra en résistance en participant avec des cheminots de Paris-Bercy au sabotage de trains transportant du matériel de guerre vers l’Allemagne. Il organisa également une filière d’évasion de prisonniers de guerre vers la zone libre.

Dès 1941, il rejoignit le Front national à sa création. Il passa dans l’illégalité en janvier 1943 et devint le chef de la Résistance des cheminots du réseau Est. Après avoir échappé de justesse à la Gestapo le 31 juillet 1943, en sautant par une fenêtre des ateliers de Noisy-le-Sec (Seine, Seine-Saint-Denis), il fut arrêté le 2 décembre 1943 en gare de Puteaux (Seine, Hauts-de-Seine). Torturé, il ne parla pas. Il fut incarcéré à la prison de la Santé, puis à Blois (Loir-et-Cher). En avril 1944, il fut transféré à Compiègne (Oise) puis au camp de la mort de Neuengamme (Allemagne) d’où il revint, par chance, mais atteint du typhus.

Après la guerre et son retour à la vie civile en 1945, il continua de défendre les intérêts de ses camarades déportés et résistants. Il s’investit notamment au sein de l’Association nationale des cheminots anciens combattants (ANCAC), dont il devint le président national en 1955 et jusqu’en 1965, date à laquelle il fut remplacé par André Ackermann. Il fut titulaire de nombreuses décorations : médaille militaire, croix de guerre avec palme, croix du combattant volontaire de la Résistance, et fut nommé officier de la Légion d’honneur.

Membre du PCF depuis 1936, Laurent Combier fut élu conseiller municipal communiste de Maisons-Alfort (Seine, Val-de-Marne), le 6 décembre 1954, en remplacement de Maurice Bleines. Demeurant rue Chabert, il cessa ses fonctions dès le 30 décembre 1954 en raison de son état de santé. Le maire était Arthur Hevette, du Rassemblement du peuple français (RPF).

À sa retraite, il rejoignit Planchez-Les-Morvan (Nièvre), commune où il avait participé à la création du maquis Serge. Il en fut le maire de 1965 à 1979.

Lors de sa promotion au grade de chevalier de la Légion d’honneur, le 15 février 1983, le ministre Charles Fiterman remarqua : « Cette promotion, pour le moins tardive, est la juste récompense d’un comportement qui est une brillante illustration de ce que fut la Résistance des cheminots sous l’Occupation. »

Marié à Paris (XIIe arr.) le 24 juillet 1934 avec Suzanne Boullé, remarié à Champigny-sur-Marne (Val-de-marne) le 8 mars 1980 avec Micheline Faure, Combier, toujours domicilié Planchez-Les-Morvan, mourut à Mougins (Alpes-Maritimes) le 3 mars 2001.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article2462, notice COMBIER Laurent, Désiré par Pierre Vincent, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 22 novembre 2022.

Par Pierre Vincent

SOURCES : Arch. Nat. CAC 800.434, art. 39 (ex-TT 4198), dossier C/SN 36. — Arch. Dép. Val-de-Marne, 1 Mi 2426. — Arch. com. Maisons-Alfort, listes électorales. — L’Appel du Cheminot ancien combattant, journal de l’ANCAC. — La Vie du Rail, n° 1887, 31 mars 1983. — Notes de Georges Ribeill. — État civil de Paris 14e arr. (extrait).

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable