FRITSCH Paul, Jean

Fils d’un tourneur sur fer, Paul Fritsch, titulaire d’un diplôme de commerce et de sténographie, travaillait en 1940 comme correspondancier commercial au service des achats de la SACM de Mulhouse et militait à la section jociste de Brunstatt. Dès l’arrivée des Allemands, il prépara son départ pour la zone non occupée ou la Suisse mais, devant les supplications de ses parents âgés qui craignaient des représailles, il se résigna au service du travail obligatoire RAD (Reichs-Arbeits-Dienst), puis à l’incorporation dans l’armée allemande en 1943. Envoyé sur le front russe, il profita d’une permission pour s’évader et gagner Lyon. Il se rendit au secrétariat de la JOC de la zone Sud où il retrouva d’autres permanents de l’Est, Théo Braun et Alfred Quirin*. Il s’occupa alors de l’accueil des jeunes réfugiés alsaciens-lorrains et de la rédaction du bulletin Vers l’avenir.

Sa connaissance de la langue des occupants lui permit de capter des renseignements et de les transmettre à la Résistance. Ses amis Quirin et Braun étant repartis en octobre 1944, il assura la continuité de la parution de Vers l’avenir jusqu’à la libération de Mulhouse le mois suivant. Avant son départ de Lyon, le secrétariat général de Paris le désigna comme responsable du redémarrage de la JOC dans le département du Haut-Rhin. Il relança une soixantaine de sections jusqu’à son mariage le 24 juillet 1945 avec Cécile Minich.

Nommé inspecteur départemental de Jeunesse et sports le 1er octobre 1945, il quitta cette fonction en 1946 pour devenir permanent CFTC. Il fut nommé secrétaire départemental du Haut-Rhin, chargé de l’action professionnelle, du recrutement et de la représentation de la CFTC.

Pendant son mandat syndical, Paul Fristch tenta une expérience d’autogestion dans une usine textile qui avait fait faillite. Cette expérience, qui échoua rapidement, lui valut un différend avec la Fédération nationale du Textile CFTC. Il fut alors embauché par la société Peugeot, fraîchement installée dans la banlieue mulhousienne, et y lança un syndicat indépendant. Il quitta ensuite cette entreprise pour exercer la profession de représentant dans le négoce du bois. Par la suite et jusqu’à sa retraite, il remplit les fonctions de conseiller social auprès des adhérents de l’Union indépendante des vieux travailleurs du Haut-Rhin.