MICHELLE Paul, Charles, Julien

Par Daniel Grason

Né le 29 juillet 1909 à Ris-Orangis (Seine-et-Oise, Essonne), mort le17 novembre 1969 à Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne) ; traceur en chaudronnerie à la SNCF ; syndicaliste ; résistant ; interné.

Fils de Michelle, journalier, trente-cinq ans et de Victorine Henriette Méjane, journalière. Il était marié, père d’un enfant. Paul Michelle était titulaire du CEP. Il exerçait sa profession de traceur en chaudronnerie, à la SNCF région Sud-Est. Du recrutement de Toulon dans le Var, il fut affecté spécial en septembre 1939 au titre de la SNCF.
Membre du syndicat des cheminots, trésorier de la section de Villeneuve-Saint-Georges (Seine, Val-de-Marne), il entra en contact avec René Guégan qui avait été secrétaire des Amis de l’Union Soviétique. Celui-ci lui aurait fait part de l’organisation d’armées régulières de caractères patriotiques pour chasser les occupants allemands le moment venu, il lui proposa d’en faire partie. Paul Michelle accepta d’y entrer à titre permanent, il quitta son emploi.
Guégan lui présenta “Fernand” responsable technique de l’organisation, il lui fixa un rendez-vous avec “Marcel” et “Gustave”. Il fut chargé d’être l’agent de liaison entre les deux militants, “Marcel” lui remettait des paquets qu’il portait à “Gustave”. Ces colis étaient censés contenir de la littérature.
Il rencontra Trégault dit “Maxime” puis “La Cote”, il l’avait connu au syndicat. Le 10 septembre 1942, ce dernier l’informa d’une expédition punitive contre Garnier, un ex-communiste salarié chez Técalémit, et qu’il avait été choisi comme exécuteur, il devait tirer. Paul Michelle voulait bien être dans l’équipe punitive, mais il ne voulait pas tuer Garnier. Trégaut lui présenta alors Espiasse, rendez-vous a été pris pour le 14 septembre près du kiosque à musique de Villeneuve-le-Roi (Seine, Val-de-Marne).
Tous les deux se retrouvèrent le jour, à l’endroit et à l’heure qui étaient convenus, puis ils se rendirent rue Paul-Doumer où devait passer Garnier. Vers 18 heures 30, l’homme passa à proximité, Espiasse enfourcha sa bicyclette rattrapa l’homme et tira à bout portant, Garnier s’écroula sur le sol.
Une autre expédition fut programmée, un nommé Fernand Bazir, contremaître à la SNCF qui vivait à Sainte-Geneviève-des-Bois terrorisait parait-il les ouvriers, les menaçait du Service du travail obligatoire pour l’Allemagne. Rendez-vous était fixé pour le 9 octobre place de la Gare à Juvisy (Seine-et-Oise, Essonne). Les deux hommes se rendaient à proximité du domicile de Bazir avenue de la Gare à Sainte-Geneviève des Bois.
À six heures quinze, Fernand Bazir sortait de chez lui sur sa bicyclette, Espiasse-Cabau tira sur lui à bout portant, Bazir se baissa et courut en criant. Espiasse-Cabau et Paul Michelle se sauvèrent et rentrèrent chez eux.
À la fin du mois d’octobre “Fernand” mettait Paul Michelle en rapport avec “Baudry” en fait Victor Rousseau, la rencontre se déroula dans les bois à Cormeilles-en-Parisis. Rousseau lui annonça la création des groupes spéciaux, et il lui proposa de prendre la direction du groupe spécial de récupération (GSR). Il allait travailler avec “Richard” Fedro Comotto, “Jacques Godot” René Lozivit, “Groubert” Lucas et “Bertaud” André Lemercier, “Baudry” Victor Rousseau.
Il participa à plusieurs actions, au cambriolage de la mairie de Maisons-Alfort, furent dérobés des feuilles de tickets de pommes de terre, une quinzaine de kilos de chocolat et environ 200 paquets de tabac gris. Paul Michelle faisait le guet à l’extérieur. Il fut de l’action dans un pavillon de Draveil avec trois autres FTP : Debray, Lemercier et Comotto, ils emportèrent de la literie, des vêtements et un poste de T.S.F. Le tout a été entreposé dans un garage d’Ivry-sur-Seine. Dans le courant du mois de novembre 1942 il fit partie des FTP qui allèrent dans la région de Flers-de-l’Orne,où ils dérobèrent avec la complicité de bûcherons espagnols 180 kilos de dynamite.
Le véhicule du groupe étant tombé en panne, ils dérobèrent une 11 CV de type familial sur le boulevard Haussmann à Paris (VIIIe arr.). À la fin du mois de novembre 1942, un groupe de sept FTP braquèrent un agent payeur à Billancourt (Seine, Hauts-de-Seine). Le cambriolage de la mairie de Vigneux permettait au groupe de récupérer cinq cents cartes de rationnement.
Le 19 décembre 1942 six FTP pénétrèrent dans la mairie de Maisons-Alfort (Seine, Val-de-Marne) pour récupérer des tickets de rationnement, l’opération tourna mal. Des coups de feu furent échangés. Lozivit fut blessé et emmené à l’hôpital de Créteil. Après un repérage des lieux, le dimanche 27 décembre 1942 vers 22 heures 15, débutait une opération hardie de récupération du blessé, l’opération échoua. Découragé Paul Michelle décida selon ses déclarations ultérieures à la police de quitter l’organisation. Il rencontra le docteur Léon Boutbien qui devait s’occuper de “Lucie” à la suite de manœuvres abortives.
Son épouse née Labrousse fut appréhendée le 18 janvier 1943 au moment où elle se présentait au domicile de la femme Monjanel avenue Mondésir à Draveil. Des policiers étaient sur place. Emmenée dans les locaux des Brigades spéciales à la Préfecture de police, les policiers lui demandèrent : « Que connaissez-vous de l’activité politique de votre mari ? » Elle répondit : « Quand mon mari a quitté le domicile conjugal en juin 1942, il ne m’a donné aucune explication. J’ai su qu’il avait quitté son travail, par une convocation du Commissaire de police de Villeneuve-Saint-Georges adressée à mon mari ».
Elle resta trois mois sans nouvelles, et s’était réfugiée chez sa mère à Vigneux. Son mari vint lui rendre visite trois mois après son départ, il ne lui donna aucune explication. Elle ignorait tout de son activité.
Les jeunes communistes de Villeneuve-Saint-Georges René Guégan, André Bretagne, Roger Calvier, Gilbert Deschanciaux avaient été fusillés comme otage le 11 août 1942 au Mont-Valérien.
Son nom ne figure pas sur les listes des déportés. Il fut très probablement incarcéré.
Paul Michelle a été homologué Interné résistant.
Il mourut à l’âge de soixante-ans le 17 novembre 1969 à Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article246219, notice MICHELLE Paul, Charles, Julien par Daniel Grason, version mise en ligne le 8 mars 2022, dernière modification le 27 juin 2022.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo. BS2 carton 41 transmis par Gérard Larue. – SHD, Vincennes, Bureau Résistance GR 16 P 417781. – État civil, Arch. Dép. Essonne 4E/5239.— Arch. Ppo. , photo communiquée par Didier Alvarez.

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