LAMIAUX Jean

Par Michel Thébault

Né le 29 juillet 1928 à Auchel (Pas-de-Calais), exécuté sommairement le 1er septembre 1944 à Ferfay (Pas-de-Calais) ; résistant FTPF.

Jean Lamiaux était le fils d’Émile, Roch Lamiaux, houilleur, et d’Angèle, Maria Olivier. Ses parents s’étaient mariés à Auchel (Pas-de-Calais) le 23 septembre 1911. Son père Émile Lamiaux (né le 24 décembre 1886 à Lozinghem, Pas-de-Calais) fut mobilisé le 4 août 1914 dans le 59ème régiment d’artillerie de campagne mais fut à partir de mars 1917 retiré du front et placé comme affecté spécial aux Mines de Marles et ce, jusqu’à sa démobilisation fin avril 1919. Au recensement de 1931 la famille résidait à Auchel, rue Arthur Lamendin. Elle se composait alors de quatre enfants, Gérard né en 1914, Colette en 1917, Jean en 1928 et Paul en 1930. Émile Lamiaux était employé, chauffeur d’auto.

A l’été 1944, encore âgé de 15 ans, Jean Lamiaux s’engagea dans la Résistance rejoignant les FTP du Pas-de-Calais. Le dossier d’homologation de la formation FFI au SHD Vincennes (op. cit, page 78) dans ses fiches consacrées aux différents groupes FTP indique qu’il se serait engagé le 1er juillet 1944.

Le 1er septembre 1944, alors que les troupes allemandes accéléraient leur retraite, les différents mouvements de résistance de la région se mirent d’accord pour lancer un mot d’ordre de soulèvement général. Aussitôt, la Résistance s’attaqua aux différents objectifs désignés et aux convois allemands qui repartaient vers la Belgique. Dans les bois de Ferfay (Pas-de-Calais) se trouvait installée depuis le début de l’été, une rampe de lancement de V1, qui lança une trentaine de V1 à partir de la mi-juin jusqu’à la fin août. Objet d’un sabotage à l’explosif le 4 août 1944, elle fut aussi bombardée à plusieurs reprises par l’aviation anglaise. À l’approche des troupes alliées, la garnison allemande procéda le 1er septembre au sabordage du site, avec destruction de la rampe et explosion des missiles non utilisés, avant d’évacuer les lieux les 4 et 5 septembre, jours de la Libération du secteur par l’armée du général Montgomery qui comprenait principalement des Britanniques et des Canadiens. C’est dans ce contexte que le 1er septembre, Jean Lamiaux et deux de ses camarades FTP Alexandre Foucault et José Sgard, vraisemblablement blessés dans un combat (peut-être contre la base des V1) furent faits prisonniers par les troupes allemandes, conduits au lieu-dit Le Calvaire en bordure des bois de Ferfay, violemment battus et exécutés sommairement par fusillade. Jean Lamiaux venait d’avoir 16 ans.

Il obtint la mention « Mort pour la France » et le statut interné – résistant (DIR). Il fut homologué FFI et reçut à titre posthume la Médaille de la Résistance par décret du 24 mai 1957. Le 17 août 1947 une stèle commémorative avec leurs trois noms fut inaugurée à l’emplacement de leur exécution. Leur nom figure également à Cauchy-à-la-Tour, une commune voisine de Ferfay sur la plaque commémorative des fusillés du 2 septembre 1944.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article246390, notice LAMIAUX Jean par Michel Thébault, version mise en ligne le 15 mars 2022, dernière modification le 15 mars 2022.

Par Michel Thébault

SOURCES : SHD Vincennes GR 16 P 334180 et SHD Caen AVCC Cote AC 21 P 584983 (nc). — Mémoire des Hommes, dossiers d’homologation des formations FFI, groupe FTPF GR 19 P 62/2. — Arch. Dép. Pas-de-Calais (état civil, registre matricule, recensements). — Mémoire des Hommes. — Mémorial Genweb.

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