HENGUELLE Charles, Henri, Louis [pseudonyme Julius]

Charles Henguelle était le fils de Louis, Charles, Joseph Henguelle, cultivateur, et de Germaine, Marie Joseph Bourbier. Son père, né le 22 juillet 1900 à Planques (Pas-de-Calais) , fit son service militaire de mars 1920 à mars 1922 avant de se marier le 3 octobre 1922 à Azincourt (Pas-de-Calais), commune limitrophe de Planques, avec Germaine Bourbier. Charles Henguelle, né en août 1923 était leur fils aîné. Au recensement de 1931 d’Azincourt, il vivait au bourg avec ses parents et deux jeunes frères Claude et Cyr nés en 1930 et 1931.

En 1943, célibataire et peut-être, vu sa classe d’âge, menacé par la réquisition du STO, il s’engagea dans la résistance, au sein de l’OCM (Organisation Civile et Militaire), du secteur d’Heuchin, Pas-de-Calais, (Mémorial genweb indique juillet 1943 quand le dossier d’homologation de la formation FFI au SHD Vincennes dans sa fiche consacrée au groupe d’Heuchin indique 25 mars 1943). En 1944, le groupe OCM d’Heuchin intégra le mouvement Voix du Nord en cours d’organisation militaire. Il en constitua le secteur 9 du mouvement, sous le commandement d’Arthur Feitve capitaine, sous le pseudonyme d’Alex. Après le débarquement du 6 juin 1944 et l’appel à l’insurrection générale, le groupe d’Heuchin entreprit diverses actions de sabotages. Le 8 juin, il s’en prit aux câbles téléphoniques souterrains de la ligne Paris-Dunkerque passant entre Pernes et Faux. Le 12 août, les lignes téléphoniques furent de nouveau coupées et le 26 août, une équipe Voix du Nord sabota les câbles sur la RN 16 au niveau de Bours.

Le 1er septembre 1944, alors que les troupes allemandes accéléraient leur retraite, les différents mouvements de résistance de la région se mirent d’accord pour lancer un mot d’ordre de soulèvement général. Aussitôt, la Résistance s’attaqua aux différents objectifs désignés et aux convois allemands qui repartaient vers la Belgique. Le groupe d’Arthur Feitve participa à ces combats de la Libération, répondant dans le secteur à l’ouest de Bruay-en-Artois, aujourd’hui Bruay-la-Buissière (Pas-de-Calais) à l’ordre d’insurrection du commandement régional FFI. Les groupes de résistants locaux fournirent à l’armée britannique du général Montgomery une aide précieuse, intervenant en véritables auxiliaires, guidant les troupes alliées et aidant à éliminer les poches de résistance allemande. Le 4 septembre 1944, Charles Henguelle reçut pour mission de guider une unité alliée, les Polonais du 24e lanciers (appartenant à la 1ère Division Blindée polonaise de la 1ère Armée canadienne), pour éviter une batterie anti-chars installée à Ruisseauville (Pas-de-Calais) sur la RN 28 au nord de Planques. Repéré par les Allemands au lieu-dit l’Alouette à Planques, à l’approche de la RN 28, il fut abattu. Il fut inhumé dans le cimetière communal d’Azincourt.

Il obtint la mention « Mort pour la France » et fut homologué FFI. Son nom est inscrit sur le monument aux morts d’Azincourt, sur le calvaire commémoratif de Planques et sur la stèle commémorative FFI de Sains-lès-Pernes dédiée « A la mémoire des Francs-Tireurs tombés glorieusement pour la Patrie et des Francs-Tireurs morts au champ d’honneur dans le secteur ».