DURIEUX Léonard

Par Daniel Grason

Né le 19 septembre 1880 à Lusignac (Dordogne), mort à une date inconnue ; chauffeur de taxi ; interné.

Fils de Simon et de Jeanne née Badaillac, Léon Durieux obtint à l’issue de l’école primaire le CEP. Il épousa Jeanne Mesnage le 9 novembre 1922 en mairie du VIe arrondissement de Paris. Le couple eut deux enfants. Ils divorcèrent, Léonard Durieux se remaria. La famille vivait dans un pavillon dont il était propriétaire au 49 rue Arago à Châtillon-sous-Bagneux (Seine, Hauts-de-Seine). Il exerçait la profession de chauffeur de taxi à son compte.
Il fut candidat aux élections municipales du 5 mars 1935 sous l’étiquette « communiste indépendant » et obtint 613 voix. Il y eut ballotage, le 12 mai il figurait sur la liste du Front Populaire antifasciste, mais ne fut pas élu.
En 1936, il adhéra au Parti communiste, fut organisé à la cellule Henri Barbusse, le quitta en 1937. En juin 1940, il a été avec sa famille sur les routes de l’exode. Il revint à son domicile avec sa famille le 11 novembre 1940 et s’inscrivit au fond de chômage.
Après l’interdiction du Parti communiste en septembre 1939, il a été soupçonné par la police de continuer à militer et de faire circuler des tracts de l’organisation clandestine.
Le 2 avril 1941, le Commissaire de police de Montrouge perquisitionnait son domicile. Il saisissait du papier destiné à l’impression de tracts, une chemise qui contenait du papier carbone et le texte manuscrit de "L’Éveil du Cheminot" de Février 1941. Interrogé par le commissaire de Montrouge, il déclara avoir quitté le Parti communiste en 1937. Le commissaire lui rappela ce qui avait été saisi à son domicile notamment "L’Éveil du Cheminot".
Il déclara : « Je suis très surpris qu’on trouve ce matériel chez moi. Je ne me suis jamais servi de stencil. Je ne sais vraiment pas la provenance de l’entête de journal. Quant au carbone il me servait précédemment pour prendre des commandes ».
« J’ai eu plusieurs fois des tracts communistes dans ma boîte aux lettres. Je ne les ai jamais distribués. Je connais quelques personnes, mais de vue seulement ».
Le commissaire lui rappela que ce qui avait été saisi dans son appartement se trouvait dans un meuble et il lui demanda « Vous seriez donc d’avis qu’ils y auraient été mis, à votre insu, par une personne ayant intérêt à vous nuire ? » Léonard Durieux resta sur ses positions.
Le commissaire qualifia son « système de défense de ridicule. Comment aurait-on pu introduire cette pièce chez vous et la placer dans une chemise à votre insu ? » Il répondit : « Je ne m’explique pas cela. Je me borne à constater que je ne connaissais pas l’existence de cette en-tête avait qu’elle soit découverte ». Il fut incarcéré le lendemain 3 avril à la prison de la Santé.
Il bénéficia d’une mise en liberté provisoire à partir du 18 mai 1941. Avant d’être libéré, il signa une déclaration dans laquelle il désapprouvait l’action communiste clandestine sous toutes ses formes. Il s’engageait sur l’honneur à ne se livrer dans l’avenir, directement ou par personne interposée, à aucune activité communiste.
La XIIème Chambre correctionnelle le condamna le 31 mai 1941 à quatre mois de prison. Léonard Durieux fut convoqué à comparaître le 14 janvier 1942 à 13 heures 30 devant la Section spéciale pour infraction décret-loi du 26 septembre 1939. Il ne se présenta pas.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article246629, notice DURIEUX Léonard par Daniel Grason, version mise en ligne le 24 mars 2022, dernière modification le 24 mars 2022.

Par Daniel Grason

SOURCES : AN Z-4-4 dossier 49. – Arch. PPo BA 1928. – Bureau Résistance GR 16 P 204753 (non homologué). – État civil numérisé année 1880 acte de naissance AD Dordogne 5 E 243/10 acte n° 8. – Acte de mariage numérisé Paris VIe arrondissement (non disponible).

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