VERMEIR Pierre, Louis, Lucien

Par Jean-Louis Ponnavoy

Né le 23 août 1925 à Antony (Seine, Hauts-de-Seine), exécuté sommairement le 14 août 1944 à Saint-Ange-et-Torçay (Eure-et-Loir) ; résistant.

Pierre Vermeir était le fils d’Henri Vernier, cordonnier, et de Marie Jeanne Petit, son épouse. Il était domicilié chez ses parents, rue de l’Aunette, à Antony (Seine).
Le 23 août 1943, après avoir fêté ses 18 ans, afin d’échapper au STO, il partit se cacher à Maillebois (Eure-et-Loir), dans une longère, ancienne ferme appartenant à son oncle Edmond Vermeir, frère de son père et dirigeant d’une entreprise de chaussures à Dreux (Eure-et-Loir). Il fit la connaissance de Jean Pasdeloup, le fils du maire, qui le fit entrer dans la Résistance au maquis de Saulnières, dirigé par Adrien Louvel, ancien militaire, vers la fin juillet ou le début août 1944.
Le 11 août 1944, deux groupes du maquis de Saulnières attaquèrent une compagnie de la 9e SS panzer "Hohenstauffen" à Neuville-les-Bois, commune de Châtaincourt, (Eure-et-Loir), tandis qu’un troisième groupe ignoré des deux précédents, se cachait à Boutaincourt, un autre hameau de Châtaincourt dans un grenier de la ferme de la famille Confais, un des dirigeants de la résistance locale.
Pierre Vermeir et Jean Pasdeloup se trouvaient dans ce grenier quand, le 11 août vers 14 ou 15 heures, des sentinelles allemandes furent aperçues autour du carrefour devant la cachette. Jean proposa alors à son chef, le lieutenant Louvel de sortir discrètement deux par deux, en laissant les armes sur place et de fuir vers les champs environnants.
Une quinzaine de maquisards sortit ainsi de la planque et se répartit dans la nature. Le groupe ne participa donc pas à l’attaque de Neuville-les-Bois avec les deux autres. Jean Pasdeloup et Pierre Vermeir partirent les derniers car Jean connaissait bien les lieux et ils se dirigèrent à travers les blés vers Saulnières.
Lorsqu’ils arrivèrent à l’entrée du village vers le cimetière et la mare attenante, une moto allemande surgit et deux soldats se jetèrent sur les deux maquisards qui n’étaient pas armés. Jean Pasdeloup réussit à se dégager et à fuir par un chemin connu de lui derrière l’église mais Pierre Vermeir n’eut pas le temps de le suivre et fut pris par les soldats.
Les Américains libérèrent le secteur le 15 août et peu de temps après un habitant de Torçay vint informer le maire de Maillebois, père de Jean Pasdeloup qu’un corps venait d’être retrouvé dans un chemin près d’un bois, au hameau de Torçay et qu’il fallait l’identifier. Jean Pasdeloup se rendit sur place et reconnut le corps de son camarade Pierre grâce à ses vêtements, son visage étant méconnaissable du fait des tortures endurées.
Il apprit qu’un ou deux jours après son arrestation, Pierre Vermeir avait été exhibé sur la place du monument aux morts de Fontaine-les-Ribouts, à genoux et mains sur sa tête ensanglantée, selon les déclarations des villageois. Il fut sans doute exécuté à Torçais le 14 août 1944 par les Allemands, avant leur départ.
Selon Mémoire des Hommes, il fut tué par balle le 14 août à Châteauneuf-en-Thymerais (Eure-et-Loir), commune proche des évènements.
Une cérémonie eut lieu le 18 ou 20 août 1944 à l’église de Maillebois et le corps de Pierre Vermeir fut accompagné par une délégation du maquis au cimetière de Dreux où il fut mis le 22 août 1944 dans le caveau familial avec la mention « Mort pour la France ».
Son nom figure sur les deux monuments aux morts à Antony (Hauts-de-Seine) et sur celui de Saint-Ange-et-Torçay (Eure-et-Loir) mais il n’apparaît pas sur la stèle de Châtaincourt avec les victimes du combat de Neuville-les-Bois.
La rue de l’Aunette à Antony, a été renommée rue Pierre-Vermeir le 30 mars 1945.
Arrivé tard au maquis de Saulnières, il ne figure pas sur les listes de ce dernier établies par Jean Pasdeloup et il n’a sans doute pas fait l’objet d’une demande d’homologation à la Résistance par sa famille.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article246230, notice VERMEIR Pierre, Louis, Lucien par Jean-Louis Ponnavoy, version mise en ligne le 9 mars 2022, dernière modification le 24 mars 2022.

Par Jean-Louis Ponnavoy

SOURCES : Service historique de la Défense, AVCC, Caen, AC 21 P 166553 (nc).— CEDREL (Centre d’Études et de Documentation sur la Résistance en Eure et Loir), Résister en Eure-et-Loir.— Ville d’Antony Pierre Vermeir, résistant antonien.— Mémoire des Hommes.— Mémorial Genweb.

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