MARNAY Henri

Par Vincent Audren

Né le 15 janvier 1898 à la Haye-Descartes, aujourd’hui Descartes (Indre-et-Loire), massacré le 30 août 1944 à Saint-Cyr-sur-Loire (Indre-et-Loire) ; employé de la production électrique ; résistant.

Henri Marnay était le fils d’un maçon, Jean-Baptiste Marnay, et de Marie Burin.
Il fut incorporé au 135e RI à partir du 18 avril 1917, et servit au front à partir du 19 octobre 1917. Fait prisonnier le 17 août 1918 à Laucourt (Somme), il fut rapatrié le 15 janvier 1919.
Il fut rendu à la vie civile le 29 juin 1920.
Il se maria le 11 septembre 1920 à Tours (Indre-et-Loire) avec Marie Lehoux.
Domicilié à Tours, rue Port–Bretagne, il exerçait la profession d’encaisseur dans une société de production électrique.
Le 30 août 1944, dans le contexte de l’offensive des troupes américaines pour franchir la Loire, vers la fin de l’après-midi, il se trouvait sur les quais de la Loire côté sud à hauteur du quartier Lasalle à Tours quand il aperçut un soldat américain traversant le fleuve. Il conduisit le militaire à la caserne du 501ème régiment. À la demande de ce dernier, Henri Marnay s’offrit bénévolement pour fournir aux soldats américains des renseignements précis sur les nids de mitrailleuses allemandes. Dans ce but, il traversa la Loire en bateau et débarqua à Saint–Cyr-sur-Loire (Indre-et-Loire) sur la rive opposée. Il entra en contact avec un interprète de l’armée américaine auquel il fournit les renseignements sollicités. Sa mission accomplie, Henri Marnay rencontra Albert Horang né le 2 novembre 1893 à Niafles (Mayenne), ouvrier boulanger demeurant 14 bis quai Port-Bretagne à Tours. Ce dernier lui demanda de lui faire traverser la Loire, inquiet sur le sort de sa famille et de sa maison.
En effet, les troupes allemandes avaient provoqué un incendie sous les hangars du marché aux porcs pour détruire le pont de bateaux en bois qui s’y trouvaient entreposé. Il était environ 19 heures quand les deux hommes entreprirent de traverser la Loire du nord au sud. A proximité de la rive sud, face à la cité des bords de la Loire, le bateau échoua sur un banc de sable. Les deux hommes essayèrent de le dégager et perdirent un temps précieux. Une patrouille allemande les aperçut et ouvrit le feu sur eux. Albert Horang reçut une balle dans la cuisse droite et Henri Marnay fut atteint gravement au ventre, tombant dans le fleuve. Il décéda peu après. Vers 22 heures le même jour, des soldats allemands aidés par des membres de la Défense passive se portèrent au secours des deux hommes. Albert Horang fut transporté à l’hôpital, Henri Marnay à la morgue.
L’inspecteur de la sûreté urbaine de la ville de Tours à l’origine de ce rapport le 21 août 1952 précise ignorer si Henri Marnay appartenait à une organisation de la Résistance mais il était connu pour ses sentiments anti-allemands. Une prochaine consultation au SHD où se trouve un dossier de demande d’homologation de résistant permettra de compléter cette biographie.

Il fut reconnu « Mort pour la France », par ordonnance du 2 novembre 1945.
Son nom ne semble pas figurer sur un monument aux morts.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article246533, notice MARNAY Henri par Vincent Audren, version mise en ligne le 21 mars 2022, dernière modification le 21 mars 2022.

Par Vincent Audren

SOURCES : Arch. Dép. Indre-et-Loire, 50 W 34 ; RMM, 1 R 820, p. 862-863. — État civil.— AVCC-SHD, Caen, AC 21 P 375041 (nc). — SHD, Vincennes, GR 16 P 395403 (nc). — Mémoire des hommes.

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