QUELQUEJEU Benoît, Émile

Par Michel Thébault

Né le 11 mars 1920 à Pernes aujourd’hui Pernes-en-Artois (Pas-de-Calais), mort en action le 3 septembre 1944 à Sains-lès-Pernes (Pas-de-Calais) ; ajusteur – mécanicien ; militant JOC ; résistant Voix du Nord.

Benoît Quelquejeu était le fils d’Angèle Quelquejeu (née le 4 septembre 1898 à Pernes) qui le reconnut dès le 16 avril 1920. Cette dernière était la fille d’Achille, Victor Quelquejeu, houilleur, décédé le 20 septembre 1919 à Auchel (Pas-de-Calais) et de Marie, Adeline Lecigne, mariés à Pernes le 18 octobre 1890. Au recensement de 1936, âgé de 16 ans, Benoït Quelquejeu vivait à Pernes, rue du Mont avec sa grand-mère, veuve, sa mère Angèle et trois de ses jeunes oncles Jules Quelquejeu né en 1907, Émile en 1910 et Élie né en 1914. Au début des années 40, il exerçait la profession d’ajusteur – mécanicien à Pernes et était membre de la JOC (Jeunesse Ouvrière Chrétienne), appartenant aux fédérations jocistes de Béthune et d’Auchel.

Il s’engagea dans la résistance, au sein du groupe d’Heuchin (Pas-de-Calais) appartenant au mouvement Voix du Nord dont il constituait le secteur 9 du mouvement, sous le commnadement d’Arthur Feitve « pseudonyme d’Alex ». En l’absence de connaissance d’un engagement antérieur dans la Résistance, le dossier d’homologation de la formation FFI (SHD Vincennes op. Cit.), dans la fiche consacrée au groupe d’Heuchin indique que Benoît Quelquejeu aurait intégré le groupe le 25 août 1944, soit au moment où l’avancée des troupes alliées se précisant, la libération du Pas-de-Calais paraissait proche)

Le 1er septembre 1944, alors que les troupes allemandes accéléraient leur retraite, les différents mouvements de résistance de la région se mirent d’accord pour lancer un mot d’ordre de soulèvement général. Aussitôt, la Résistance s’attaqua aux différents objectifs désignés et aux convois allemands qui repartaient vers la Belgique. Le groupe d’Arthur Feitve participa à ces combats de la Libération, répondant dans le secteur de Sains-lès-Penne (à l’ouest de Bruay-en-Artois) à l’ordre d’insurrection du commandement régional FFI. Les groupes de résistants locaux fournirent à l’armée britannique du général Montgomery une aide précieuse, intervenant en véritables auxiliaires, guidant les troupes alliées et aidant à éliminer les poches de résistance allemande. Le 3 septembre 1944, vers midi, le groupe d’Arthur Fietve fit trente-sept prisonniers gardés par des FFI de Pernes et de Sains. Le même jour, au cours d’une patrouille vers Tangry, Arthur Feitve entra en contact vers quatorze heures avec un char anglais du 1st Royal Tank qui soutint l’action des FFI contre une unité allemande en retraite. Avec l’appui du blindé, les FFI purent contraindre les soldats allemands à se rendre. Mais des tireurs allemands embusqués ouvrirent le feu sur le groupe. Dans l’échange de tirs, le groupe FFI eut trois tués, Arthur Feitve, Benoît Quelquejeu et Fernand Pruvost.

Benoît Quelquejeu obtint la mention « Mort pour la France » et fut homologué FFI. Il reçut à titre posthume la Médaille de la Résistance par décret du 23 juillet 1965. Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Pernes et sur la stèle commémorative FFI de Sains-lès-Pernes dédiée « A la mémoire des Francs-Tireurs tombés glorieusement pour la Patrie et des Francs-Tireurs morts au champ d’honneur dans le secteur ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article246300, notice QUELQUEJEU Benoît, Émile par Michel Thébault , version mise en ligne le 11 mars 2022, dernière modification le 17 mars 2022.

Par Michel Thébault

SOURCES : SHD Vincennes GR 16 P 494650 et SHD Caen AVCC Cote AC 21 P 138612 (nc). — Mémoire des Hommes, dossiers d’homologation des formations FFI, groupe Voix du Nord GR 19 P 62/4. — Arch. Dép. Pas-de-Calais (état civil, recensements). — André Caudron Démocrates chrétiens de la région du Nord dans la Résistance Revue du Nord n° 238 juillet-septembre 1978. — Mémoire des Hommes. — Mémorial Genweb.

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