GAUD Gérard

Par Gilles Vergnon

Né le 2 juin 1925 à Juliénas (Rhône), mort le 3 septembre 1996 à Bourg-lès-Valence (Drôme) ; ingénieur à la compagnie nationale du Rhône (CNR) ; syndicaliste et militant socialiste ; maire de Bourg-lès-Valence (1965 à 1981), conseiller général (1973-1996), vice-président du conseil général de la Drôme, sénateur de la Drôme (1980-1996), conseiller régional (1974-1986).

[Sénat]

Issu d’une famille modeste, orphelin de père à onze ans, pupille de la Nation, Gérard Gaud travailla dès l’âge de quinze ans comme aide-dessinateur à la CNR. Participant à la Résistance dans les maquis de l’Ain, il avait été pendant quelques mois, en 1945, adhérent aux Jeunesses communistes sur le site du barrage de Génissiat (Ain) où il travaillait, avant de rejoindre les Jeunesses socialistes, puis la SFIO. Marié le 21 août 1948 à l’institutrice Anna Burton, il s’installa en 1953 dans la Drôme pour participer aux chantiers des barrages de Donzère-Mondragon et de Bollène. Il devait finir sa carrière comme ingénieur à la compagnie nationale du Rhône, contrôleur de travaux.

Adhérent de Force ouvrière dès sa fondation, il prit rapidement des responsabilités dans le syndicat des ingénieurs et cadres, dont il devint le secrétaire général, ainsi que dans le bureau de l’Union départementale de la Drôme après le congrès d’octobre 1956, jusqu’à son élection à la mairie de Bourg-lès-Valence en 1965. Gérard Gaud fut également élu sans interruption au comité de la Fédération Force ouvrière des Industries de l’énergie électrique et du gaz, de son VIIIe congrès à son XIIe inclus (décembre 1963 à novembre 1972).

Déjà secrétaire de section SFIO en avril 1953, l’année 1959 vit son engagement politique passer au premier plan : élu conseiller municipal sur la liste présentée par Maurice Pic* à Montélimar, il entra également au bureau de la fédération SFIO de la Drôme, dont il devint secrétaire-adjoint en 1961. Affecté professionnellement à Bourg-lès-Valence en 1964 pour la construction du barrage, il conduisit la liste socialiste aux élections municipales de mars 1965 et devint maire de la commune, remplaçant Jean-Louis Vacher*, puis conseiller général du canton créé en 1973. Il démissionna de ses fonctions de maire en 1981, après son élection comme sénateur de la Drôme en 1980, pour se conformer à la réglementation du PS concernant le cumul des mandats, tout en restant conseiller municipal, puis premier adjoint et enfin adjoint aux finances jusqu’à son décès. Son action d’édile marqua profondément la cité bourcaine où il impulsa de vastes chantiers de construction. Candidat suppléant du maire de Valence, le radical Jean Perdrix, aux législatives de 1967 dans la circonscription Valence-Die, pour la FGDS, il fut candidat titulaire pour la SFIO en juin 1968. Défavorable à l’Union de la gauche, il aurait préféré ne pas se représenter en 1973, alors que ses chances de succès étaient considérables, selon un rapport préfectoral de 1979.

Conseiller général de Bourg-les-Valence de 1973 (date de la création du canton), élu avec 68 % des suffrages, réélu au premier tour e 1979 avec 63 % des exprimés, siégeant jusqu’à son décès dans l’Assemblée départementale, il présidait la commission des bâtiments départementaux de la Drôme en 1983. Vice-président du conseil général en 1982-1992, il était par ailleurs premier vice-président du conseil général en 1989.

Conseiller régional de 1974 à 1986, il siégea auparavant à la CODER.

Élu sénateur de la Drôme le 28 septembre 1980, réélu le 24 septembre 1989, Gaud fut membre de la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées et représenta la France dans plusieurs institutions internationales (commission économique de l’Assemblée de l’Atlantique-Nord, dont il était membre de l’Assemblée parlementaire, Association interparlementaire de langue française, conseil des communes et des régions d’Europe dont il était membre du comité directeur). Personnalité chaleureuse, Gérard Gaud n’était pas un homme d’appareil et ne s’impliqua jamais dans les luttes de tendances au sein de sa formation politique. Il était, avant tout, un élu de sa commune et de son département. Le collège du Moulin d’Albon de Bourg-lès-Valence a été rebaptisé de son nom en septembre 2000, par décision du conseil général.

Il eut un enterrement religieux.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article24662, notice GAUD Gérard par Gilles Vergnon, version mise en ligne le 22 février 2009, dernière modification le 3 juillet 2009.

Par Gilles Vergnon

[Sénat]

SOURCES : Archives municipales de Bourg-lès-Valence. — Arch. Nat., 19890523/10. — Archives de la fédération de la Drôme du PS. – Arch. de l’OURS, correspondance Drôme et dossier individuel. — Arch. FJJ/6EF73/2. — Le Dauphiné libéré, 4 et 5 septembre 1996, 3 septembre 2000. — Drôme Demain-La Volonté socialiste, 11 septembre 1996, — Lumière et Force, n° 92 (décembre 1963), 104 (octobre-décembre 1965), 120 (novembre-décembre 1967), 133 (janvier 1970), 150 (janvier 1973). —
FNESER, Annuaire des conseillers généraux socialistes, 1985 ; Maires socialistes et républicaines, municipales mars 1989. — Le Trombinoscope des régions, départements et DOM-TOM, La Gazette du Parlement, tome 2, Paris, 1991. — Le Trombinoscope du parlement, gouvernement et institution, La Gazette du Parlement, tome 1, Paris, 1995. — Annuaire national des Conseiller généraux, 1996, Paris, UCGF, 1996. — Notes de Gilles Morin.

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