HAUTOT Georges

Par Anne Mathieu

Né le 2 février 1887 à Colombes (Seine, Hauts-de-Seine), mort le 10 avril 1963 à La Ferté-Alais (Seine-et-Oise, Essonne) ; journaliste, dessinateur de presse, illustrateur pour l’édition, affichiste, peintre.

La Baïonnette, 28 juillet 1917.
Source gallica.bnf/BnF

Georges Hautot est le fils de Jules Hyacinthe Hautot (1850-1920), contrôleur des Postes à Paris, né à Fermanville (Manche), et de Ludivine Dupuis (1857-1889), née à Fermanville. Sa mère décéda lorsqu’il avait deux ans. D’abord étudiant en Droit à Caen pour satisfaire les désirs de son père, Georges Hautot travailla ensuite aux PTT jusqu’en 1906. Il fut salarié dans l’entreprise Michelin à partir de 1920, et, en 1923, il revisita le « Bonhomme Michelin », qui devint le célèbre « Bibendum ».

Durant la Première Guerre mondiale, il commença une carrière de journaliste en tant qu’illustrateur. Il collabora notamment à l’hebdomadaire La Baïonnette entre 1915 et 1918, où il figurait, selon la publicité pour ce journal, parmi les « maîtres humoristes », au Rire en 1915-1917, au Progrès civique en 1919. À L’Excelsior, en 1916, il illustrait des articles et avait même sa page attribuée dans laquelle, par son dessin, il commentait l’actualité. Signe de sa notoriété grandissante, le ministère de l’Agriculture lui commanda une affiche en 1916, qui contenait le message suivant : « Semez des pommes de terre. Pour les soldats. Pour la France ».

Il fut attaché à L’Œuvre à partir de la seconde moitié de la décennie 1910, et il y devint un de ses illustrateurs-phares, comme en témoignent les exemples suivants. Lorsque L’Œuvre publia en feuilleton Le Feu d’Henri Barbusse au second semestre 1916, c’est à lui que fut confiée l’affiche annonçant l’événement. Le 26 décembre 1916, L’Œuvre annonça en Une qu’elle commençait la publication, le lendemain, d’une « nouvelle d’actualité », Le Nécessaire et le superflu, « illustrée par Hautot ».

Georges Hautot illustrait d’ailleurs des livres commercialisés par L’Œuvre, et, fin 1918, c’est lui qui fut choisi pour réaliser la Première de couverture de Ce que sera la grande paix de H.G. Wells, information délivrée dans les pages de ce journal et donc marque de la volonté de ce dernier de mettre en avant le nom de Hautot pour asseoir la publicité. D’autres couvertures de livres, commercialisés par le même biais, bénéficièrent de son crayon, dont les Poèmes de Jean Jaurès (1921) ou le roman La grande Rafle de Clément Vautel et Georges de la Fouchardière (1929).

Le 6 mars 1921, un de ses dessins eut même les honneurs de la manchette du journal.

S’il était l’un des illustrateurs fameux de L’Œuvre, il continuait à collaborer à d’autres périodiques, régulièrement ou ponctuellement : parmi de très nombreux titres, citons pour les années 1920 La République, L’Impartial français, Le Journal, L’Oréal humoristique — Pour lire en attendant son tour.

Son talent d’affichiste fut, quant à lui, de nouveau utilisé, en 1925, lors de la Guerre du Rif. Il réalisa alors une affiche pour l’« arbre de Noël des poilus du Rif ».

Son engagement à gauche revendiqué par certains de ses dessins, son antifascisme servirent aussi à l’Humanité, où, pendant quelques éditions de 1937, il fut accueilli en Une. Ses dessins sarcastiques y enjoignaient à condamner l’abandon de l’Espagne.

En mars 1939, l’État se rendit acquéreur de certaines de ses œuvres (L’Excelsior, 30 mars 1939).

En mai 1952, la Société artistique des PTT organisa une exposition de peinture pour commémorer le cinquantième anniversaire de sa fondation. Dans la section Rétrospective figuraient des œuvres de Georges Hautot (Combat, 12 mai 1952).

Il épousa Germaine Fougère, avec laquelle il vivait à La Ferté-Alais.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article246478, notice HAUTOT Georges par Anne Mathieu, version mise en ligne le 31 mars 2022, dernière modification le 31 mars 2022.

Par Anne Mathieu

La Baïonnette, 28 juillet 1917.
Source gallica.bnf/BnF
L’Œuvre, 6 mars 1921, p. 1.
Source gallica.bnf/BnF
l’Humanité, 9 janvier 1937, p. 1.
Source gallica.bnf/BnF

SOURCES : [N.S.], « Le caricaturiste Georges Hautot, de Fermanville, est le créateur du Bibendum », Ouest-France, 4 janvier 2021, en ligne. — Anne Mathieu, Nous n’oublierons pas les poings levés – Reporters, éditorialistes et commentateurs antifascistes pendant la guerre d’Espagne, Paris, Syllepse, 2021. — [N.S.], « Dès 1939, cet illustrateur caricaturait Hitler », Le Parisien, 7 novembre 2015, en ligne. — Site de La Ferté Aalais. — Databnf. — Journaux et articles de presse cités dans la notice.

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